Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
25 avril 2015

CAT POWER - Jukebox

1202048785

 

La première fois que j’ai écouté ce Jukebox (dans ma voiture), que je savais constitué de reprises, je me suis dit, tient, ce « Song for Bobby » est de loin moins titre préféré. Et de me jeter sur la pochette à mon arrivée pour savoir de qui était l’original. Surprise, il s’agit d’un inédit de Cat Power ! Non content de se demander ce qu’il fout là, on s’interroge donc sur l’utilité de ce disque de reprises lorsque le moindre inédit enfonce toutes les autres tentatives. Mais bon, il est très difficile de juger des reprises quand on ne connaît pas l’original. Ainsi le « Where is my mind » de Placebo peut il être considéré comme une excellente chanson, à moins qu’on ne connaisse les Pixies et qu’on sache donc qu’il s’agit d’une vulgaire copie sans intérêt. Cat Power avait déjà sorti un disque de reprises, mais on se posait moins de question car, aiguillé par le célèbre « (I can’t get no) Satisfaction » des Stones, il était évident que Cat Power avait transformé les titres à sa sauce, les réduisant à l’état de squelettes, à la pureté de leurs origines, leur conférant une émotion qui m’avait amené à reprendre après elle « Wonderwall », moi l’anti Oasis primaire. Mais aujourd’hui Chan Marshall joue avec un groupe, et cela lui a donné de l’assurance. Une assurance qu’on aimerait ne pas voir se transformer en vanité, de celle qui fait poser à son avantage sur la pochette d’un disque (ou inclure la reprise d’une de ses propres chansons au milieu de songwritter et bluesmen de légende, mais ça se discute, comme dirait l’autre…). Dès le premier titre, « New York », le groupe envoie du gros. Est-ce nuisible à la qualité du disque ? Quand il y a abus indéniable, comme sur « Aretha, sing one for me », oui. Sinon, comme je l’ai dit, difficile à évaluer sans connaître les originaux. Deux pistes me sont données, avec « Metal heart », un de mes titres préférés de Cat Power, et « Naked if i want to », déjà repris sur The Covers Record. Dans le cas du premier, la reprise est plus carrée et moins émouvante, mais bien retravaillée et l’apport progressif d’électricité la rend plutôt agréable et intéressante. Quant à la chanson de Jerry Miller, la première version épurée ridiculise celle de Jukebox. La Chan Marshall d’origine fait quelques brèves apparitions salutaires (de même que sur la scène de la route du Rock, voir mon article à ce sujet), sur les délicats « Silver Stallion » et « Don’t explain » par exemple. Pour le reste, c’est la nouvelle Chan Marshall de the Greatest qui assure l’essentiel.

Deux lectures différentes pour cet album, donc : soit on le considère comme un disque d’originaux produit par un bon groupe et une chanteuse charismatique, et on passe un bon moment. Soit on le considère comme un produit commercial sans autre intérêt que de vendre une jolie poupée plus sage qu’Amy Whitehouse, et on retourne à ses vieux vinyles de Bob Dylan (NB : ton avis m’intéresse, pose ton commentaire !). Pour ma part, je lui pardonne. Je lui pardonne de partir avec des maquereaux les poches pleines de billets et d’espaces publicitaires, « vas y, maquille toi, habille toi sexy et caresse les mecs de ta voix, ils aiment ça ! ». Je lui pardonne de se donner au grand public, foule vulgaire dont je ne ferai jamais parti, moi, monsieur, (ben tient !), alors qu’elle a chanté à mes pieds dans un bar de Marseille (véridique!). Pourvu qu’elle me revienne de temps en temps dans son plus simple appareil, (sa guitare et sa voix) comme à la bonne époque où elle m’appartenait. Je lui pardonne tout, monsieur. Pourquoi ? Sa voix, monsieur, sa voix…

 PS : Par contre si elle me refait le coup de la fausse chanteuse de flamenco, avec son éventail en plastique et ses castagnettes souvenir d’Espagne, là elle peut se barrer !!

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité