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Blinking Lights (and other revelations)
26 juin 2015

VIP#2 – Very Important Bassists

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VIP#1 - Very Important Drummers.

 

Les bassistes sont des gens étranges. Je parle une nouvelle fois uniquement du rock, et exclue donc les styles où la basse a le beau rôle, reggae, jazz et funk en tête. C'est pour cette raison que n'apparaitra pas dans la sélection de cet article Flea, pourtant sans doute le bassiste le plus connu et charismatique du rock, dans la mesure où il s'illustre surtout sur les morceaux les plus funky des Red Hot Chili Peppers, alors que j'apprécie (et encore partiellement) bien plus leur répertoire mélodique. Je parle aussi uniquement des vrais bassistes, pas ceux qui ont choisi l'instrument par défaut parce qu'ils n'étaient pas assez bons guitaristes ou que c'était le seul moyen de rentrer dans le groupe, vrais bassistes qui sont extrêmement rares sur le marché du musicien rock - je n'en connais personnellement qu'un seul, c'est Freddy du Bernie Madoff Orchestra, que je n'hésite pas à intégrer à cet article.

 

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Messieurs, faites votre choix...

 

Les bassistes sont des gens étranges, car qu'est ce qui peut bien décider quelqu'un de choisir en premier instrument la basse ? Il faut bien reconnaitre que dans le rock dit « indépendant », celui que j'ai le plus écouté, la basse est le plus souvent le parent pauvre. On ne feindra pas de s'étonner alors que dans ce milieu macho, lorsqu'un groupe de mecs accepte une nana, il la colle à la basse, histoire de faire joli sans trop causer de dégâts. On citera notre ami Billy Corgan qui, après d'Arcy, fera un point d'honneur à n'employer à ses cotés à la basse que des demoiselles agréables à l'œil, dont la magnifique (et ancien mannequin) Melissa Auf Der Maur. A moins que la raison de la forte présence féminine à la quatre cordes ne soit plus Freudienne, la basse étant doté d'un manche et d'un potentiel de vibrations bas ventral plus importants que la guitare - il faudrait en toucher un mot à Kim Gordon et Kim Deal, qui ne sont pas vraiment du genre à fermer leur gueule devant la gente masculine.

 

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Laquelle des Kim ?

 
Bref l'image qu'on a du bassiste, et GT l'a confirmé dans un article récent, c'est celle d'un taiseux planqué au fond de la scène et qui fait son job dans l'ombre. Le bassiste est plutôt du genre qu'on remarque quand il n'est pas là, lorsqu'on se dit que décidément, il manque quelque chose à un titre sans qu'on arrive à mettre le doigt dessus. L'exception, c'est le bassiste chanteur (qui n'est pas une hérésie, contrairement au batteur chanteur), dont le plus virulent est sans conteste Lemmy de Motorhead (on peut aussi citer Sting ou Paul McCartney), mais c'est plutôt leur fonction de chanteur et non de bassiste qui les met en avant.
Les groupes qui ont su accorder une place importante à leur bassiste se sont donc forcément détaché de la majorité de leurs concurrents, et ont trouvé par là un moyen intelligent de marquer les esprits. Il ne sera pas étonnant de voir que les bassistes cités dans cet article font partie de groupes qu'on retrouvera probablement dans un prochain VIP consacré aux meilleurs groupes. Mais avant cela, voyons un peu quels sont les bassistes qui m'ont particulièrement marqué au cours de ces 20 années d'écoute acharnée de musique.

