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Blinking Lights (and other revelations)
22 juin 2024

the SMASHING PUMPKINS - 16 Juin 2024 - Bercy Accor Arena - PARIS

 

hop, magie, je fais disparaître cette bassiste !

 

Dans le grand barnum musical des 90’s, certains ont pu voir en Billy Corgan un Mr Loyal, beaucoup l’ont pris pour un clown. Mais nous, les fans de la première heure (ou presque) le savons : le leader des Smashing Pumpkins est un magicien. Capable en quelques albums de changer notre adolescence en une traversée moins solitaire. De créer une connexion 10 ans après entre des gens qui n’avaient pas grand-chose d’autre en commun que leur mal être existentiel et leur blog, moyen de l’époque pour le crier au monde. 10 ans passent encore et nous voici à Vienne, pour notre premier concert ensemble, à écouter les tubes de jeunesse interprétés par notre idole et un ersatz de groupe. « Time is never time at all » : une décennie plus tard, la magie opère toujours : moins sur le monstrueux triple album qui sort que sur les discussions qui s’enflamment entre Guic, Thom et moi. ATUM aura au moins eu ce mérite d’officialiser l’Assemblée des Corganologues Unis responsable d’un classement documenté de la discographie du Vampire chauve dans une série d’articles fort suivis publiés sur Le Golb. Et simultanément, sortie du chapeau, l’annonce d’une tournée des Smashing Pumpkins passant à Paris, dernier clin d’œil en date de ce cycle décennal consacrant Billy comme le symbole éclatant de notre amitié.  

 

 

Une amitié concrétisée en ce mois de Juin par mon accueil chaleureux dans le foyer familial de Guic pour un week-end préparatoire où il a évidemment beaucoup été question du concert à venir et, surtout, de sa setlist. Ah, cette setlist, elle en aura alimenté des débats et des fantasmes ! Il s’agissait avant tout de la garder secrète, d’éviter à tout prix les spoils ce qui se révéla beaucoup plus dur que prévu. D’abord parce que Facebook nous balançait en continu des extraits des dates précédentes, voir la setlist complète en Story. Ensuite parce que l’ami Guic, notre petit jeune de la bande, bouillait tellement d’impatience qu’il ne put s’empêcher de prendre une dose de videos live d’antan au risque de tomber sur un concert récent. Finalement on s’en sortait plutôt bien, simplement divulgachés de quelques extraits (uniquement le tout premier titre en ce qui me concerne). J’épargnerais les débats incessants sur les envies ou les rejets de chacun, tout au plus dirais-je que parmi les titres qualifiés de « niveau 2 » - c’est-à-dire hors classiques joués systématiquement mais qui ont quand même des chances de sortir - pas mal figurant dans la setlist définitive furent cités, au premier rang desquels « Mayonaise » que nous avions placé sur le podium de nos souhaits. Il est vrai que ses paroles auraient pu suffire comme chronique, décrivant un combat de chaque jour pour nous amener, l’âge venu, à pouvoir enfin être, bon an mal an, nous-même. Le magicien Billy m’aura offert de pouvoir gueuler avec mes deux camarades ce leitmotiv « I just want to be me ! » et par là même, parce que c’était avec eux et avec lui, l’un de mes plus grands frissons live.

 

apparemment je ne suis pas un cas isolé....

 

Il y en aura d’autres, en cette soirée où nous franchissons sans encombre les portes de Bercy, salle où je n’avais plus foutu les pieds depuis le 19 Octobre 2000 (1). Notre trio de Corganologue avait accueilli deux membres temporaires, à savoir Hélène (frangine de Guic) et Jeoffroy (vieux fan ayant pris ses billets après s’être chauffé dans les commentaires de notre récente série sur Le Golb). Aucun d’entre nous n’étant très motivés par la première partie, nous nous contentions d’entendre de très loin le set de Tom Morello (qui avait l’air pas mal), en faisant quelques emplettes au merchandising ou au bar. C’est au son de « Killing in the Name » puis « Power to the People » que nous nous placions dans une fosse déjà bien remplie, allant au plus loin qu’il était possible sans devoir jouer des coudes. Il faut tendre le cou pour voir la scène assez lointaine, mais nous sommes entourés de gens à la fois très enthousiastes et pas trop remuants, ce qui va bien à tout le monde. Après la diffusion du morceau d’ouverture « Atum » pour bien faire monter la tension, les Smashing Pumpkins débarquent et enclenchent directement les hostilités avec deux titres très rock, « the Everlasting Gaze » et « Doomsday Clock ». Ils sont 6 sur scène, les 3 membres originaux étant accompagnés de Jack Bates, très solide bassiste, Katie Cole aux claviers et chant, et Kiki Wong, la toute nouvelle guitariste remplaçant le fade Jeff Shroeder. Sans s’appesantir sur l’apport de chacun de ces renforts, nous noterons simplement que les interprétations des chansons, en particulier les classiques, furent impeccables, et de très loin supérieures à celles entendues lors de la tournée 2013. Le groupe dans son ensemble est bien meilleur, mais c’est évidemment la présence du fabuleux Jimmy Chamberlin derrière les futs qui change le plus la donne : même dans les moments les moins enthousiasmants du concert - et ils seront peu nombreux, citons surtout le seul extrait de Cyr « Birch Grove » - il reste toujours son groove unique et ses breaks précis qui sont un plaisir intense aux oreilles du batteur que je suis. Inutile de dire que sur les titres les plus démonstratifs de mon fétiche Mellon Collie, ma joie sera d’autant plus à son paroxysme, surtout que les Smashing Pumpkins nous auront gâtés avec, outre les tubes toujours redoutables 30 ans après, deux beaux cadeaux dont un « Thru the Eyes of Ruby » dans le top 5 de notre confrérie. 

