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Blinking Lights (and other revelations)
23 avril 2015

DIONYSOS - 06 Décembre 2005 - Transbordeur - LYON

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Après quatre rencontres exceptionnelles et un dernier album en demi teinte, DIONYSOS pouvait il encore m'étonner? Telle était la question que je me posais en arrivant ce 6 décembre au transbordeur, faisant la queue  dans l'odeur des saucisses, mon tiquet serré dans la main, scène que Mathias nous racontera avoir vécu un bon nombre de fois lorsqu'il montait de Valence voir ses groupes rock favoris. Après avoir volé la vedette à pas mal de méga groupes dont il assurait la première partie, DIONYSOS semble vouloir jouer la carte de la sureté en proposant à TARA KING THEORY de les précéder sur scène. Nous voici en effet en présence d'une timide jeune fille et de ses deux acolytes à l'orgue et à la batterie, qui pendant une demi heure joueront des chansons très calmes au milieu du brouhaha de la foule d'ados irrespectueux attendant la tete d'affiche avec impatience (mais n'allant heureusement pas jusqu'à la réclamer bruyemmant). Sur les premières chansons, le trac est palpable et la voix rappelle les "prestations" muettes de Jane Birkin, puis, l'assurance venant, on croise quelques échos de Beth Gibbons.  Les mélodies sont agréables, et si elles sont plus adaptées à une soirée tranquille chez soit, on est séduit par leur fragilité évoquant finalement les titres les plus calmes de Shannon Wright. Enfin, ca vaut pour moi qui avait une amoureuse à enlacer tendrement, les célibataires ont quand meme du s'emmerder un peu, à moins qu'ils aient tué le temps en observant la merveilleuse transparence de la robe de la chanteuse révélée par des spots coquins. Comme un exercice, TARA KING THEORY finit par une reprise très belle de DIONYSOS, "La métamorphose de Mister Chat", et cette version simple nous fait regretter le ton "théatral" que Mathias et Babeth ont pris sur Monster In love.

Ton théatral regrettable sur disque, mais au combien adapté à la scène! Car dès les premières minutes du concert de DIONYSOS, on remarque que Mathias est ici autant pour faire l'acteur que le chanteur! Nous voici dans une sombre foret d'arbres biscornus tous secs, des personnages sombres égrennent quelques notes d'une mélodie lugubre (l'intro de Giant Jack). Soudain, un loup garou bondit, et hulule quelques paroles du ton de ce faux prophète de Nick Cave. Nous voici en plein dans l'ambiance que DIONYSOS n'est pas parvenu à insérer dans son disque. Après cette version de folie de "Giant Jack", c'est la banale ritournelle "L'homme qui pondait des oeufs"  que Dionysos transforme avec éclat en mélange de country et de punk facon Stooges! Et Mathias est déjà debout sur une enceinte! Suivent "Miss acacia" ou Babeth et Mathias échangent des paroles avec moultes grimaces malicieuses, "Old child" proche de l'originale (à l'échelle du groupe...) donc très bon, et le single "tes lacets sont des fées", joyeuse chanson interprétée assez rock et interrompue par un délire du chanteur qui demande au public de pogotter avant d'enchainer sur un final tout punk. La maitrise de Mathias sur la foule est totale, puisqu'il se permet un court saut dans la fosse, se tient debout quelques instant avant de regagner tranquillement sa place comme si de rien était... Explosion attendue pour "Mc Enroe's poetry" et "Bloody Betty" avant une pause bien méritée pour les musiciens en sueur. cette pause, c'est une superbe version de "déguisé en pas moi" avec une scie musicale! Puis le plus gros ours polaire du monde entonne quelques notes bancales sur un mélodica, et c'est "Mon ombre est personne" qui nous fait frissonner dans cette ambiance de cimetière. Oui cette fois on la voit, cette ombre qui surplombe Mathias et nous tous dans la fosse! pour se remettre de nos émotions, voici "Lips story in a chocolate river" (à fond bien entendu), et "La métamorphose de Mister chat" (ou tout le monde peut dire ta gueule le chat! à Mathias pour son plus grand bonheur). Sentant la fin du concert approcher je me place dans les premiers rangs et savoure l'interprétation très intense de "neige" que le chanteur dédie à son père présent dans la salle.  Il semble au bord des larmes avant de prolonger cette ballade de fulgurantes accélérations, nous laissant éssouflés les voir s'éloigner vers les coulisses après un signe de la main. Le rappel est constitué du toujours efficace "Thank you Satan" et ,après une intro en forme de duel guitaristique entre Miky Biky et le lutin roux, du célèbre "Song for Jedi" bientot transformé en "Cox in Hell" et en impro qui laisse le temps selon la tradition à Mathias de nager sur la foule et de monter jusqu'au panneau de verre surplombant le fond de la salle puis de revenir s'écrouler sur scène. Un dernier riff, un dernier saut, et c'est le salut du meilleur groupe de scène francais qui savoure longuement l'ovation de ses presque compatriotes lyonnais, conquis comme à chaque fois par, plus qu'un concert, un fabuleux spectacle. Deux bonnes heures, c'est juste assez pour une quinzaine de chansons rallongées, réorchestrées et entrecoupées des contines, présentations et autres conneries de Mathias. Alors que le groupe a regagné sa loge, il reste un moment seul, joue quelques notes d'harmonicas avant d'entonner à capella "Tokyo Montana", repris par le public dans un denier instant de communion. Je vois le petit bonhomme s'éloigner, certain de le retrouver prochainement dans une salle de concert, et pourquoi pas dans une salle de cinéma...

 

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