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Blinking Lights (and other revelations)
1 juin 2006

HORS SERIE: CENSORSHIT !!

 

Salut les enfants ! Aujourd'hui, on va s'offrir une petite récréation avec un dossier spécial. Et d'abord, une question : quel est le point commun (involontaire) entre les trois derniers artworks que nous avons vu ? Oui, dans le fond près du radiateur, Mr.... The Old ? Bonne réponse, elles ont toutes été confrontées à la censure. Une tradition qui a tendance à se perdre : je vous invite d'ailleurs à noter les exemples récents que vous connaissez dans les commentaires. Le seul qui me vienne en tête, c'est Is This It des Strokes. Voici un petit tour d'horizon des différents types de censures, la limite de ce genre d'exercice étant que j'ai été obligé de me... censurer ! (mon blog veut rester un minimum classe, tout de même).

 

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Commençons gentiment avec la Censure Coconne, celle tellement ridicule qu'elle décrédibilise instantanément celui qui la met en place.  La pochette de Diamond Dogs par exemple, œuvre créée par Guy Peellaert. A la sortie du disque, certains se sont offusqués de voir apparaitre les coucougnettes du Chien Bowie : résultat, un disque retiré de la vente et réintroduit avec la partie honteuse ombrée (et accessoirement, l'un des collectors les plus chers de l'histoire pour la pochette originale). Bowie qui avait été victime de l'imbécilité de ses congénères bien avant, lors de la sortie de the Man Who Sold the World : un mec portant robe et cheveux longs, voilà qui était apparemment encore choquant en 1970. La belle pochette originale fut remplacée par un truc hideux en noir et blanc, avant de refaire heureusement surface une vingtaine d'années après (tout de même !). A noter que la censure n'est pas mondialisée, et que certains pays (comme la France, par exemple), sont beaucoup plus tolérants que d'autres. L'Espagne, époque Franco, était notamment d'un rigorisme moral incroyable. J'ai déjà évoqué le Quadrophenia des Who, on imagine que si des broutilles du genre ne passaient pas, pas mal d'artworks furent traités au typex ou au marqueur noir. Parmi eux, la fameuse braguette du Sticky Fingers des Rolling Stones (qu'il faudra que je me procure un jour). On remarquera que la pochette espagnole remplaçant l'excellente idée d'Andy Warhol est d'un gout plus que douteux, m'est avis que c'est plutôt celle-ci qu'il eut fallu censurer... Les Rolling Stones qui inspiraient particulièrement les censeurs, quand ce n'est pas des starlettes qui gueulaient pour leurs droits d'image (pour Some Girls. Il parait que Vampire Week End ont failli avoir les mêmes déboires sur Contra).  En parlant de droit, notre ami Sufjan Stevens n'imaginait certainement pas que la pochette de son Illinois puisse poser problème. Mais les ayants droit de Superman exigèrent que le personnage disparaisse de l'image. Il fut d'abord recouvert par un sticker représentant des ballons, avant d'être complètement enlevé de la pochette dans les éditions suivantes (il existe aussi une pochette avec les ballons directement imprimés). Car le pays occidental champion de la censure, c'est bien sur les USA. Sans parler de religion ou de sexe, une simple cigarette provoque l'ire des biens pensants amerloques (on comprend que Marilyn Manson ait voulu s'amuser un peu), et certains l'apprirent à leur dépend. Quant aux gestes prétendument obscènes, ils sont traqués et bannis des pochettes.

 

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Ce qui nous amène à la Finger Censure, qui vit par exemple ce fripon d'Alice Cooper se faire effacer le doigt suggestif sur le Love It to Death. Emmylou Harris, prise soit disant en flagrant délit de doigt dans la culotte, n'en compta rapidement plus que neuf sur la photo d'Elite Hotel. Un peu injuste, quant on pense que d'autres pourtant moins discrets ne se firent capter que des années après la sortie de leur album. En revanche Overkill, cherchèrent un peu la merde, avec cet album intitulé sobrement !!!Fuck You !!! à la pochette relativement explicite.

 

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Passons maintenant à ce qui est probablement la plus risible des censures, la Caca Censure. Celle qui toucha notamment les Rolling Stones et leur Beggars Banquet, dont le chiotte fut interdit pendant de nombreuses années et remplacé par une pochette toute blanche. Remarquez, il y avait eu pire avant, les pauvres Mamas & Papas se faisant couvrir la ridicule pochette de If You Can Believe your Eyes and Ears pour un pauvre toilette dans le coin de la salle de bain. En ce qui concerne la pochette originale de Far Beyond Driver de Pantera, on vous laisse seuls juges, en voilà un en tout cas qui aura du mal à s'assoir sur un trône pendant un moment.

 

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Habile transition pour passer à la Censure Culcul, probablement la plus prolifique, surtout en Amérique du Nord. Sachant que même l'innocent postérieur de la demoiselle de cet album de Roger Waters (au titre aussi ignoble que sa pochette) fut masqué par une bande noire, on ne s'étonnera pas que Country Life de Roxy Music perde ses arguments de charme sur la pochette américaine, ou que Is this It des Strokes voit sa très belle couverture échangée contre un truc innommable, toujours aux US seulement.

