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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

21 LOVE HOTEL - Our Hearts Belong to the Storm

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Parmi les excellents titres de We Hear Voices !, j’avais entre autres flashé sur « Drawing down the Water », sur lequels les ex Jack the Ripper avaient invité 21 Love Hotel, un duo français dont je n’avais jamais entendu parler. De manière inhabituelle, j’ai acheté leur album sur la seule foi de ce titre, et je n’ai pas été déçu. Je retrouve la voix chaleureuse et envoutante de Clémence Léauté et les mélodies délicates de Frédéric Oberland qui m’avaient attiré sur « Drawing down the Water » tout au long de Our Hearts Belong to the Storm, qui est en fait un EP d’une demi-heure. 21 Love Hotel a pris le parti de raconter une histoire en intégrant entre les titres un certain nombre de scénettes constituées de bruitages et de courts dialogues, ce qui est assez casse gueule, les tentatives ratées de ce style étant relativement nombreuses. La barre est tout de suite mise assez haute, puisque le premier extrait est une introduction semblable à celle du Outside de David Bowie. Heureusement, grâce à la qualité de l’interprétation et la cohérence du propos,  l’effet est ici particulièrement réussi et contribue au contraire à l’originalité et la qualité de cet EP, semblable à un petit film sonore triste et romantique. Les morceaux sont pour la plupart très mélancoliques, les pianos, percussions et clarinettes venant poser quelques notes trainantes sur des tempos qui ralentissent de plus en plus au fur et à mesure que l’histoire avance. Mis à part « Lonely Lady », un folk plus rythmé à la Moriarty, l’ambiance fait penser aux titres les plus calmes de Laetitia Shériff (même conviction dans le chant) où plus encore à certains morceaux récents de Yann Tiersen interprétées par des chanteuses. Au centre de l’album figure un beau titre lent en français (c’est le seul), sur lequel Clémence Léauté chante d’une voix désabusé un poème sur l’ennui. Ce n’est pas le moindre mérite de 21 Love Hotel que d’avoir abordé sur cet EP l’ennui, l’attente, les minutes qui s’égrènent,  sans emmerder  un instant l’auditeur. Tout au plus celui-ci s’évadera-t-il progressivement pendant une demi heure, ne sortant de sa torpeur que sur la note finale de la belle reprise de Venus « I’m the Ocean ». La pochette, magnifique, s’intègre parfaitement à l’ensemble et achève de faire d’ Our Hearts Belong to the Storm une réussite nous laissant impatients quant à la suite de la carrière de ce jeune groupe.

 

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