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Blinking Lights (and other revelations)
15 mai 2015

Malcolm MIDDLETON - Waxing Gibbous

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Les groupes se forment, sortent des albums, puis splittent. Peu me manquent, la relève est assurée par des ptits jeunes intéressants, et puis il y a toujours moyen de réécouter nos vieux albums favoris meme si le groupe n’existe plus. Arab Strap me manque. Un groupe comme celui là n’avait aucune chance de me plaire, avec son chant neurasthénique, sa boite à rythme rudimentaire et ses sonorités electro-cheap ultra présentes. Et pourtant j’ai accroché tout de suite à leur glauque univers, quitte à enterrer certaines idées reçues que j’avais à l’époque et à ouvrir la porte à d’autres styles, d’autres sons. Ce genre de groupe est rare, d’ailleurs personne n’a repris le créneau d’Arab Strap depuis leur séparation.

Et puis le visage malicieux de Malcolm Middleton m’est apparu dans une lune entourée d’un halo de points d’interrogations, et il m’a sourit. Certes, j’avais dans un coin de mémoire l’adjectif excellent accolé à « A Brighter Beat » (1), autre album du guitariste d’Arab Strap, meme si je n’avais pas plus ressorti depuis des années la K7 sur lequel il est enregistré que les 250 autres, et j’avais eu loisir de flasher sur un ou deux titres de ce Waxing Gibbous dans la cave de Yosemite où il était en écoute. Mais c’est bien la pochette qui me décidait, tant elle présageait pour moi du meilleur (2). Je ne me doutais pas à quel point…

On est d’abord surpris par le ton de l’album. Démarrant pied au plancher par l’entrainant « Red Travellin’ Socks », un tube en puissance qui aurait du dans un monde meilleur cartonner sur les ondes (tout comme l’ultra efficace « Subset of the World »), Waxing Gibbous contient une large moitié de rocks enjoués, de refrains guillerets repris en chœurs (« Kiss at the station »), d’électro pop à croquer au dessert (« Don’t Want to sleep Tonight ») ; La musique enthousiaste de ces morceaux cache souvent des paroles sombres, mais l’électricité et la tension qui y sont parfois déployées pourront étonner ceux qui ne se souviennent pas par exemple de l’excellent live Mad For Sadness d’Arab Strap, effectivement assez bien nommé. De l’ancien groupe de Middleton, on retrouve l’art d’associer des sons de claviers ou de machines très ringards à des arrangements folk dans d’improbables mélanges mais fonctionnant toujours par on ne sait quel miracle (« Zero » en est très représentatif, Middleton poussant jusqu’à mixer en intro et final un titre de son précédent album, « Up Late at Night Again »), ainsi que la technique d’arpèges irréprochables du guitariste qui accouche de deux magnifiques ballades, « Ballad of Fuck All » et « Made up your Mind » (qui n’est pas sans rappeler certaines compos d’un célèbre lyonnais). Mais Malcolm Middleton fait preuve ici d’un remarquable talent pour arranger ses titres, distillant secondes voix (des filles viennent hanter discrètement l’album, comme autant de fantasmes), touches de claviers et petites pistes mélodiques qui viennent rehausser des titres déjà très bons d’une saveur persistant au fil des écoutes. Autre signe qui ne trompe pas, quasiment tous les morceaux dépassent les 5 minutes sans que l’on ne s’ennuie une seconde. Middleton adore faire des pauses au milieu de ses chansons pour mieux les rediriger vers d’autres horizons. Va-t-on  voir le titre s’intensifier progressivement (« Box & Knife »), continuer in fine sur sa route (« Don’t Want to Sleep Tonight ») ou exploser comme sur « Stop doing be Good », titre émouvant qui est pour moi le joyau de Waxing Gibbous?

Etant tout à la fois rock et folk, triste et joyeux, direct et très travaillé, accessible et complexe, surprenant à chaque minute, utilisant au mieux le grand piano comme le moindre bip (à l’image du grandiose final « Love on the Run »), Waxing Gibbous est de très loin le meilleur album que j’aie entendu en 2009, et en course pour le Top 10 de la décennie. Sacrément étonnant que, malgré mes recherches, il n’apparaisse nulle part sur les blogs de mes estimés confrères… en tout cas, cela faisait des années que je n’avais pas eu autant envie de faire tourner un disque en boucle chez moi. Avis aux découragés de l’album coup de cœur, qu’on croise de temps en temps dans les commentaires d’ici et d’ailleurs….

 Pour découvrir Malcolm Middleton, son myspace (mais l'album est bien sur à acheter les yeux fermés...)

 

(1) Ironiquement, j’ai réécouté cet album depuis et il est effectivement tout aussi bon que Waxing Gibbous… et il y a entre les deux un autre album à découvrir...

(2) Pochette aux thèmes très Pumpkins style, on retrouve des gravures de soleils à l’intérieur, ainsi que des textes tapés à la machine comme dans Pisces Iscariot. Et un titre qui s’appelle « Zero »… (bref, Guic me comprendra)

 

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