 

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Et le fameux Appetite for Destruction, des Guns N Roses, n'avait donc aucune chance de passer avec son robot violeur, remplacé partout par le tatouage en forme de croix qui m'avait tant marqué à l'époque (à noter que la photo originale se retrouvait quand même à l'intérieur du livret de l'album). 

 

 

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Autre sujet sensible, la religion (essentiellement catholique), donne régulièrement lieu à des controverses et des batailles rangées entre conservateurs et amateurs de musique musclée. Comme ces débats sont en général une source inépuisable de publicité gratuite, les métalleux (mais d'autres styles aussi) s'en sont donné à cœur joie, avec souvent le manque de finesse qui les caractérise, provoquant inévitablement la Jesus Censure. En exemple de provoc facile, le Holy Diver de Dio avec un prêtre plongé en enfer et torturé par un diable. Bien meilleure, la cover du Coral Flang des Distillers a eu aussi quelques problèmes à sa sortie, ce qui n'est guère étonnant. Quant aux trucs gras mettant en scène des bibles ou des crucifix, ils ne trouveront certainement pas une publicité supplémentaire sur ce blog.

Puisque nous parlions de gros son, passons rapidement sur la Censure Boucherie. On ne compte plus les pochettes sanguinolentes censurées car jugées trop choquantes pour le gamin égaré au rayon heavy metal alors qu'il cherchait le dernier Chantal Goya. Les maitres du genre, Cannibal Corpse, repoussèrent à chaque parution la limite du gore (et du grotesque). Pas d'image en ces lieux bien évidemment, mais pour illustrer ce paragraphe, voici rien de moins que les Beatles, qui là encore furent précurseurs. Quelle mouche les avaient donc piqués, pour qu'ils illustrent Yesterday and Today avec cette photo pleine de barbaque crue et de poupées démembrées. Evidemment, cela ne fut pas du gout de tout le monde, et une photo bien plus politiquement correcte fut collée rapidement sur l'ensemble des disques sortis, sauf quelques rescapés qui sont aujourd'hui le Graal des Beatlesmaniaques (fortunés).

 

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Pour finir, citons quelques censures plus rares, à commencer par l' Unlucky Censure. Deux exemples, d'abord avec le Live Scenes from New York de Dream Theater, album live dont la sortie était prévue en septembre 2001. Triste coïncidence, la pochette figurait les Twin Towers en flammes, qui furent rapidement remplacées par le logo du groupe, pour un résultat tout aussi moche. Autre prémonition, cet album de Lynyrd Skynyrd  intitulé Street Survivors où l'ensemble du groupe posait au milieu des flammes. En fait de Street Survivors, ce fut plutôt Plane Survivors, le tristement célèbre accident d'avion coutant la vie à deux membres du groupe eut lieu juste après la sortie du disque. Une nouvelle pochette plus sobre remplacera la première, autocensure estimable en guise de respect pour les victimes.  

 

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En parlant d'autocensure, évoquons ces groupes qui tentèrent de profiter de retombées publicitaires en orchestrant une fausse censure de leur pochette pour faire parler d'eux. De ces Censures Pub, seul me revient en mémoire les inénarrables Iron Maiden et cette pochette où leur mascotte Eddie trucide Margaret Tatcher à coups de couteau. Le bandeau noir masquant le visage de la dame de fer, prétendument du à la censure, avait en fait été prévu dès le départ par le management du groupe. Une belle opération commerciale. 

 

Je conclurais sur les deux seuls cas que je connaisse où, vraiment, je ne peux pas blâmer les censeurs. Il y a d'abord ce disque de Mayhem, un groupe de black metal Norvégien. Lorsque le guitariste découvre le cadavre de son chanteur qui vient de se tirer une balle dans la tête, son premier réflexe est de prendre un appareil photo pour immortaliser la scène, et d'en faire une belle pochette pour l'album à venir du groupe. Les mœurs des Black Vikings étant ce qu'elles sont, notre sympathique guitariste se fera ensuite buter par le leader d'un groupe concurrent, qui croupit depuis en prison. Le deuxième cas est célèbre, il s'agit de la pochette illustrant le Virgin Killers de Scorpion (qu'on ne pouvait pas oublier dans cet article, vu que les trois quarts de leurs pochettes ont été censurées). Sur celle-ci, ces crétins n'auront rien trouvé de mieux que de faire poser une pré adolescente nue dans une attitude aguichante. Pochette immédiatement et logiquement interdite partout, sauf en France, où on a le gout des bonnes choses. 

Voilà les enfants, c'est tout pour cette fois, et n'hésitez pas à étaler votre science sur le sujet dans les commentaires. A la prochaine !

 

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Commentaires
C
Ah je me demandais quand allait arriver le "virgin killer", tu le laissais pour la fin!<br /> <br /> Sinon, ya la Censure Fictive, notamment la pochette SM de Spinal Tap, remplacée par un black album
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