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Blinking Lights (and other revelations)
23 avril 2015

BEN HARPER & THE INNOCENT CRIMINALS - 18 octobre 2006 - Halle Tony Garnier - LYON

 

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Après l'excellente surprise du festival de Nyon, je m'étais précipité pour acheter ma place au concert de Ben Harper and the Innocent Criminals à Lyon. Entraînant dans mon enthousiasme un autre Ben (rocker à l'ancienne qui a traîné sa gratte à la Croix rousse et même à Roanne), nous voilà cherchant une place autour de la Halle Tony Garnier. Je n'ai jamais vu un tel bordel, même pour Bowie ou Noir Desir, l'explication étant que la notoriété du grand Ben a attiré des gens de toute la région (Ain, Loire, Haute Savoie...) qui sont donc venus en bagnole. Quand nous arrivons dans la salle, Piers Faccini a déjà débuté son trop court set. Sur le coup, l'ami Ben n'a vraiment pris aucun risque, le trio proposant avec talent un rock/blues dans la même veine que son groupe, en un peu plus traditionnel peut être. Le dernier morceau, un blues chanté magnifiquement a capella, arrive bien vite, à l'inverse de notre star qui se fait attendre inutilement.

Le groupe parait enfin sous la clameur d'un public impatient et la lumière combiné de puissants projecteurs et d'un écran géant diffusant des images sympas adaptées à chaque chanson qu'elles illustrent. Ben Harper attaque d'emblée par « With my own two hands » dans une version qu'il utilise souvent pour finir ses concerts, donc ça part fort. Toutes les âmes des grands noms décédés de la musique moderne semblent s'être mises d'accord pour se réincarner en un seul corps, celui là même qui lève ses deux mains avec conviction. Parfois, l'un d'eux s'exprime avec violence, et là c'est Bob qui vient imposer sa rythmique au précédent titre en le transformant en « War ». Plus tard c'est Ray Charles qui mettra son grain de sel dans le rock enlevé « Please don't talk about murder ». J'ai déjà décrit le charisme, la sympathie et l'exceptionnelle technique de Ben Harper et de son groupe, ainsi que la pêche et l'originalité qui caractérisent ses prestations,  et tout ceci fut évidemment présent à nouveau pour ce concert (ainsi que pour tous les précédents si l'on en juge la totalité des reviews sur le net, une unanimité rare pour un artiste aussi populaire).  Pour cette date en particulier, j'ai apprécié la setlist irréprochable balayant l'ensemble de l'oeuvre de l'américain. Pendant la première partie du concert, Ben Harper et son groupe interprétèrent pour moitié des tubes des anciens albums (dont un « Diamonds on the inside » débuté électriquement et terminé en acoustique), et pour moitié une sélection de « Both sides of the gun » avec le merveilleux enchaînement des calmes « Waiting for you » et « Morning yearning » et en final « Black rain » ponctué d'un solo de basse et d'une reprise funky monstrueux qui laissèrent mon pote Benoît étourdi. Je prendrai ma baffe plus tard, au cours de la deuxième partie du spectacle, où Ben Harper jouera seul, et imposera le silence dans la salle avec « Walk away » du premier album, une des plus belles ballades que je connaisse. Inspiré par le public Lyonnais d'après ses dires, Ben Harper jouera cinq longs titres dont le très apprécié « Power of the gospel » (excepté par les inévitables imbéciles qui tiennent à faire savoir à tout le monde qu'ils s'emmerdent) et l'inédit « Lifeline » précédé d'une longue impro à la gratte acoustique. Les Innocent Criminals rejoignent ensuite leur leader pour « Where could i go », peut être le seul faux pas du concert. Ben Harper en fait trop, éclairé par une lumière et une image de cathédrale, les bras levés tel un dangereux prédicateur illuminé, même s'il force une fois de plus le respect en chantant la fin (et en se faisant entendre de toute la Halle !) sans micro. J'aurai été déçu de finir sur cette note, c'est pourquoi malgré la fatigue c'est avec joie que je vis le groupe se repointer sur scène et attaquer un « Please bleed » grungisé. Le charmant et rare « Suzie blue » suivait, mais sentant son auditoire de plus en plus lessivé, Ben Harper reprenait intelligemment mais sans fioriture un « Get up stand up » qui reboostait l'ensemble du public, debout pour un « Better way » faramineux sur lequel Ben Harper terminait couché et hurlant.

Minuit : épuisés et morts de faims, nous plongeons un sourire aux lèvres et de la musique plein la tête dans un gigantesque merdier automobile, chacun ramenant dans sa région cette idée commune : louper ce géant de la musique sur scène et ses acolytes eut été une erreur impardonnable...

Setlist:

With my own two hands / war • Faded • Diamonds On The Inside • Both Sides Of The Gun • Please Don't Talk About Murder While I'm Eating / i got a woman • Steal My Kisses • Waiting For You • Morning Yearning • Forgiven • Burn One Down • Black Rain / impro bass / funky song

 Another Lonely Day • Power Of The Gospel • Walk Away • There Will Be A Light - Lifeline Where Could I Go

Please Bleed - Suzie Blue - Get Up, Stand Up -  Better Way

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