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Blinking Lights (and other revelations)
2 mai 2015

EMILY JANE WHITE - 17 Février 2009 - L'Epicerie Moderne - FEYZIN

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EMILY JANE WHITE - 17 Février 2009 - Rêverie en 5 Actes

 

Act I

J’ai failli ne pas aller à ce concert. Mon rythme actuel, notamment au boulot, ne m’avait même pas permis de trouver le temps d’acheter ma place. En plus, après une longue séparation d’au moins 2 jours ma femme rentrait de vacances, et comme contrairement à celle de Daniel elle est très belle, et que de multiples requins tournent continuellement autour d’elle attendant le moindre de mes faux pas pour dévoiler leurs sourires carnassiers, je n’avais pas trop envie de la laisser en plan le soir de son retour. Mais voilà, ayant déjà abondamment charrié Daniel qui ne venait pas pour cause de St Valentin, je ne pouvais plus reculer, d’autant plus que cela eu laissé le seul La Buze sur le coup : intolérable ! (JP avait aussi déclaré forfait, mais bon, n’évoquons pas le sujet, je n’aurai pas la cruauté de charrier un homme brisé !).

Bref c’est passablement tendu et avec quelques scrupules que je bravais le temps de merde lyonnais pour rejoindre la meilleure salle de la région, la déjà moulte fois présentée Epicerie Moderne…

Mon billet acquis pour la somme ridicule de 10€, je pénètre dans l’Epicerie et me dirige vers le bar au son du Murder Ballads de Nick Cave. L’environnement et la musique familière changent instantanément mon état d’esprit, et je sens déjà que j’ai bien fait de venir. Mon piètre breuvage (honteusement appelé bière par le barman) en main, je rentre dans la salle de concert et ai la surprise de constater que l’ensemble des gradins amovibles a été déployé, configuration 100 % assise de la salle que je n’avais jusqu’alors jamais vue. Je me pose peinard au premier rang, et observe un public assez inhabituel prendre place : une majorité de personnes plus âgées que moi, mais aussi des familles, une grosse majorité de nanas, le tout la plupart du temps en groupes d’une dizaine de personnes. La salle est presque pleine lorsque je vois la silhouette de La Buze me passer sous le pif et rejoindre un petit groupe de Buzards et Buzardes de l’autre coté. Après une petite discussion ou notre activité secrète de Geeks bloggers est étalée devant ledit groupe, je rejoins ma place pour la prestation de la première partie, que je ne connais absolument pas.

 

Act II

Il s’agit d’Essie Jain, une jeune demoiselle accompagnée d’un pote dans un duo original piano – trompette, (les deux prennent aussi régulièrement une guitare) pour un folk mélancolique assez proche de l’univers d’Emily Jane White. La voix d’Essie Jane a une large étendue (plus jolie lorsqu’elle est dans les graves), un peu à la manière de la chanteuse de Moriarty, mais avec cette petite touche cassée qui rajoute tant de charme aux gratouilleuses à la mode aujourd’hui (heureusement que Daniel n’était pas là, il en serait tombé instantanément amoureux …). Je passe un bon moment en sa compagnie, les tensions du jour s’évaporant au fur et à mesure d’un concert très touchant par moments. La jolie blonde est de plus assez bavarde, et je m’aperçois avec surprise que je comprends l’anglais. Sur la fin cependant, le vernis de la belle princesse romantique se craquèle et révèle un ego bien portant  lorsqu’elle congédie de manière un peu brutale son acolyte et décide de jouer seule deux morceaux au piano, qui en plus ne sont vraiment pas terribles… « Comme ca, j’ai vraiment l’impression qu’ils n’appartiennent qu’à moi », commente-t-elle, et on a un peu envie de lui dire que si on l’emmerde, on peut aussi se barrer….

