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« Consider the birds of the air; they do not sow or reap or store away in barns, and yet your heavenly Father feeds them ». Ce verset du Sermon sur la Montagne, l’un des passages les plus importants des Evangiles, donne son titre au troisième album de Wovenhand. Empreint de ce mysticisme torturé qui marque au fer rouge les chansons de David Eugene Edwards, il en est selon moi le dernier chef d’œuvre, portant une palette de nuances d’instrumentations et d’intensité qui disparaitra progressivement pour laisser aujourd’hui place à une fatigante uniformité rock bourrine. Sur Consider the Birds, on a encore des titres dépouillés principalement habités de la voix profonde de DiEu (splendide folk « Chest of Drawers », ou le bien nommé « Into the Piano », point final hanté), des danses folkloriques fantomatiques, des coups de boutoir rock (magistral « Tin Finger ») et des percussions tribales. Sur ces histoires d’amours contrariées et de repentance flottent une tension permanente, même dans les pauses bourdonnantes attendant l’explosion d’une vengeance céleste, ou dans des rêves fiévreux semblant interminables. « Down under that Bed there runs a Flood, Half run in water half run in blood ». On pense à ces mariages ruraux de l’ancien temps, où la religion et les non-dits pèsent sur l’assemblée et la sexualité est taboue, amenant frustration, violence et contrition. Le désir et le diable se mêlent dans ces chansons, jusqu’à une certaine folie. Se hissant régulièrement à la hauteur de la discographie de 16 Horsepower, Consider the Birds reste mon album favori de Wovenhand et j’y reviens très régulièrement.
Promenade, quel titre parfaitement adapté à un album de the Divine Comedy ! En particulier celui-ci, gorgé de pop rock sautillante aux orchestrations pas trop excessives, auxquelles on a toujours envie d’accoler l’adjectif « printanières ». On y croise ces mélodies rapides au piano ou cordes qui évoqueraient un Yann Tiersen Britannique, avec flegme et dandysme caractéristiques. On se souvient d’ailleurs de la participation de Neil Hannon à l’exceptionnelle Black Session de notre musicien breton fétiche, sur un « Geronimo » qu’on retrouve avec plaisir sur Promenade, ou sur la belle reprise du « Life on Mars » de Bowie. Tout ceci est très cohérent. De longues intro instrumentales lorgnant vers la musique de chambre en rock élégant, en passant par des ballades de crooner au piano, nous voilà parvenu au terme de ce demi album retenu à cet allegro virevoltant, « Tonight we fly », conclusion en forme de synthèse et au revoir idéal pour cet rubrique à un artiste atypique, attachant à défaut d’être suffisamment écorché pour figurer dans ma discographie autrement que par l’intru Regeneration.
the DIVINE COMEDY - the Summerhouse
Un dernier tour de Pulp avec cette compilation qui sent l’imbroglio producto-juridique : à priori lors d’un interim entre deux labels (1992-1993) Pulp a sorti juste 3 singles chez Gift Records, qui ont ensuite été regroupés avec leurs B-Sides par leur nouvelle maison de disque Islands sur ce Intro. The Gift Recordings. Je n’en avais retenu que 3 extraits, dans un style rock psyché entrainant qui m’a évoqué le début des Dandy Warhols. Rien à dire de plus mis à part que j’ai trouvé ce court extrait fort sympathique.
PULP - O.U. (Gone, Gone) (12'' Mix)