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Blinking Lights (and other revelations)
2 avril 2006

RUBBER SOUL

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On l’a vu précédemment, avec les Beatles il vaut mieux se méfier des impressions (bonnes ou mauvaises) laissées par la pochette. Celle-ci, après coup, est cependant bien représentative de Rubber Soul. D’abord, c’est la première qui est légèrement déséquilibrée au profit d’un des quatre gars : John Lennon, bien au centre, nous regarde, un léger sourire aux lèvres. Les trois autres ont le regard absent et la mine grave. On ne sait ce qu’il en sera par la suite, mais John a clairement pris la main sur Rubber Soul, et, comme Wiki nous l’a appris, c’est lui qui a initié l’apparition du folk sur Help !, admiratif qu’il était du songwritting de Bob Dylan. Ensuite, c’est une pochette qui est d’un coté très harmonieuse, novatrice, étudiée  et de l’autre tristounette (un peu fatigués, nos anglais ?). Une ambivalence que j’ai fortement ressentie à l’écoute du disque, beaucoup moins immédiat que son prédécesseur, et qui se retrouve même dans son intitulé.

Rubber. Un truc un peu mou, comme ces lettres orange qui coulent sur la pochette. C’est ce qui m’a d’abord sauté aux oreilles lors des premières écoutes, la majorité de mid ou lent tempos des compositions (à croire qu’à l’époque les Beatles avaient découvert la MarieJeanne). Où sont passé l’énergie de « I’ve just seen a Face », ou les riffs incroyables à la « Ticket to Ride ? ». A la place la mollesse de « You won’t see me » sur fond de  la-la-la  guimauve, et des chansons gentillettes comme « Norwegian Wood ».

Soul. L’âme des Beatles, elle est bien sur omniprésente, on la retrouve sur les jolies mélodies de guitare de « What goes on », sur le chant émouvant de « Girl », sur le très bon refrain de « Wait », au détour de chaque morceau qu’on eut cru mineur lors d’une écoute superficielle.

Au final, on ne retiendra d’évident que le célèbre single « Drive my car » (surtout porté par le chant et le piano du refrain) et la très émouvante ballade « In my Life ». Pour le reste, impossible de savoir sur quel pied danser, et l’ensemble des chansons de Rubber Soul eut pu figurer dans la case session de rattrapage.   C’est « Norvegian Wood », un truc mignon mais qui intègre pour la première fois un sitar (une idée à la fois bonne et novatrice). C’est « the Word », très classique mais au changement de rythme intéressant et à la partie de basse excellente. C’est « If i needed someone », avec ses belles mélodies de guitares et ses trois voix très techniques, mais qui est un peu chiante quand même… C’est surtout « Michelle », cette scie imparable mais qui donne l’impression, quand on l’écoute, d’avoir pris un sacré coup de vieux.

Quant au grand classique « Nowhere man », qu’on me permette de ne pas m’extasier. Si c’est sans doute le premier titre des Beatles qui ne parle pas d’amuuur, et qui permet donc au Beatlemaniaque de se lancer enfin dans son activité favorite, à savoir surinterpréter tout les textes de son groupe fétiche,  on est assez loin de Dylan (1)… c’est quand même l’histoire d’un mec inconnu qui s’emmerde à cent sous de l’heure dans un lieu inconnu ; ajoutez à ca les sha la la de rigueur et le tempo caoutchouc et on n’en retiendra que les belles harmonies vocales…

« Think for yourself », affirme un des titres. Rubber Soul est l’album de l’émancipation des Beatles, il enterre définitivement la première période (dite Boys Band) du groupe. Les Beatles ne font plus de reprises, et bientôt ils arrêteront les concerts. De ce coté, je comprends la place importante qu’il occupe dans la discographie du groupe et l’intérêt qu’il a suscité à sa sortie. D’un autre coté, les Beatles ont coupé avec leurs racines, mais n’ont pas encore trouvé tout à fait leur nouvelle voie,  un entre deux que j’ai ressenti à l’écoute de cet album (et si c’était ca, finalement, la signification de « Nowhere Man » ?). Le fait est qu’ils n’ont eut qu’extrêmement peu de temps pour enregistrer le disque, allant jusqu’à récupérer d’anciennes compositions écartées de Help ! pour compléter Rubber Soul. Difficile dans ces conditions de réaliser un album parfait (2)…

 

(1)   et, là, je suis obligé de rajouter en aparte : heureusement ! un jour il faudra que je l’écrive, cet article qui proclame combien Dylan m’emmerde. Que ses textes soit excellents, peut être, mais ses compositions m’ont rarement donné envie de m’y intéresser. Les chansons des Beatles auront toujours l’avantage de la mélodie et de la concision. Sans doute faudra t il compter avec mon indifférence totale pour les chanteurs à textes dans la suite de ce Beatles Challenge…. 

 

(2)   bien sur  le résultat reste remarquable pour un petit mois de réalisation. Mais ca, l’auditeur du 21eme siècle n’en a cure…

 

Qualifiés d’office: « Drive my Car », « In my Life »

 

Session de rattrapage: sélection extrêmement difficile, au final j’ai gardé les titres qui me sont restés en tête pendant la semaine suivant la rédaction de l’article (« the Word » a notamment été remplacé par « Nowhere Man » qui a un pouvoir de sifflotage assez incroyable). La sélection donc : « Nowhere Man », « Girl », « Wait ». et « I’m looking through you » aussi, finalement…

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