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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

Alanis MORISSETTE - MTV Unplugged

 

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Le dernier MTV Unplugged de ma sélection Loved Live, après ceux d’Alice In Chains et Nirvana, n’est probablement pas le plus respectable selon les critères sévères de la blogosphère branchée. Mais j’assume, tant pour le concert que je réécoute régulièrement, que pour le souvenir d’une époque révolue et musicalement inoubliable (la fin des 90’s). Les dernières années où un artiste pouvait, sur la seule qualité de ses compositions, réunir le grand public et les amateurs plus pointus et concurrencer en terme de ventes et de notoriété les daubes marquetées teen bankable. Comme en 1995, où Alanis Morissette, jeune chanteuse inconnue dans nos contrées bien que déjà auteure de deux disques remarqués dans sa patrie d’origine (le Canada), débarque avec Jagged Little Pill, qui deviendra l’un des albums les plus vendus de tout les temps.

 

Produit par un vrai pro du genre, Glen Ballard, aussi co auteur des morceaux, Jagged Little Pill est un habile mélange de rock, pop et folk dynamique, suffisamment mainstream pour faire les beaux jours des radios mais assez relevé pour se démarquer de la concurrence. Bref, Alanis Morissette est fédératrice : moins cucul que ses compatriotes « à voix » polluant la bande FM française, mais plus romantique que punk – assez cool pour avoir une main dans la poche, sans pour autant faire un doigt au monde avec l’autre. Au moins une moitié de tubes en puissance (irrésistible riff de « Hand in my Pocket »), des textes malins et personnels (« You Outta Know ») et la dose suffisante de balades (j’ai toujours été ému par « Perfect », coup de cœur m’ayant évité de snober cette serial vendeuse), Jagged Little Pill ratissait large et propulsa Alanis Morissette au rang de star internationale.

 

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Alanis Morissette collabore à nouveau avec Glen Ballard pour le forcément très attendu successeur de Jagged Little Pill, qui sort en 1998 sous le titre imbitable de Supposed Former Infatuation Junkie. Le disque accentue certains défauts, comme la grosse production ou les textes denses, déséquilibre le rendant moins marquant, d’autant qu’il s’étale en 17 titres sur plus de 70 minutes et que certaines expérimentations priment sur l’aspect immédiat des tubes précédents. Ces caractéristiques qui plomberont la suite discographique de la canadienne sont sur Supposed Former Infatuation Junkie assez relatives et encore atténués par suffisamment de bons passages (comme le single « Thank U ») pour en faire un disque réussi.

 

Tout l’intérêt du MTV Unplugged, sorti un an après, est justement d’adoucir la production, de créer des arrangements mettant en valeur les compositions et la jolie voix d’Alanis Morissette, avec en plus une très belle part laissée au piano, instrument que j’ai toujours adoré. Si les titres de Jagged Little Pill sont peu impactés, c’est en revanche flagrant sur ceux de Supposed Former Infatuation Junkie, en particulier « Joining You » et « I was Hopping » dont l’ambiance plutôt sombre reflète assez bien la tonalité du disque. Autre qualité du live, une setlist fort bien construite, évitant la succession de tubes au profit d’une sélection équilibrée d’extraits des deux disques et d’inédits, qui se révèlent particulièrement sympathiques. En matière d’arrangements, la reprise du « King of Pain » de Sting est vraiment plaisante, mais mes deux morceaux favoris restent « Uninvited » (1), construite sur des notes de piano répétitives et une intensification progressive faisant notamment appel à des sonorités indiennes et quelques éléments dissonants, et surtout « These R the Thoughts » dont le final renforcé par des cordes puissantes me fait toujours frissonner. J’aurai bien écouté plus de morceaux du deuxième disque mis en valeur par cet habillage Unplugged, d’autant que quelques uns, comme « Thank U », on effectivement été joués ce soir là, mais après tout la qualité prime sur l’exhaustivité, et 15 ans après je ne me suis toujours pas lassé de ce disque.

 

Dommage qu’il constitue pour moi le chant du cygne d’Alanis Morissette, dont la qualité des productions et les chiffres de vente ne cesseront de décliner au fil des années (2). Finalement, la Canadienne restera l’artiste d’un disque, à tel point que la seule sortie à vraiment intéresser au-delà du cercle de fans sera le réenregistrement en acoustique de Jagged Little Pill, pour marquer le dixième anniversaire de sa sortie, que je n’ai même pas pris la peine d’écouter. Il faut dire que j’avais laissé tomber l’affaire depuis longtemps : pour moi Alanis Morissette, c’est la nana pétillante et canon que tu rêves de te taper et qui se révèle, une fois arrivé à tes fins, une copine insupportablement casse couilles. Je préfère me rappeler le bon vieux temps au travers de ce concert Unplugged….

 

(1)    un inédit qui ressemble quand même fortement à un beau titre du 2eme album, « Are You Still Mad »….

 

(2)    Tout est relatif, le dernier disque en date, Havoc and Bright Lights (2012), s’est quand même écoulé à 400 000 exemplaires. Mais c’était 33 millions pour Jagged Litte Pill…

 

 

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