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Blinking Lights (and other revelations)
15 mai 2015

Popular Songs - Fifth Column - Nowhere - Micah P. Hinson and the Opera Circuit - Howling Songs

Comme d'hab maintenant, je suis allé me fournir chez la médiathèque Yosemite, de bon conseil, bien fournie, et sans pénalités de retard...

 

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Artiste : Yo La Tengo

Album : Popular Songs - 2009

Why : Je suis un grand fan du groupe...

Past : toute la discographie

Present : Etrange grand écart que nous a fait cette année Yo La Tengo : c'est comme s'ils avaient mis toute leur énergie et leur fantaisie dans le bordélique album de reprises Condo Fucks, et qu'ils avaient gardé uniquement  la douceur et les arrangements pour ce Popular Songs. Résultat, au cours de ce trop long album (72 mn) survient un sentiment quasi inédit à l'écoute de cet excellent groupe : l'ennui. Tout commençait pourtant pas mal, un démarrage rythmé avec « Here to Fall », puis le doux rock « Avalon or Someone Very Similar », la torpeur agréable de « By Two's » enchaînée avec la joyeuse saturation de « Nothing to Hide », bon souvenir de leur jeunesse, rien d'extraordinaire mais la variété et la classe  habituelle du trio. Les choses se gâtent par la suite, l'enchaînement de titres gentillets et lisses (« If it's True » fait penser à du Belle and Sebastian) finissant par arracher des bâillements de plus en plus nombreux à l'auditeur. Pour leur défense, on a affaire ici à un album cohérent, à l'ambiance travaillée : ce n'est tout simplement pas mon style. Il est clair qu'en explorant tout les territoires musicaux possibles et imaginables depuis 25 ans, il fallait bien que Yo La Tengo fasse un jour un truc qui m'indiffère complètement. On restera éveillé quand même en attendant avec impatience la fin de l'album, puisque Yo La Tengo nous offre non pas un long titre de conclusion comme à l'accoutumée, mais bien trois  titres de plus de dix minutes. Si « More Stars Than There Are In Heaven » nous rappelle à point nommé que Yo La Tengo sait aussi faire des chansons calmes très belles, « the Fireside » semble une improvisation minimaliste sacrément inutile. Ce qui sauvera in extremis l'album d'un oubli rapide, c'est les 16 mn de « And the Glitter is Gone », où l'on retrouve le coté expérimental et hypnotique qui compose les titres les plus jouissifs de Yo La Tengo. Une consolation pour qui sera parvenu à ce stade de l'album....

Future : pour la première fois depuis plus de 10 ans, cet album de YLT ne figurera pas dans ma discographie...

 

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Artiste : U.N.P.O.C

Album : Fifth Column - 2003

Why : Prêté par Yosemite

Past : découverte totale

Present : Lorsque Yosemite m'a passé le CD d'U.N.P.O.C en les qualifiant de « Pixies acoustiques », je me suis remémoré le nombre de fois qu'on m'avait vendu un groupe moyen en le comparant aux illustres fondateurs du rock indé moderne. C'est que si les Pixies, avec les tronches qu'ils avaient, leur absence de look total et leur piètres qualités scéniques, ont été si marquants, c'est bien par la qualité exceptionnelles de leur chansons. Evidemment, venant de Yosemite, l'affirmation valait la peine d'être vérifiée, et c'est certain qu'avec ces chansons très rythmées sur une guitare acoustique, un chant dans les aigus et des morceaux assez courts, la filiation est frappante (voire un peu trop visible par moments...). De la basse de l'excellent morceau introductif « Amsterdam » jusqu'au final « Nicaragua » qu'on croirait sorti du Surfer Rosa, on croise les Lutins dans les moindres recoins de l'album, impression culminant sur « Some Kinds of People », qui ajoute une guitare électrique simple et efficace à la manière du sieur Santiago. Cela dit, on remarquera les sifflements qui accompagnent ce morceau, et c'est vrai que dans l'ensemble le ton de l'album est plus joyeux que rageur, ce qui éloigne un peu U.N.P.O.C de leur modèle mais aussi de mon goût personnel (les sifflements, très peu pour moi). Je suis pourtant loin de rejeter cette ambiance en bloc, surtout lorsqu'elle est aussi efficace que sur le festif « Been A While Since I Went Away ». En fait, les meilleurs morceaux de Fifth Column sont les plus rythmés, en général avec de la batterie. La première partie de l'album est donc assez supérieure à la deuxième, puisque après deux titres un peu plus complexes dans leur construction (« Come In » prend le temps d'installer une ambiance décontractée sur 6 mn, tandis que « I Love You, Lady Luck » imbrique plusieurs parties, dont une pause western) U.N.P.O.C ralenti souvent le tempo et propose des chansons nettement moins sympa (« Dark Harbour Wall » ou « Beautiful to Me » par exemple). Mais au final, il suffira d'une seule piste pour convaincre l'auditeur hésitant : qui ne craque pas pour « Here on my Own » ne devrait pas beaucoup trouver son bonheur sur Blinking Lights....

