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Blinking Lights (and other revelations)
23 avril 2015

PALEO FESTIVAL - Mardi 18 Juillet 2006 - DIONYSOS/PIXIES/BEN HARPER

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Des fois, c’est quand même bien d’avoir une femme… Mélaine a eu l’excellente idée de vouloir bosser au Paléo Festival de Nyon et de pouvoir ainsi gagner à la sueur de son front des places gratuites pour son chéri, c'est-à-dire moi ! Pour ne pas abuser, j’ai choisi deux soirs de la semaine complète de concerts, surtout qu’il y a pas mal de route et que je bosse dans la journée. Evidemment, mon premier réflexe a été de comparer avec les Eurockéennes. La programmation est plus variée (rock, chanson française, musique du monde…) et tout aussi soignée. Au niveau des avantages, le lieu du festival est beaucoup plus vaste, il y a donc plus de scènes, plus d’endroits où se poser, plus de boutiques, plus de bouffe et plus de boissons (bar à vin, à champagne, à cocktails…).  La pelouse devant la grande scène est bien en pente, ce qui permet de voir le concert sans se niquer le dos, et le personnel est vachement plus sympathique (Une Mélaine avec le sourire même après trois heures de «bonjour, merci, bon festival » c’est quand même mieux que les gros blacks des Eurocks). Pour les inconvénients, c’est relativement cher (pour ceux qui payent leur place…), il faut se farcir les douaniers suisses et la traversée de Genève, et surtout y a pas de potes à Nyon. Sinon ben c’est la même ambiance, la même poussière, les mêmes lourdaux tout bourrés (à part Cédric bien sur…) etc…

Malgré une très forte marge horaire (départ de Lyon à 14h30), j’arrive pile poil pour l’arrivée sur scène de Dionysos. L’occasion de rattraper la petite déception des Eurocks. Mathias semble gêné de jouer en plein jour, mais attaque le concert avec son entrain habituel. Cette fois le son est bon et rien ne vient perturber l’enchaînement des titres (setlist quasi identique à Belfort) exécutés comme de coutume avec une énergie et un savoir faire inégalé en France. Mention spéciale aux beaux arrangements de guitare sur « Miss Accacia » et à la version extra forte de « Bloody Betty » qui pourrait faire un excellent final/slam. Le groupe a déjà intégré le concert de Belfort, car il propose un pogo silencieux au milieu de « tes lacets sont des fées », refait le coup du concours de ta gueule le chat (vachement meilleur aux eurocks) et du faux rappel, et coupe à nouveau le son (« et je remet le son !»)  sur « Song for Jedi », entamée par quelques mn de « What i need » des Noir Desir puis terminée comme de coutume par un « Coccinelle 2 » .  Sur le slam final, Mathias rame à l’aller (c’est en montée), puis se fait porter en position debout par des balèzes au retour, fendant la foule tel Leonardo dans Titanic, flottant en l’air de manière assez irréelle. Seul petit bémol du concert, le chanteur fait une longue digression sur la coupe du monde et l’élimination française, demandant au public de se transformer en Zidane,  oubliant que sa majorité est Suisse et donc hostile aux bleus !

Je retourne arracher Mélaine à son travail d’esclave à l’entrée pour écouter ensemble le concert des Pixies.

Si je n’étais pas un fan absolu du groupe, j’aurai écrit la critique suivante :

Nous attendons un bon quart d’heure avant de voir se pointer les quatre parrains du rock, Kim Deal ressemblant de plus en plus à la mère Poulhard et Frank Black aux extra terrestres décrits dans ses chansons. Les Pixies jouent la même setlist qu’à Belfort il y a deux ans (ah non les chansons sont pas dans le même ordre), et qu’ils traîneront probablement  à chacune de leur apparition chèrement rétribuée jusqu’à ce qu’un de « ces singes aille au paradis ».  Comme d’habitude, ils enchaînent les titres à fond la caisse sans aucun mot ni effort d’interprétation, best of constitué à 95 % par leurs deux premiers albums. Ils quittent la scène sans faire de rappel en ayant joué moins d’une heure. Un vrai foutage de gueule !

Ca ne m’a pas empêché de sauter et de gueuler comme un fou (hé oui je suis un fan absolu…)

Voici enfin un moment calme pour discuter, manger et boire (à l’œil bien sur !) avec Mélaine. La pauvre ne pourra assister qu’à la première demi heure du concert de Ben Harper, obligée de se recoltiner son gilet jaune fluo et sa pointeuse à codes barres jusqu’à 4h du matin…

Ca fait un bon moment que j’ai lâché l’ami Ben, cependant par acquis de conscience j’ai jeté une oreille sur son « both sides of the gun » téléchargé dans la semaine, et j’ai été bien agréablement surpris. Le double album n’est pas prétexte à nous refiler moitié plus de daubes, mais juste une séparation entre ballades calmes pour la plupart superbes et chansons énergiques dans le style des précédents opus. Le tout dure une heure, les chansons sont courtes et accrocheuses.  Rien cependant qui ne laissait présager la terrible baffe que je pris ce mardi soir à Nyon.

Ben Harper arrive sur scène accompagné de cinq musiciens, tous excellents :  batteur, claviériste, guitariste, percussionniste et Juan Nelson, qui non content d’être un des meilleur bassistes de la planète, se paye le luxe de faire de superbes secondes voix en jouant. Le groupe est en osmose complète, agrémentant chaque chanson de solos plus ou moins long, chacun (même Ben Harper) sachant se mettre en retrait ou en avant au bon moment. Le concert débute par des anciens titres bien rock-blues,  « still my kisses », « diamonds on the inside » et un extraordinaire « Glory and consequence ». Ben Harper joue la plupart du temps debout, même s’il prendra à quelques reprises sa bonne vieille guitare du début et enflammera la pelouse de son incroyable jeu slidé.  Un moment, je croit entendre du Bob Marley, mais c’est « Jah Work », tous le monde se balance, les lumières virent jaune rouge vert lorsque finalement la chanson se mélange avec « Exodus » (une petite prémonition…).  Suivent des ballades du dernier album, notamment le très beau « Morning Yearning » magnifié par la voix chaleureuse du grand Ben. Pour finir, le groupe repassera par une série de chansons bien rythmées (« engraved invitation », « burn one down » et son show percu) et achèvera en rappel sur les tubes « With my own two hands » et « Better way ». Tout au long du concert, Ben Harper aura communiqué avec le public, dansé, sauté le tout avec bonne humeur et quelques touches d’humour. Et surtout aura lancé son chant vers nous, comme pour nous convaincre, ou vers le ciel. Quand il hurle « i believe there’s a better way », c’est qu’il y croit vraiment, et devant une telle foi, on se sera prêté au jeu, agitant les mains, répondant en écho à son chant ou ses gestes à sa demande sur de nombreux titres. Quel respect et quelle sincérité lorsqu’il saluera longuement en nous disant « you’re the better part of this music ! ». Un concert énorme, que j’espère retrouver sur le net ou dans les bacs...

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