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Blinking Lights (and other revelations)
23 avril 2015

EUROCKEENNES 2006 (part 2): Samedi

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Or donc nous suivons le ventre bien rempli la troupe marseillo-parigo-belfortaine qui nous a fortement conseillée de ne pas manquer le départ des Hushpuppies  à 17h00 sous le chapiteau. Par miracle, nous les retrouvons aussi facilement que nous les avions loupés la veille, et assistons à une excellente prestation de ce groupe Perpignanais dont j’ignorais l’existence. Leur garage rock déchaîne un public peu nombreux mais conquis, le groupe se donne à fond malgré la chaleur et leur costumes serrés incongrus (petite référence aux Mods qui colle bien à leur musique et à l’attitude du chanteur que Mélaine trouve insupportable et qui bizarrement ne m’a pas gêné). Les refrains sont vraiment prenants, (ils ont choisi à juste titre de chanter en anglais, langue quasi indispensable à ce genre de musique), leur grande réussite étant l’équilibre (rare) trouvé entre chaque membre du groupe : chacun a sa mélodie, aucun ne se contente d’accompagner, pas même le synthé qui contribue au contraire à forger un son 70’s bien dans le contexte. Une belle découverte…Se succèdent sur la grande scène Enhancer, rap métal puissant et engagé que j’écoute d’une oreille distraite, puis Morrissey, dont les chansons se suivent et se ressemblent, pop fade que la voix du chanteur des Smith n’arrive pas à sauver. Je papote, je fais quelques emplettes quand Marie, Alixe et Julien cherchent une télé pour voir le match France-Brésil (les vrais passionnés comme Renaud et Jacky sont restés chez eux). Décidé à les imiter plus tard je suis Mélaine pour assister au début du concert de Camille par curiosité. Elle a prévu un spectacle baptisé Nohara en compagnie des Pascals, orchestre japonais de frapadingues tous déguisés qui entament seuls le concert. Coté musique, du mélodica, du banjo, des cordes et des instruments fabriqués qui distillent de douces mélodies façon Yann Tiersen. Coté scène, des masques, des danses et un sumo travesti en hawaienne qui saute de partout et tape sur une mini batterie. Fascinés, nous attendons Camille qui arrive enfin, en japonaise, et attaque ses contes bizarres de sa voix si spéciale, transformé selon son désir en de multiples instruments sur tous les registres possibles. Soudain, alors qu’elle chante une chanson d’amour à l’envers, une clameur : la France a marqué ! Camille reprend l’info, saute dans tous les sens avant d’attaquer quelques succès entraînants, puis de finir dans le chaos le plus total sur des impros en faisant chanter le public enthousiaste, l’orchestre se déchaînant derrière, un violoncelliste allant jusqu’à marquer le rythme d’étincelles en meulant le pique de son instrument !  Aucun regret pour la performance des bleus, celle de Camille et Pascals était tout aussi scotchante (en oubliant quelques digressions hystériques pas très utiles). Arrive l’heure de Depeche Mode, la foule se presse autour de la grande scène avec impatience. Les stars arrivent, le concert débute, la première moitié concerne les nouveaux titres : c’est chiant. La foule sort de sa torpeur sur  « I feel You », les anciens tubes s’enchaînent, comme sur un best of. Seule « Shake the disease » aura le droit à une réinterprétation de qualité (piano et chant) : vraiment décevant.

On se rabat comme tout le monde sous le chapiteau ou Katerine a débuté son show décomplexé. Chose qui m’a sauvé, je n’ai pas écouté l’album du tout, ce qui m’aurait à coup sur rebuté. J’aborde donc le concert sans a priori, et comme la majorité du public, suis rapidement conquis par le spectacle. Quand Katerine serre le poing, il coupe le son, quand il tape du pied, il constate surpris un déchaînement de décibels, quand il raconte une histoire à la con ses musiciens se retrouvent en slip vert, perruques blondes et talons aiguilles. Sous son faux air naif et ses paroles stupides, y aurait il un message caché, lorsqu’il est harcelé par « Marine Lepen », ou qu’il réussit à faire gueuler à tous le monde « nous sommes tous des imbéciles » après avoir cité les joueurs de l’équipe de France (« nous sommes tous des Thierry Henry etc… »).  Par-dessus ce jeu de scène qui m’a vraiment amusé, Katerine est en osmose avec ses supers musiciens qui pratiquent un punk excellent bien au dessus de celui des Wampas par exemple. Le public ne s’y trompe pas et réserve un triomphe au groupe après un final à rebondissements exécuté à la vitesse du son.

Décidément le meilleur n’était pas sur la grande scène ce jour là : Hushpuppies, Camille, Katerine, c’est la surprise en rock comme en foot : France 3 – Reste du monde 0.

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