Future: « Here on my own » d'office dans la setlist de Hello Darkness !!

 

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Artiste : Ride

Album : Nowhere - 1990

Why : Prêté par Yosemite

Past : découverte totale

Present : La pochette et le nom de l'album présageaient du meilleur, une promesse d'évasion largement défendue par un Yosemite plus fan que jamais. Loin du folk ou de la pop arrangée composant la majorité de la discographie de mon commercial favori, Ride surfe plutôt sur la vague alternative qui précéda et survécu au grunge. Je me suis rapidement retrouvé à l'époque où je découvrais tout ce mouvement grâce à une superbe compilation du label Matador, avec en tête d'affiche Pavement et Yo La Tengo, mais aussi beaucoup d'autres du genre, comme Silkworm ou Guided by Voices. Le problème étant qu'aujourd'hui, quasiment aucun des disques de ces pourtant très bons groupes ne figure dans mes étagères à CD*, pour deux raisons principales. La première est une très grande proximité de son et de composition entre tous ces albums, un manque de personnalité qui fait que j'ai eu du mal à en sortir un plutôt qu'un autre de la masse. La deuxième, c'est l'absence d'un ou deux titres vraiment sexy, d'un tube marquant dont on ne pourrait plus se passer  pendant une période. Malgré les très beaux morceaux de Nowhere, aux intros mélodiques assassinées par des soudaines décharges saturées, style propre au courant alternatif dont je suis très friand, j'y ai un peu retrouvé ces deux défauts. En plus, j'avais déjà pris ma madeleine du genre dans la gueule il y a quelques temps (le très bon « Dreams Burn Down » dérive d'ailleurs un peu vers Red Red Meat). Les musiciens excellents, et une voix délicate posée sur des morceaux très rythmés qui m'a par moment rappelé Gravenhurst (« Decay », « Paralysed »), ne m'ont pas détourné d'un sentiment de déjà entendu tenace. Petite précision quand même, Bunny Gets Paid date de 1995 et le What's Up Matador de 1997. Nowhere, lui, a été composé en 1990. Il apparaît donc que j'ai tout simplement écouté cet album trop tard. Tant pis pour moi....

Future : Too Late the Surfers...

 * Sauf pour Yo La Tengo, évidemment....

  

 

