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Blinking Lights (and other revelations)
15 mai 2015

RED RED MEAT - Bunny Gets Paid

 

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  La musique nous réserve parfois de belles surprises. Tenez, l’autre jour, j’ai carrément voyagé dans le temps. Ce n’était pas le simple souvenir d’une époque révolue, je fus l’espace d’une heure cet adolescent aux oreilles neuves, qui les ouvrait tout grand en découvrant le mouvement alternatif, rejeton du grunge dont on ne sut jamais bien la définition, et dont on peine aujourd’hui à savoir ce qui le différentie de son glorieux papa (sans doute le désespoir se traduisait musicalement par de la rage chez le grunge, et de la mélancolie chez le rock alternatif). Cette sensation, on ne peut l’avoir en réécoutant ses albums favoris d’alors, albums qu’on connaît par cœur, non, il faut véritablement redécouvrir un artiste, des chansons, un son… c’est ce qu’il m’arrivait lorsque je mis  sur la platine cette réédition de Bunny Gets Paid, du groupe Red Red Meat, achetée récemment par hasard. Enfin, pas tout à fait, tout fan des Smashing Pumpkins connaissait ce groupe, cité dans le Viewphoria, associé pour le morceau « Sad Peter Pan » sur la compilation Sweet Relief, et à qui Billy Corgan avait dédié la chanson « Glynis » (du prénom d’un membre du groupe, morte du sida) sur la compilation No Alternative. J’avais donc emprunté l’album à la bibliothèque, l’avais apprécié, et l’avais stocké parmi 300 cassettes que je n’écoute plus depuis mon passage au mp3, à peu près concomitant à la création de ce blog.

J’avais complètement oublié Bunny Gets Paid, c’est pourquoi cet album, coincé quelque part entre le Vs de Pearl Jam et le Siamese Dream des Pumpkins (avec lequel l’artwork est étonnamment proche), me fit l’effet d’une madeleine sonore particulièrement puissante. Les titres sont lents, mélancoliques voire parfois plombés, les voix désabusées (même si elles sont un point fort de l’album, comme sur le magnifique « Gauze »), les guitares accumulées en couches épaisses, acoustiques, saturées, solitaires ou dissonantes, souvent tout cela à la fois. Devant beaucoup aux légendaires My Bloody Valentine (à qui l’on pense surtout sur les titres dissonants comme « Sad Cadillac »), Red Red Meat, tout comme les Smashing Pumpkins, s’en détachait par un savoir mélodique qu’ils n’oubliaient jamais d’utiliser dans leurs compositions. La réédition fait honneur à l’album, avec une belle présentation, des explications savoureuses sur le groupe et quelques fans célèbres, et un CD de 7 titres (inédits, remixes, démos) tout à fait plaisant. Sorti évidement sur le célèbre label Sub Pop, Bunny Gets Paid, non content d’être un excellent album, est surtout l’un des plus représentatifs de son époque qu’il m’ait été donné de redécouvrir…

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