 

 

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Duff McKAGAN - GUNS N'ROSE

 

Retournons comme d'habitude à la source. Pendant ma période Guns, j'ai d'abord vénéré Slash avant de me tourner, une fois établi que c‘était un abruti disputant à Axl le titre de blaireau principal du groupe, vers Duff Mc Kagan, tellement cool qu'on l'affuble très souvent du qualificatif bon, comme dans « bon pote ». D'emblée, ce listing est un peu biaisé parce que ce n'est pas pour son jeu de basse que j'admirai le bon Duff. En effet, s'il lance souvent la machine sur les titres les plus pêchus des Guns (« It's so easy », « Right Next Door to Hell », « You could be mine »), il est rapidement couvert par les guitares saturées de ses deux compères. Et sur les slows, là où on l'entend beaucoup mieux, c'est encore les mélodies de guitare qui retiennent toute l'attention (« Sweet Child O' Mine »). Objectivement, même s'il l'assure à merveille, sa partie n'est pas de la plus grande difficulté, d'ailleurs Duff McKagan s'empressera dans la plupart de ses projets post Guns de passer à la guitare et au chant, prouvant qu'il n'était pas vraiment une figure représentative de la 4 cordes. Mais voilà, il me fallait signaler que l'une de mes premières idoles musicales fut bassiste, quand bien même c'était essentiellement parce qu'il me semblait le mec le plus cool de la planète et qu'il était capable, chose qui m'impressionnait au plus haut niveau à l'époque et que je pensais rarissime, de jouer de la basse, de la guitare ET de la batterie !

 

 

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JOHN ENTWISTLE - the WHO

 

Le premier bassiste qui me renversa par sa virtuosité fut bien évidemment John Entwistle. Dès le premier tube des Who, « My Generation », il impressionne avec ses fameuses phrases solos auxquelles répondent ses compères énervés avant le déchainement final groupé. John Entwistle était le pilier sur lequel s'appuyaient Keith Moon et Pete Townshend dans leur incessante bataille du leadership des morceaux. Tout en assurant une rythmique irréprochable (parfois en rongeant son frein, comme sur « Magic Bus »), the Ox ne se gênait pas pour placer 10 notes là où il n'eut pu en mettre qu'une, donnant parfois l'impression d'être lui aussi en perpétuel mode solo. Et comme pour le jeu de Keith Moon, là où tout autre bassiste n'aurait produit que bouillie sonore arythmique, Entwistle donnait tranquillement, titre après titre, une leçon de basse à tous les rockers suivants, dont aucun n'a encore caressé l'espoir de le concurrencer, même en ajoutant des cordes à son instrument (1). Le Live at Leeds est de ce point de vue, une véritable Bible Audio pour bassiste. Faux discret, qui ne désirait simplement pas rajouter du bordel à un groupe toujours au bord de l'explosion, John Entwistle aura vécu selon la devise du Rock jusqu'à sa mort, qui l'illustra d'ailleurs à merveille.

 

 

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Dennis DUNAWAY - ALICE COOPER

 

Deuxième bassiste capital à son groupe et à mes yeux, Dennis Dunaway. Sur les photos déjantées du Alice Cooper Band, la tête de ce grand échalas m'a toujours parue sympathique, mais j'avais en premier lieu était attiré par sa participation active aux compositions du groupe, chose peu commune dans les groupes de rock dont les musiques sont principalement signées par les guitaristes. Excepté sur les deux premiers disques, le nom des compositeurs est systématiquement indiqué sur les albums d'anthologie sortis avant 1973 par Alice Cooper, et celui de Dunaway est lié à bon nombre des meilleurs titres du groupe : «I'm Eighteen », « Under my Wheels », « Killer », « School's Out » etc... Il ne signe qu'un morceau tout seul, mais il s'agit du terrible « Black Juju », l'un de ceux qui m'ont rendu instantanément fan d'Alice Cooper. Cependant, le rôle de Dennis Dunaway est loin de se limiter à la seule composition, et il suffit d'écouter les disques du groupe (en particulier Killer et School's Out) pour se rendre compte que sa basse en constitue un élément essentiel.

