Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

ARAB STRAP - Mad for Sadness

141172146242

 

Parmi les groupes qui m’ont marqué par leur manière d’envisager la musique, Arab Strap occupe peut être la première place. Pourtant, je suis loin d’aimer tous ce qu’ils ont fait, mais leur personnalité est telle que je les compte quand même dans mes groupes favoris. Et ce d’autant plus que les enregistrements Live que j’ai pu entendre sont pour la plupart excellents (et augmentent mon amertume de ne jamais avoir pu les voir sur scène).  Des trois officiels sortis, chacun contenant ses précieux moments, j’ai choisi ce Mad for Sadness, pour sa setlist, sa pochette, et aussi parce que c’est le seul qu’on peut facilement se procurer (les deux autres sont sortis en éditions ultra limitées vendues uniquement lors des tournées).

 

Le duo initial, le génial guitariste Malcolm Middleton et le poète désabusé Aidan Moffat, est ici renforcé par un bassiste et un batteur, ce qui amène une belle relecture de morceaux essentiellement enregistrés à la base avec une boite à rythme. Si le chant de Moffat assure une cohésion dépressive à l’ensemble du concert, Arab Strap varie de manière assez surprenante l’intensité de son set. Débutant calmement par un « My Favourite Muse » presque tendre puis l’obscène classique « Packs of Three », le groupe s’offre un premier écart vers le post rock en pulvérisant la fin de « New Birds » à grand coup d’accords saturés. Les paroles des chansons évoquant le plus souvent de sordides histoires de coucheries foireuses, le chant délicat d’Adele Bethel en réponse aux marmonnements éthyliques de Moffat est des plus pertinents et sublime un « Toy Fights » tout en piano et arpèges. « Here we Go », l’un de mes titres préférés d’Arab Strap, est aussi l’un des plus emblématiques de leur musique : rythme electro répétitif, magnifiques arpèges, paroles et chant grisâtres, une formule peut attirante sur le papier mais qui se révèle sacrément addictive.

 

R-1017486-1200952413    R-1017486-1200952515

 

Après un « Phone me Tomorrow » dans la même veine,  nous voici arrivés à la pièce maitresse de Mad for Sadness. « Girls of Summer » explore pendant plus de 8 minutes toutes les facettes des écossais : alternant folk, rock, post rock, electro voire techno, ce tour de force hypnotique est une preuve éclatante de la maitrise technique d’Arab Strap (ce qui n’allait pas forcément de soi tant sa musique semblait taillée pour l’enregistrement studio).  Après un nouveau détour vers des lendemains poisseux aux noms évocateurs, « Piglet » dans une version rageusement électrifiées en forme de montagnes russes narcotique et un « Blood » minimaliste et glauque, Arab Strap achève sa petite heure de concert par l’un de ses meilleurs titres, « Afterwards », où Adele Bethel revient ruminer ses errements de la veille. Nouveau shoot saturé, puis le titre s’éteint sur un rythme fatigué et un orgue moribond.

 

R-1017486-1200952456

Si la notoriété d’Arab Strap tient surtout à ses textes et sonorités si typiques, ses Live étonnants gagnent à être connus, en particulier ce Mad for Sadness qui n’a à mes yeux qu’un seul défaut, celui de ne pas capter l’humour ravageur du duo qu’on perçoit sur d’autres enregistrements (ah, cette reprise de « You Shook me all Night Long »…) et qui offre un autre regard sur leur musique. Bien que Malcolm Middleton et Aidan Moffat aient décidé d’arrêter le groupe en 2006, leurs chemins se croisent régulièrement et ils ont déjà rejoué ensemble une fois en 2011. Si la perspective d’un nouvel album est plutôt utopique, on peut néanmoins espérer quelques concerts anniversaires à l’avenir. Et tant pis s’il faut aller jusqu’à Glasgow….

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité