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Blinking Lights (and other revelations)
24 avril 2015

PALEO FESTIVAL - 25 Juillet 2007 - NYON

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Incroyable, cela faisait neuf mois que je n’avais pas vu de concert ! C’est dire si j’étais impatient de rejoindre Mélaine au Paleo festival de Nyon, d’autant plus que j’avais exceptionnellement loupé les Eurockéennes cette année. Les programmateurs avaient eu l’excellente idée de regrouper tout les concerts qui m’intéressaient sur la même journée, le soleil étant au rendez vous après un début de semaine tout pluvieux, et ayant mes places et mes boissons gratos, tout était pour le mieux. Après les menus inconvénients d’usage (douaniers suisses, Genève embouteillé, non-les-parkings-sont-boueux-vous-devez-vous-garer-là-et-prendre-une-navette-bondée etc…), je retrouvais Mélaine, posait mes affaires au camping et m’installais confortablement devant la scène du chapiteau. Au menu, rien moins que les deux groupes émergent les plus sensationnels du moment, Clap your hands say yeah et Arcade Fire coup sur coup.

Clap your hand say yeah attaque son set de manière optimale avec « Heavy metal », titre rapide et classique de leur excellent album éponyme. Je n’ai écouté leur second album que récemment et peu de fois, il m’a semblé cependant plus plat bien que rehaussé par quelques excellentes compos. Confirmation sur les trois titres suivants, dont seul « Satan said dance » fait mouche. En fait, lorsqu’ils appliquent le principe un coup de grosse caisse + une note de basse sur le temps et à fond les manettes, ils sont excellents et justifient le nom de leur groupe (on ne peut s’empêcher de taper dans nos mains). Sinon c’est plus hasardeux, et la setlist fait le yo-yo entre titres tièdes et titres bien balancés, comme « Yankee go home » ou « Gimme some salt ». Sur scène, les cinq gars s’amusent, nous gratifiant de délires comme « Clap your hands ! » au mégaphone. La voix du leader est une marque de fabrique hésitant entre l’horripilant et le génial ; pour ma part je la trouve étonnamment rock n’roll, et avec sa casquette et son harmonica, sur une chanson calme comme « Detail of the war », il y avait une certaine ressemblance avec Bob Dylan. Le groupe termine sur les chapeaux de roue avec deux titres phares du premier album, « the skin of my yellow country teeth » et « upon this tidal wave of young blood ». Un concert que j’aurai donc apprécié aux trois quart (au niveau des chansons et aussi de l’interprétation, qui souffre de temps en temps d’une légère imprécision) : dommage que Clap your hands say yeah ne suppriment pas leur chansons mollassonnes au profit d’un allongement intense de leurs meilleures compos, celles-ci se terminant comme sur les albums de manière un peu frustrante. Après cette bonne mise en oreilles, je cours me placer devant la grande scène afin de ne rien manquer au spectacle savoureux qui se prépare.

Funeral, le premier album d’Arcade Fire, est vraiment le seul album à m’avoir passionné depuis 2-3 ans. Encore sous le charme, j’étais un peu passé à coté de son successeur, dont je me suis depuis rendu compte de la qualité. Un ton un peu plus grave, des paroles assez poignantes (la religion dans ses mauvais cotés, l’incompréhension du monde…) et des compositions superbes, même si aucune n’arrive à la hauteur des « Neighborhood » ou de  « Rebellion » sur Funeral. Pour illustration, notons que si la setlist se partage également entre les deux albums, sur les cinq dernières chansons, quatre sont du premier. Une  review du concert des Eurockéennes constatait très justement que ce groupe inconnu il y a deux ans clôturait aujourd’hui sur la grande scène ce prestigieux festival. Deux raisons à cela, la bonne : Arcade Fire sont excellents et méritent leur succès. La mauvaise : aucun jeune groupe ne peut les concurrencer actuellement. Il faut aussi dire que posséder dans ces rangs une multi instrumentiste du charisme de Régine Chassagne doit favoriser le destin. Enfin voici le moment tant attendu, et le groupe débarque sur une scène aux jolis décors, néons au premier plan, écrans ronds diffusant des images du concert et projection sur un grand rideau rouge, belle ambiance dont nous ne profiterons malheureusement que moyennement au début du concert car le jour est encore là. « Black Mirror » puis « No cars go », deux titres énergiques de Neon Bible, entament parfaitement le show. Arcade Fire sont au moins une dizaine sur scène, chacun maitrisant plusieurs instruments, cuivres, percussions, cordes et claviers divers apportant une touche d’originalité de plus dans les interprétations. Par moment, un ou plusieurs membres du groupe se trouve malgré tout désœuvré ; la règle est alors simple, il se doit de ne pas rester figer plus de deux secondes, et de courir partout à la recherche d’un tambour, d’une cymbale, voire d’un casque ou de la tête de son voisin sur lequel taper avec énergie. Un bonus est accordé à celui qui trouve le temps de gueuler dans un des mégaphones-caméras ou de jeter le plus haut possible un tambourin enturbanné. Dans ce joyeux bordel, tous s’appuient sur le géant blond Win Butler (qui doit avoir la faveur de ces dames) qui continue imperturbable à chanter et jouer (basse, guitare, mandoline…) tandis que sa femme bondit dans tout les sens telle une petite fée. C’est parti pour un enchainement de titres rythmés (dont une reprise de « Poupée de cire poupée de son » étonnamment semblable à celle de Belle et Sebastien) qui s’achève sur le mal nommé «Antichrist Television Blues ». Retentissent alors des notes du grand orgue dont les tuyaux dominent la scène (je n’avais encore jamais vu ca) pour l’émouvant « Intervention ». Puis vient « Ocean of Noise », la seule chanson faiblarde du concert, heureusement suivie par l’enchainement diabolique de leurs trois meilleurs titres, « Tunnels », « Power out » et ma préférée, « Rebellion ». Autant dire que le public est en délire à ce moment là, et le concert a atteint un sommet d’autant plus que la nuit est tombée, révélant la décoration illuminée de la grande scène. Arcade Fire finira en invitant le public à s’époumoner sur « Wake up » alors que dix musiciens supplémentaires sont venus jouer des cuivres et rajouter un peu à l’ambiance de folie (littéralement) qui règne sur scène. Grandiose !

Je rejoins Marine qui elle aussi goute aux joies du « bénévolat » Suisse et nous nous dirigeons vers le chapiteau où le set de Aaron a déjà débuté. Je suis surpris du succès des deux français, le chapiteau déborde, le public aurait presque pu remplir la plaine devant la grande scène… Nous réussissons à nous faufiler et nous asseoir sur les marches dans le fond. Sur scène, un chanteur, un pianiste, une violoncelliste et une boite à rythme interprètent des titres mélancoliques et mélodieux. La musique est harmonieuse, la voix est belle, mais les compositions me semblent manquer singulièrement d’originalité. Tout semble un peu artificiel (Artificial Animals riding on Neverland…), du jeu de lumière aux pauses inspirées des artistes. En vérité, une seule chanson me touche vraiment, « Little Love », qui précède ce soir leur tube « Lili » ovationné par la foule (moi je pense avec un peu de mauvaise foi à « Lucie » d’Obispo…). Cependant je me garderai d’apporter un jugement définitif sur un concert que je n’ai vu qu’en partie, en discutant assis dans le fond d’un chapiteau, lieu qui de plus n’est peut être pas le plus adapté pour apprécier ce genre de musique.

Bref je n’attends pas la fin d’Aaron pour rejoindre devant la grande scène  les milliers de fans ou de curieux venus voir en chair et en os la rare Bjork. L’intérêt que je porte à la musique de l’islandaise a pour origine une unique chanson entendue sur un Live au profit du Tibet, « Hyperballad » et qui reste étrangement un de mes titres favoris tout artistes confondus. Je me procurais donc les albums Debut et Post que j’aime bien mais écoute rarement et aussi Selmasongs que j’apprécie plus mais qui est un peu à part dans la discographie de Bjork. Déjà déçu par Homogenic, ses bons singles mis à part, je n’ai pour ainsi dire plus écouté la suite de ses productions, refroidis par son passage de chanteuse pop à celui d’artiste contemporaine. Je fus donc surpris de reconnaître beaucoup de titres tout au long du concert, mais en choppant la setlist sur internet je m’aperçois que sur 18 titres joués 11 sont des trois premiers albums, avec une grosse majorité ce soir là d’Homogenic (7 titres). Mais finalement le spectacle est autant visuel que musical. Sur scène, un batteur-percussionniste, deux informaticiens-machinistes (dont Marc Bell), un claviériste et une harmonie (terme savant pour orchestre d’instruments à vent) d’une dizaine d’islandaises qui sera le plus indéniable de ce concert (elles sont déguisées, selon l’excellente remarque d’un spectateur, en télétubbies fluos). Et puis Bjork, en robe rose, le haut du visage arborant un maquillage ethnique, bondissant sur scène de manière fascinante, mi fée mi guerrière. Le fond de la scène présente des arbres elfiques, je me rend compte après un moment que ce n’est pas un décor mais que le fond de scène a été retiré et que ce sont les arbres de Nyon tout simplement. Sur le premier titre, un des quatre extraits de Volta auquel nous aurons droit, des flammes explosent en tous sens. Plus tard, nous serons enchantés par les fils que Bjork fait jaillir de ses poignets tel Spiderman, avant de danser joliment avec. L’enchainement des titres est bien vu, si parfois un début d’ennui m’atteint la diablesse enchaine avec un tube remuant, entrant parfois dans une sorte de transe en symbiose avec le public. Et il faut bien le dire, sa performance vocale est exceptionnelle, car mis à part quelques notes éléctros ou de trompette, c’est bien sa voix qui assure l’essentiel, on peut presque parler d’a capella pour certains titres. L’harmonie assure un très beau fond, le son étant superbement réglé, et nous plonge dans un rêve éveillé, notamment sur la superbe « Anchor song ». Cerise sur le gâteau, j’ai droit à mon « Hyperballad », moi qui n’espérais pas l’entendre, qui inaugure dans un final remixé une petite période techno que j’ai trouvé trop courte : ca fait du bien de danser après tout ces titres calmes… Bjork termine encore fringante par « Declare independance », bon titre bien électro du dernier album où tout le monde se donne à fond (les télétubbies sautent en rythme). Ce festival fut une bonne occasion de voir Bjork, car je n’aurai malgré tout pas mis une fortune pour aller la voir dans une salle. Donc merci au Paleo, ainsi que pour Clap your hands say yeah et Arcade Fire dont c’était pour tous les deux la dernière date de leur tournée européenne.

 Arcade Fire : Black mirror – No cars go – Haiti – Poupée de cire, poupée de son – Neighborhood # 2 (Laika) – Antichrist television blues – Intervention – Ocean of noise - Neighborhood # 1 (Tunnels) - Neighborhood # 3 (Power out) – Rebellion (Lies) – Keep the car running / Wake up Bjork:   Earth Intruders - Hunter - Pagan Poetry - Immature - Jóga - The Pleasure Is All Mine - Unravel - Army Of Me - Innocence - I MIss You - Anchor Song - Bachelorette - Five Years - Wanderlust - Hyperballad – Pluto / Oceania -Declare Independence

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