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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

ARCHIE BRONSON OUTFIT - 16 Avril 2010 - Epicerie Moderne - FEYZIN

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Semaine hyper chargée, qui précède des vacances bien méritées. Entre les deux, pour faire transition, petit passage à l’Epicerie pour Archie Bronson Outfit, groupe dont je ne connais en tout et pour tout que les premières mesures du dernier album en date, écoutées au Gibert, et l’excellente réputation scénique. Une fois n’est pas coutume, je décide d’ailleurs de ne rien écouter du groupe afin de les découvrir complètement pendant ce concert. Petit tour pour récupérer La bUze, Yosemite (les deux derniers lyonnais à ne pas avoir de portable) et David, l’homme qui avait autant de vinyles que Thurston Moore,  qui s’enquillent tant bien que mal dans ma 206 équipée d’un superbe siège bébé à l’arrière. C’est une première pour moi, je vais assister au concert gratuitement grâce à Yosemite, il me faudra simplement donner un mot de passe ridicule à l’entrée  et hop, direction le bar. Nous nous callons en haut des gradins qui ont été bizarrement déployés en configuration assise maximale : peut être est ce pour cacher la faible affluence du public, et ce stratagème s’avérera payant pour la tête d’affiche, devant la scène j’avais l’impression d’être entouré d’une  foule compacte.

En attendant, la première partie Peggy Sue pénètre sur la scène devant un public très clairsemé. Le groupe est composé d’un batteur et de deux chanteuses-guitaristes, une brune tout en noir et une rouquine au look improbable (un débat houleux agitera d’ailleurs notre petit groupe sur laquelle a le plus de charme. Je pense cependant qu’on sera tous d’accord pour dire qu’elles étaient toutes deux fort moches). Le gros point fort de Peggy Sue est le chant à deux voix des front-women, donnant à l’auditeur l’impression qu’il écoute un duo entre Chan Marshall et Alela Diane. Déjà entendu certes, mais toujours prenant quand c’est bien fait. Le défaut du set aura été selon moi le jeu du batteur, bourrinant sur son gros tom : les morceaux folk eurent beaucoup gagné à n’être interprétés qu’à deux voix et une guitare (une des deux filles s’occupait systématiquement les mains avec des percus ou un autre instrument parfaitement inutile).  Certains passages tournant vers le grunge, plutôt agréables, ont néanmoins justifié cette configuration de trio. Un bilan mitigé, avec de bonnes compos mais parfois des titres trop hachés, et la sortie heureusement unique d’un instrument qui me file la nausée depuis qu’il a transformé Mathias Malzieu de fils spirituel des Pixies en amant imbécile de la Ruiz : le ukulele.

Dans l’ensemble, personne n’a été bouleversé par cette prestation, et après une pause bière, je me place devant la scène avec la buZe, pendant que nos deux vendeurs de musique se reposent dans les sièges bleus de l’Epicerie (mais comment une partie du public a-t-il pu rester assis pendant la prestation d’Archie  Bronson Outfit, cela reste un mystère pour moi…). Sur scène, un barbu à casquette joue d’un synthé sans se soucier des regards interloqués du public. Parfois, le chroniqueur est assez embêté : est ce nul ou simplement pas à son gout ? Là au moins, pas de prise de tête : c’est vraiment de la merde.  Notre Charlie Oleg anglais termine son morceau alors que les quatre membres du  groupe entre sur scène, vêtus d’une sorte de boubou coloré (les rideaux de l’Epicerie ?, se demande la bUze). Le leader, avec ses cheveux courts, sa barbe et ses sandales*, ressemble à un fransiscain, d’ailleurs les autres ont aussi des têtes de moine en complète opposition avec la musique qu’ils interprètent.  Le coté très sage du groupe, malgré leur rock hyper remuant, est d’ailleurs le seul reproche que je ferai à ce concert. Heureusement, le grain de folie manquant est apporté par une nana complètement déchirée devant la scène, qui apostrophera dans un anglais empâté Sam Windett jusqu’à ce que celui-ci l’invite à danser sur scène, ce qu’elle fera de belle manière en virevoltant de musicien en musicien sans même se crouter dans les pédaliers ou les guitares, ce qui relève du miracle (elle m’a aussi écrasé les pieds et bourriné les cotes tout le concert, mais c’était plutôt sympa d’avoir un public bien plus enthousiaste que la plupart des concerts auxquels j’ai assisté en ce même lieu). Le concert démarre par le seul morceau calme de la setlist, aux accents de Grandaddy, plaisant mais qui me surprend un peu (ce devait être "Bite It & Believe It" – pour ceux qui veulent le jouer, C et G tout le long…). Ensuite, ce sera pied au plancher sans discontinuer, des titres courts, simples et terriblement efficaces. Depuis combien de temps du pur rock ne m’avait il pas autant emballé ni irrésistiblement fait remuer ? Si sur les morceaux plus groovy Archie Bronson Outfit enterre sans surprise les Franz Ferdinand et consorts,  ce sont surtout les premiers que je croise à ringardiser à plusieurs reprises les tubes des Stooges.  Un premier salut et le groupe revient rapidement sur scène pour interpréter un excellent noisy krautrock, avec Charlie Oleg en guest star (à priori « Cuckoo »). Le groupe a réservé quelques uns de ses morceaux les plus rock pour cette fin de concert, et reviendra pour un deuxième rappel exécuter en trio une très vieille chanson (dixit le chanteur) qui est surtout une véritable tuerie. Un concert qui a peut être semblé trop courts aux fans, mais qui était de la longueur idéale pour moi qui découvrait  Archie Bronson Outfit.

Mes trois collègues sont ravis de la prestation de ce soir, pour ma part j’ai adoré leurs compos, le coté direct de leur musique et le traitement de la voix, un peu en retrait. J’ai pris ma bonne baffe avec un concert gratuit, j’ai pas payé mes bières, et je repars avec sous le bras les deux derniers albums du groupe : que demande le peuple ? On achève la soirée attablé devant le mur de CDs du salon de Yosemite, à taper dans les rares trucs restant dans son frigo en tenant des conversations musicales incompréhensibles pour la majorité de nos contemporains (déjà j’avais du mal à suivre…)

* je pense que ce look est l’unique raison du désamour de Next, incompréhensible sinon…

Tentative de Setlist :

de Coconut : «Magnetic Warrior», «Shark's Tooth», «Hoola», «Wild Strawberries», «Chunk»,  «Bite It & Believe It», «Hunt You Down», «Harness (Bliss) ».

de Derdang Derdang : « Cherry Lips », « Kink », « Dead Funny », « Cuckoo », et peut être une ou deux autres, ou du premier album.

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