ALICE COOPER - From the Inside

Hey Kids, comme promis la suite des aventures Artworkesques de l'ami ALICE COOPER. Nous l'avions laissé avec le fameux  Porte Monnaie de Billion Dollar Babies, l'une des plus inventives pochettes de Vinyle jamais concue. A coté, l'espèce de montage incompréhensible de son successeur Muscle of Love fait pale figure, même si les photos du groupe déguisés en marins avant et après une folle soirée sont assez marrantes, et que l'ensemble est enveloppé dans un original carton à pizza. L'aventure du groupe s'achève là, et Alice Cooper continue en solo avec l'impressionant Welcome to My Nightmare, un concept album qui n'inspira bizarrement pas les créateurs de l'Artwork: si la pochette est plutot réussie, elle ne contient aucune trouvaille marquante. Après un Goes to Hell et un Lace and Whiskey bien mal illustrés, on pense Alice Cooper perdu pour cette rubrique. C'était sans compter un ultime coup d'éclat, qui est d'ailleurs le dernier disque vraiment inspiré de la vieille sorcière: From the Inside.

Depuis quelques années, Alice Cooper et ses potes ont de sérieux problèmes avec l'alcool, et le chanteur entre en cure de désintox. Il s'inspirera de son séjour en clinique et des malades rencontrés là bas pour écrire un de ses seuls vrais concept albums, qui nous plonge dans l'univers décalé de l'asile psychiatrique. Il serait dommage de mésestimer (comme beaucoup) From the Inside à cause de sonorités assez marquées 80's, tant Alice Cooper s'y met à nu sur certains titres, et tant la galerie de personnages est crédible et attachante. Sans oublier une bonne dose d'humour noir et de vrais grandes chansons, comme le tubesque "Serious". L'artwork est à la hauteur du disque, et contribue meme pour beaucoup dans l'immersion de l'auditeur dans l'album (encore faut il évidemment l'avoir en vinyle).

Immersion, nous y voilà: va t-on répondre à l'invitation d'Alice Cooper dont le visage inquiétant de la pochette n'est qu'une peinture sur deux immenses portes, celles de l'Asile psychiatrique? Un bref coup d'oeil dans les pupilles/judas: nous sommes attendus, les fous ont le sourire. Une inspiration, on appuie sur play et on ouvre les portes....

 Les voilà tous rassemblés: la mythomane de "Wish i were Born in Beverly Hills" qui semble fortement intéresser le psychiatre, la désirable "Nurse Rozetta", les amants criminels "Billie and Millie", l'addict au jeu de "Serious", l'homme qui ferait tout pour "l'amour de Veronica" (son chien), le perturbé vétéran "Jacknife Johnny" et l'ensemble des "Détenus", pyromanes, lunatiques, schyzophrènes...

Il ne manque qu'Alice Cooper lui même, enfermé sans maquillage dans cet étrange endroit, face à lui meme et son addiction. Dans le fond, une porte bien gardée, celle de la "Quiet Room", la cellule des suicidaires, sujet sur ce disque d'un des titres les plus émouvants d'Alice Cooper. La porte s'ouvre sur le chanteur recroquevillé, un sourire dément sur le visage...

 

Pour quitter les lieux, il faut retourner le vinyle. La encore, les portes sur lesquelles sont inscrites les setlist de chaque Face s'ouvrent.

Nous ne sortons pas de la clinique tout seuls: l'ensemble des patients s'engouffrent à notre suite en brandissant leur papier proclamant Libéré. A peine à t-on le temps de lire l'ensemble des crédits inscrit au dos des portes que nous voilà rendu à la vraie vie, celle des gens.... normaux?

Recto de la pochette du vinyle, où l'on retrouve le Alice Cooper de la Quiet Room ainsi que l'ensemble des textes, et le Verso avec les Fous qui s'enfuient. La réalisation de la pochette est en fait assez simple, mais elle est extremement ingénieuse. Ce sera la dernière fois pour Alice Cooper...

Hé oui les enfants, nous quittons notre vieux maquillé préféré pour de bon... Mais j'ai encore quelques inventions plus récentes à vous montrer, alors à la prochaine !