 

 

La setlist était d’ailleurs fort bien équilibrée entre titres classiques, extraits du dernier album et surprises que j’appelais spécialement de mes vœux. Concernant les premiers, si « Tonight Tonight » garde toujours sa puissance émotive (je rappelle que c’est un de mes titres préférés) et aura certainement ravi Hélène dont la rumeur disait qu’elle ne venait quasiment que pour vivre ce morceau en live, c’est « Today » qui, judicieusement placé en début de set, lancera la soirée sous des auspices de bonheur et d’enthousiasme. Ce morceau pourtant tant entendu aura déclenché une communion assez incroyable de l’ensemble de l’Arena et certainement mis le groupe et son versatile leader dans d’excellentes dispositions pour la suite. En ce qui concerne les extraits d’Atum, triple album de l’année dernière assez cauchemardesque à mes oreilles, ils furent judicieusement dispersés dans la soirée et plutôt agréables, le lourdaud « Beguiled » étant compensé par le joyeux refrain de « Spellbinding » ou un « Springtimes » qui offrait l’une des rares pauses acoustiques de la soirée. Passant déjà pour le vieux ronchon de notre petit groupe, je n’ergoterais pas indéfiniment sur les manques ou les faiblesses de la setlist, me contentant en principal bémol de déplorer qu’elle fût très majoritairement dédiée aux décibels, délaissant les ballades délicates qui furent à l’âge d’or l’apogée du songwriting de Corgan. De toutes manières ma principale attente était d’être un tant soit peu surpris, et je serais de côté-là largement exaucé, me trompant à plusieurs reprises dans mes tentatives d’identification de certains morceaux (2) : pensez donc que nous avons même eu droit à une improbable reprise de U2 ! l’un de mes moments favoris : l’explosion en vol du tranquille « Shame » (3) pulvérisé par un « Jellybelly » inattendu, porté par le jeu génial de Jimmy.

 

 

 

Lorsque les lumières se rallument après un doublé de tubes du meilleur effet, les sourires sur nos visages en disent long. Ce n’était peut-être pas les Smashing Pumpkins d’il y a 30 ans, mais nous y avons largement cru au cours de ces deux heures généreuses. Certes les deux enfants Corgan invités à danser sur scène (4) ne laissèrent que peu de doute sur la moyenne d’âge générale, mais quel meilleur symbole de la bonne ambiance qui régna sur scène comme en fosse, sous les lumières colorées, les applaudissements et les chants continus. Comme à la bonne époque, Jimmy Chamberlin nous a époustouflé avec un naturel désarmant, James Iha a eu le micro par surprise alors qu’il n’avait rien à dire et Billy Corgan a pu prouver sa technique de branlage de manche avec une visible satisfaction sur un long titre à moitié improvisé (5). On y était. A Thom, à Guic, je veux dire ma reconnaissance, sans eux j’aurais loupé ça. Aucun de nous trois n’a de boule de cristal, mais quelque part le magicien veille. Cela ne fait aucun doute, il nous réunira à nouveau, dans 1 mois ou dans 10 ans.