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Artiste : Micah P. Hinson

Album : ...and the Opera Circuit - 2006

Why : Le premier album est une merveille

Past : Micah P. Hinson and the Gospel of Progress

Present : J'ai fait une erreur bête en empruntant à Yosemite cet album trop tôt. C'est que j'étais encore bien trop hanté par le somptueux premier album pour pouvoir profiter pleinement de son successeur. C'est bien simple, j'attendais toujours désespérément en fin d'album un « The Day Texas Sank To The Bottom Of The Sea » qui ne venait jamais - frustration ! Finalement, je décidais de me forcer à ne plus écouter Micah p. Hinson and the Gospel of  Progress pendant un moment, pour me consacrer entièrement à ce Micah p. Hinson and the Opera Circuit, et bien m'en pris, puisque cet album, s'il n'est évidemment pas aussi marquant que le premier, est néanmoins très bon. Il est introduit par le blues « Seems Almost Impossible » sur lequel on retrouve la belle voix grave légèrement rocailleuse de Micah Hinson, sur un fond de criquets et d'harmonica du plus bel effet. Par la suite, l'Opera Circuit saura s'éloigner du Gospel of Progress en proposant à plusieurs reprises une ambiance plus festive, grâce notamment à des cuivres et un banjo rapide. Cela ne signifie aucunement que le ton est particulièrement lumineux, comme le prouve le titre « Diggin a grave », mais on retrouve le mélange de fête et de tristesse propre aux fanfares tziganes, auquel fait penser le violon de cette chanson. Par la suite, nous aurons droit à un passage brass band (« Letter from Huntsville ») et aux cuivres presque joyeux de « Time Wasted » qui tend vers la musique de Calexico. Bien sur, l'album contient aussi sont lot de ballades, telle les lentes et tristes « Drift off to Sleep » et « She don't Own me » sur lesquelles on profite au maximum de la voix de Micah P. Hinson. L'album termine en apothéose avec un voyage rythmé (« You're only Lonely ») aux beaux arrangements et au final explosif et saturé, et une ballade  magnifique composée d'une piste de piano et deux de voix, qui se perdent in fine dans un brouillard de bruit. Alors que seul un violon émerge de ce magma sonore qui a englouti Micah P.Hinson, on a juste envie de lui dire : « Don't Leave me now »...

Future : à acheter, of course....

 

 

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Artiste : Matt Elliott

Album : Howling Songs - 2008

Why : Deuxième au classement du CDB 2008

Past : Drinking Songs

Present : Pas étonnant que la présence du Howling Songs de Matt Elliott en tête du Classement Des Bloggueurs ait fait polémique. S'il est nettement plus abordable que le dérangeant Drinking Songs, cet album n'en est pas moins un Ovni musical qui reste dur à chroniquer. Le son de Matt Elliott est en effet plus proche de la musique traditionnelle slave que du rock habituellement rencontré dans ces pages, même si le principal talent de l'artiste est justement de mêler des instruments ancestraux à des titres composés et enregistrés de façon très moderne. Ainsi le premier titre (« the Kluber - Ross Model ») commence t il de façon calme, avec la voix grave et posée aux modulations soviétiques de Matt Elliott et un violon plaintif dans une valse se développant sur plus de 6mn, puis accélérant dans un tourbillon où apparaît subitement une guitare électrique qui y déverse sa rage, tout en conservant malgré tout l'esprit du morceau (qui dure finalement près de 12 mn). Ce duel de balalaïka et de guitare électrique se retrouve sur tout l'album, jusqu'à la dernière valse intitulée « Bomb the Stock Exchange », titre donnant une idée du thème de l'album, développé dans les remerciements de la pochette. Si on trouve en deuxième moitié d'album quelques morceaux plus calmes, des ballades plaintives telles « i Name this Ship the Tragedy », c'est pour mieux les enchaîner avec le ton lourd du bien nommé « the Howling Song », hurlements de l'humanité subissant la guerre imposée par des pays riches sans scrupules. On rejoint là un engagement et un thème cohérent trouvé sur le Third de Portishead, finalement victorieux du Howling Songs en fin d'année 2008. Il est notable que ces deux albums étranges, peu réjouissants et raisonnablement écoutables qu'à faible dose aient eu les honneurs des amateurs de musique aussi variés que ceux participant au CDB. Malgré ma préférence à l'album de Portishead, plus marquant et varié selon moi, j'ai apprécié le coté fascinant de Howling Songs, de son originalité sonore à son magnifique artwork qu'en grand amateur de gravures je ne pouvais qu'apprécier...

Future : Acheté !

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