Malgré cette fin de concert moyenne, j’ai été assez convaincu et décide d’acquérir son album (j’aime bien revenir avec un souvenir de mes concerts, et j’avais déjà acheté Dark Undercoat lors de la légendaire réunion des 4 fantastiques). Après une agréable discussion avec La Buze (qui lui a détesté le concert)  et une Buzarde autour d’une « bière », je me dirige donc vers la table commerciale et entame une discussion avec le duo, qui se révèle extrêmement sympathique (d’autant plus que j’achète non pas un mais les deux albums d’Essie Jain). A cette occasion je m’aperçois que je parle aussi anglais, et pas trop mal malgré quelques blocages…. On discute de la tournée, de leur prochaine venue en France, de la salle qu’ils ont trouvée fantastique (notamment au niveau de l’acoustique). Ils me confient qu’ils sont surpris et enchantés de l’attention du public français par rapport aux New Yorkais qui viennent pour picoler et éventuellement écouter quelques notes (comme quoi il y a pire que le public Lyonnais !!). J’évoque le coté épique du concert d’Emily Jane White au Sirius, avant de me rendre compte que cette dernière doit déjà être sur scène depuis un bon moment !

 

Act III

Lorsque je m’assois devant la scène, les dernières notes de « Dark Undercoat » résonnent, et le groupe attaque un troisième titre inconnu. Emily Jane White est accompagnée de sa fidèle violoncelliste, et le concert reposera essentiellement sur leurs épaules : en ce sens les chansons ne seront la plupart du temps que légèrement différentes du concert du Sirius, quoique bien plus audibles évidemment… Pas de violon ni de contrebasse cette fois, mais un guitariste (& pedal steel) et un batteur qui viendront poser des ambiances plus que des notes à grand renfort de larsen maîtrisés et de roulements de cymbales. Ils seront cependant d’un apport non négligeable sur les deux titres les plus péchus d’un set assez calme, « Time On Your Side » et « Hole in the Middle », le guitariste faisant preuve de beaucoup de technique et d’inventivité. Dommage que dans l’ensemble les interprétations ne s’éloignent pas trop des sentiers battus, on aurait aimé par exemple que ces deux titres soient prolongés plutôt que de s’arrêter un peu en queue de poisson comme sur l’album… Les titres de Dark Undercoat sont en minorité (outre ceux cités précédemment on a eu droit au superbe « Two shots to the Head » et à « Wild Tigers I Have Known »), ce qui est à la fois un peu frustrant et pas gênant, étant donné que les inédits sont pour la plupart encore meilleurs (je reconnais quelques titres entendus au Sirius, dont un qui me fait penser à du Lisa Germano). Ce concert prenant et propice à la rêverie se termine par un rappel de toute beauté, avec un titre difficile et magnifique (les arpèges sont très rapides) qu’Emily Jane White interprète seule, et le final classique « Victorian America » où pedal steel et violoncelle rivalisent pour nous tirer quelques larmes. Comme pour un rêve, on n’a pas vu le temps passer, et déjà l’ambiance du concert s’éloigne : il nous en restera probablement le souvenir d’un moment agréable, sans forcément les détails visuels et sonores précis…

 

Act IV

Alors que je sors de la salle, une question me brule les lèvres : les titres entendus qui ne sont pas sur le premier album seront-ils sur celui à venir, que la chanteuse nous a annoncé pour cette année ? J’aperçois alors la violoncelliste au milieu de la foule, et me rappelant de son accessibilité je me dirige vers elle afin de discuter pendant la traditionnelle séance de dédicace d’Emily Jane White. Au moment ou je l’aborde avec un grand sourire, je constate tout gêné qu’Emily Jane White l’accompagne (je l’avais pas vue, forcément elle fait 1,20 m). Je profite quand même de mon nouveau bilinguisme pour évoquer le concert du Sirius (un bon souvenir pour elles apparemment) et être rassuré sur la présence des inédits sur le prochain album, avant qu’Emily Jane White ne tire sa copine vers la table chargée de CDs ou de nombreuses personnes l’attendent avec impatience. Même pas le temps de leur faire la bise de la part de leur plus grand fan français, l’homme brisé  JP, comme je l’avais initialement prévu. Après avoir hésité à reprendre une bière avec La Buze, je me dirige sagement vers la sortie, ne voulant pas abuser et retrouver ma femme trop tardivement et en sentant trop l’alcool (les requins tout ca tout ca….).

 

Act V

Rendez vous a été pris pour une future tournée française des deux jeunes filles, et le nom d’Alela Diane a été murmuré par quelques initiés du public. De bonnes soirées en perspective….

 

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