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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

MASSIVE ATTACK - Heligoland

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Que doit on attendre de Massive Attack, qui fait partie du cercle extrêmement réduit des groupes qui ont déjà sortit deux albums majeurs dans l’histoire de la musique moderne (1)? La question s’était déjà posé à l’époque de la sortie de In Rainbows, le 7eme album de Radiohead. J’avais exprimé des réserves sur ce disque, non en le comparant à ses glorieux prédécesseurs mais en regrettant sa construction maladroite et son manque de créativité, et le temps m’aura donné raison : qui donc écoute encore In Rainbows aujourd’hui ? Voici donc Heligoland, aussi attendu au tournant, et aussi controversé que le fut 100th Window en son temps (2).

Le paradoxe est que j’ai apprécié la plupart des tentatives du groupe de s’éloigner de ses sentiers rebattus, tout en convenant que les meilleurs moments de Heligoland sont ceux où Massive Attack applique ses vielles recettes. Le début de l’album est marqué par la volonté d’être plus accessible et chaleureux que sur 100th Window : chant passe partout, ambiance entrainante, quasi pop , « Pray for Rain » et « Babel » feront pester les auditeurs exigeants mais satisferont ceux qui, comme moi, ne crachent pas de temps en temps sur des morceaux agréables et faciles à écouter. Encore faut il que cela ne s’étale pas sur la longueur d’un album, d’autant que la troisième tentative du style, « Splitting the Atom », est pour le coup assez ennuyeuse. Heureusement, Heligoland se rattrape sur l’excellent Trip rock « Girl i Love You » porté par la voix d’Horace Andy, qui nous ramène en terrain connu. Suivent deux titres plus froids, Massive Attack venant carrément lorgner du coté de l’Eraser de Thom Yorke sur un « Flat of the Blade » plutôt réussi. Heligoland alterne ensuite des morceaux plus accessibles aux voix délicates, sans trop d’aspérités, et morceaux mélodiques dans la veine des précédents albums, qui ont ma préférence (« Rush Minute »). Rien de choquant, rien de raté, on écoute tranquillement avec plaisir sans trop se poser de questions jusqu’au très adictif dernier titre. « Atlas Air », avec son riff de clavier hyper prenant, prouve si besoin que le savoir faire de 3D et Daddy G n’a encore pas beaucoup à craindre de la concurrence.

Au final un album varié, qui contient son lot de tubes qu’on attendra avec impatience en concert, et qui surtout donne envie d’y revenir sans pour l’instant lasser le moins du monde. L’avenir dira si Heligoland tiendra la distance (en ce qui me concerne, certainement mieux que In Rainbows), toujours est il que Massive Attack, sans forcer son talent, a pour l’instant sorti l’un des meilleurs albums de l’année…

 

(1) En l’occurrence Blue Lines, précurseur du trip hop, et Mezzanine, l’un des albums les plus unanimement salué par la critique.

(2) je me rappelle encore le double article de RNF, l’un avec la note maxi, l’autre avec un zéro pointé.

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