 

(1) Date du dernier concert Français de la tournée d’adieu des … Smashing Pumpkins

 

(2) Le fourbe teasing de « Where Boys Fear to Tread » me soulevant le cœur de joie avant qu’il ne laisse immédiatement place au final sur « Zero » ne compte pas

 

(3) Du coup on ne sait si Jeoffroy fut plutôt heureux d’avoir au menu le titre qu’il désirait le plus ou déçu qu’il fut interrompu après un couplet seulement…

 

(4) Un peu incongru, avec Augustus qui se baladait désœuvré et balançait les mediators de son père à la foule pour tromper l’ennui, et Philomena qui s’éclatait à danser et sautiller devant le public. Mais bon, finalement beaucoup de gamins sont allé un jour au travail de leur papa, et en plus c’était la fête des pères…

 

(5) « Gossamer », que j’ai bien aimé même si quelques heures avant…. Bon, vous allez certainement lire cette anecdote chez l’un de mes confrères, évitons la redite…

 

Setlist :The Everlasting Gaze - Doomsday Clock - Zoo Station - Today - Thru the Eyes of Ruby - Spellbinding - Tonight, Tonight - That Which Animates the Spirit - Ava Adore - Disarm - Springtimes - Mayonaise - Bullet With Butterfly Wings - Empires - Beguiled - 1979 - Birch Grove - Panopticon – Shame / Jellybelly - Rhinoceros – Gossamer - Cherub Rock – Zero

 

L'article de Guic

 

L'article de Thom

 

 

the SMASHING PUMPKINS - Thru the Eyes of Ruby (Live Accor Arena 2024)

 

the SMASHING PUMPKINS - Mayonaise (Live Accor Arena 2024)

 

 

 

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Commentaires
J
Je suis tout à fait raccord avec la bonne ambiance qui régnait dans la fosse. <br /> <br /> J'avais beau transpirer en dedans, j'exultais en dehors. Je me suis même excusé de chanter à tue-tête dans l'oreille du gars qui était à ma gauche auprès de l'intéressé, ce dernier m'a répondu que ce n'était pas grave du tout avec un large sourire. Pas sûr de vouloir remettre le couvert avec les SP sur scène dans une décennie, hormis, peut-être, pour une session acoustique: là, oui, d'accord. Les avoir vus, et les avoir vus même avec un concert timé au tic tac près, sans le traditionnel ban annonçant le rappel, c'était déjà plus que bien. "Today" en chœur c'était beau. "Thru the eyes of Ruby" c'était beau. "Tonight tonight" aussi. On le sentait ce frisson du moment live, et de ce truc en plus qui caractérise les Pumpkins pour le public qui s'est déplacé...<br /> <br /> Et je n'ai pas été déçu d'avoir eu une entame de "Shame": pour paraphraser Souchon, "c'est déjà ça" ;)
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X
je comprend d'autant que ce n'était vraiment pas le titre le plus attendu, c'est assez incroyable ces coïncidences...
T
Exact, on fonctionne plutôt par paires, encore qu'il doive bien y avoir quelques exceptions auxquelles on ne pense pas spontanément.<br /> <br /> Mais surtout, il faut avouer que Billy nous a bien aidés sur ce coup. Parce que je ne pense pas que ce serait impossible qu'on relance l'expérience avec un des trois qui accepte de se placer dans le rôle du "candide", et pourquoi pas se prenne d'amour pour l'artiste choisi, mais un tel alignement de planètes me paraît difficilement reproductible :-(<br /> <br /> Par contre je ne vois pas de quel solo de Corgan vous parlez, aux dernières nouvelles c'est plutôt un nouveau Pumpkins qui serait dans les tuyaux pour 2025 ^^
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X
c'est quand même mésetsimer le pouvoir des Corganologues Unis. A l'heure actuelle suite à lecture de nos articles, Billy doit être en train de peaufiner sa setlist solo pour l'année prochaine....
G
Ah je savais qu'on pouvait compter sur toi pour la seule chronique un peu carrée :)<br /> Et de rien pour le complément de la note 5 (ce qui est quand même dingue comme coincidence quand on y pense)<br /> <br /> La revanche pour la prochaine tournée de Corgan après sont prochain album solo
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X
ah ca va être difficile de trouver mieux que Billy pour cette émotion là en trio.... donc le solo de Corgan, ouais, ca serait génial.<br /> parce que sinon j'ai l'impression qu'on est fan d'autres artistes mais que par paires, pas tout les trois
T
Tu veux dire que Xavier pouvait compter sur nous pour sortir encore plus les violons, bien sûr ? ;-)<br /> <br /> Je le redis publiquement mais je n'aurais pas pu rêver meilleure soirée que celle-ci et vous n'y êtes pas pour rien. Merci les gars, et j'espère qu'on finira quand même par trouver un artiste/groupe sur lequel on est tous d'accord pour remettre ça, Billy a déjà beaucoup de choses à gérer entre son groupe, sa famille, son salon de thé et sa ligue de catch. On ne peut pas compter sur lui pour manager notre amitié en plus, surtout qu'il serait capable de nous publier un ATUM - The Director's Cut en 6CDs histoire de nous achever en croyant nous faire plaisir ^^
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