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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

PIXIES - the Dream is Over

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Voir les Pixies en concert ne m’avait jamais paru possible, même dans mes rêves les plus fous, puisqu’ils avaient splitté depuis quelques années lorsque je me pris  Doolittle en pleine gueule.  C’est pourquoi, en cette belle journée de 2004, aux Eurockéennes, je vécu l’un des meilleurs concerts de ma vie. Qu’importe le coté mercantile de cette reformation, le poids des années (c’est le cas de le dire) sur mes héros, et le fait que les Pixies aient enchainé leurs chansons sans un mot et sans les avoir bougé d’un iota depuis 15 ans, ces chansons, justement, étaient largement suffisantes pour me transporter. En fait, je savais depuis toujours que les Pixies n’étaient pas un grand groupe de scène (1). C’est le vendeur du Tripsichord, mon premier et plus savant professeur de rock (qui m’enseignait dans sa  petite boutique marseillaise dans laquelle je passais des heures à l’époque), qui me l’avait dit : lui-même les avait vu plusieurs fois à la grande époque, et avait toujours été déçu. Et c’est vrai que, les live des Pixies, t’en a un, tu les as tous… Sauf, peut être, ce Dream Is Over.

Bien que la pochette indique 1992, ce concert a été donné en 1990, après la sortie de Bossanova et la tournée qui s’en suivit, alors que le groupe est quasiment dissout (2) – d’où le titre de ce bootleg.  Tandis que Kim Deal est allé rechercher quelques copines pour fonder les Breeders et que Frank Black doit déjà avoir en tête une carrière solo qui commencera finalement 3 ans plus tard avec deux magnifiques disques, ce dernier a besoin d’argent (3). Il prolonge alors la tournée des Pixies par quelques dates en solo, et délivre donc ici des versions légèrement différentes de nos habitudes, tout seul qu’il est avec sa gratte au son quasi acoustique. Commençant comme il se doit par se casser la voix sur « Tame », le déjà gros Frank enchaine avec un réjouissant medley « Cactus / Tony’s Theme ». Des trois premiers albums, nous avons droit ensuite à presque tout l’indispensable, et même plus (quelques titres moins connus, tel « I Bleed »). Ne manquent à l’appel que « Debaser », « Hey » et « Gigantic » faute de basse, et « Where is my Mind ? » faute de deuxième guitare mais sinon les « Gouge Away », « Wave of Mutilation » et autre « Nimrod’s Son » sont bien là.  A noter une terrible version  de « I’m Amazed » et la présence bienvenue en toute fin de concert d’une de mes favorites, « River Euphrates ».  Pour Bossanova, le choix des titres est un peu plus aléatoire, mais il est fort sympathique d’y retrouver la trop rare « the Happening », même si l’auditeur se sentira obligé, tout comme les spectateurs, de chanter la seconde voix de fausset  qui manque cruellement à son final. Il y a aussi tout un tas de faces B pas vraiment géniales (quoique, « Weird at my School » dépote bien), mais qui donnent un petit bonus de surprise au concert. Frank Black est en plus assez détendu (la pimbeche n’est pas là pour lui casser les noix), et il se permet quelques inhabituels traits d’humour, parfois même au milieu d’une chanson. Il lancera un « personne n’aime ce titre » au public incapable de reconnaitre l’intro de « Blown Away » (c’est vrai qu’il est pas terrible, presqu’autant que « Into the White ») et s’arrêtera au beau milieu de « Levitate Me » pour passer à autre chose. Bref, 24 titres en 1 heure, l’occasion de découvrir le squelette original de bon nombre de merveilles créées par ce génie mégalo.

Mais ce live a un autre avantage, et je m’adresse particulièrement à mes lecteurs guitaristes en herbe. J’avais acquis the Dream is Over fort opportunément à l’époque où je me lançais dans l’auto apprentissage de la gratte. Même si Frank Black fait ici preuve d’une technique rythmique énorme (incroyable « Crackity Jones ») et se paye quelques bons moments mélodiques pas évidents (sur « Monkey Gone to Heaven » notamment), nul musicien ne me contredira si je dis qu’il n’y a pas grand-chose de plus simple qu’une chanson des Pixies (4). Une fois qu’on maitrise un peu les barrés, on peut en jouer les trois quarts sans problème. Sauf que, frustration suprême, les couplets étant souvent joués à la basse seule, il n’est pas évident pour le débutant d’interpréter correctement la chanson entière, et je me retrouvais souvent avec un truc informe à mille lieux de ce que j’entendais sur les albums. Et là, hop, the Dream is Over, une guitare, un bon son, une véritable leçon de 6 cordes en 24 chapitres. Je vous explique pas la fierté de claquer du « Cactus » ou du « Wave of Mutilation » devant les potes (sauf qu’ils en avaient rien à foutre, eux ils kiffaient Oasis, j’avais quasiment 10 ans de retard…).  Ensuite, l’assurance venant, je pu donner quelques concerts. Comme me l’avait appris le bon Frankie, j’attaquais toujours en hurlant « Tame » de toutes mes forces. Mauvais calcul (quoique), puisqu’un pote, le tenancier du bar ou n’importe quel spectateur catastrophé venait illico sur la table de mixage baisser le son du chant, et le reste du concert se passait en quasi muet, à la Jane Birkin…

 

(1) Attends, ils ont quand même inventé le  concept pourris de la setlist dans l’ordre alphabétique !

(2) Trompe le Monde, sorti l’année suivante,  est d’ailleurs un véritable miracle comme il en existe peu dans le monde agité du rock.

(3) On se demande pourquoi puisqu’à l’époque, il n’avait pas encore dilapidé ses économies en enregistrant des disques dont tout le monde se fout, ce qui l’obligera à remonter sur scène avec ses anciens camarades pour cette fameuse tournée 2004.

(4) Sauf celles de Trompe le Monde, et quelques résistantes : perso j’ai jamais réussit à jouer « Dead ».

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