 

 

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Juan NELSON - Ben Harper & the INNOCENT CRIMINAL

 

Un autre bassiste virtuose à m'avoir impressionné, c'est Juan Nelson. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Juan Nelson est le bassiste de l'impeccable backing band du Ben Harper de la grande époque (the Innocent Criminals) qu'il accompagne dès 1994. Gros bonhomme au perpétuel sourire, Juan Nelson aura marqué tous ceux qui l'ont vu sur scène, ce qui n'était pas une mince affaire en présence d'un artiste aussi charismatique et technique que Ben Harper. Pas grand-chose à dire de plus, il suffit d'écouter et de se dire que Juan Nelson était si tranquille sur ses parties de basse qu'il assurait en plus fort bien les backing vocals: un véritable extraterrestre.

 

 

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Colin GREENWOOD - RADIOHEAD

 

Dans la catégorie des bassistes timides, de ceux qui se planquent au fond de la scène à côté de la batterie, j'avais envie de parler de Colin Greenwood. Comme son compère Phil Selway,sa marge de progression a été grande depuis Pablo Honey, pour atteindre son apogée sur la période 1997-2003. Il a dû en baver pour l'enregistrement d'OK Computer, mais quel résultat! Sa basse implacable est un maillon essentiel de l'ambiance si particulière de cet album, et l'on pourra s'en rendre compte dans les divers enregistrements Live de cette période (sur des morceaux comme « Subterranean Homesick Alien ») comme de la suivante (« National Anthem », « How to Disappear Completely »). On ne peut que regretter qu'il soit devenu progressivement sous exploité sur les albums de Radiohead, et espérer le voir participer à un autre groupe où il aurait le premier rôle.

 

 

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James McNEW - YO LA TENGO

 

Encore plus discret, James McNew est l'ouvrier bassiste type, dont le travail est d'assurer un socle rythmique continu (avec la batteuse Georgia Hubley) permettant au guitariste de se lancer dans des improvisations noisy rageuses sans crainte de faire virer le morceau en grosse bouillie sonore. Yo la Tengo étant un trio, c'est un travail capital, mais qui peut sembler un peu ingrat. James McNew semble s'en moquer et ne s'étale jamais en prouesses techniques. En revanche il est capable, sur les morceaux pseudo Krautrock de Yo La Tengo, de tenir pendant 20 minutes les mêmes trois notes de basse. Et ça c'est aussi une vraie prouesse....

 

Puisque nous avons présenté ces dames en début d'article, il nous faut déplorer ici l'absence d'une autre minorité du monde Rock : les Français (on ne va pas reciter Freddy, il prendrait la grosse tête...) Oui mais qui choisir ? Peut-être Guillaume Le Guen, le très dynamique bassiste des Perpignanais Hushpuppies. Il a d'ailleurs tiré sa révérence après un troisième album qu'il a sans doute jugé trop mollasson pour lui, ce à quoi on ne lui donnera pas forcément tort. C'est assez notable, alors que le batteur est en général viré à grand pieds au cul par ses associés ou s'absente pour cause de mort subite, le bassiste est souvent le premier à laisser tomber par lassitude (je vous laisse réfléchir là-dessus).

 

Playlist Bassistes - Pas de Ben Harper sur Grooveshark malheureusement, je vous invite à écouter "Steal My Kisses" version Live From Mars, et l'album the Will to Live, notamment "Faded" et "Mama's Trippin'".

 

 

Cette sélection est un peu maigre, j'en conviens. Aussi vais-je la compléter par une liste de riffs de basse qui tuent, riff qui sont pour la plupart restés bien plus dans les mémoires que leurs interprètes. Vous retrouverez ces morceaux dans la Playlist en fin d'article, mais d'abord quelques mots.

 

Michael Jackson - « Billie Jean » : parce que c'est tout simplement le plus grand riff de basse de tous les temps.
Massive Attack - « Angel » et « Man Next Door » : quand bien même les bassistes sont anonymes sur Mezzanine (ou presque, leur nom est cité dans la pochette), il s'agit d'un des meilleurs albums pour la 4 cordes. Et un article sur la basse sans évoquer le trip hop, ça la fout mal...
Pixies - « Distance Equals Rate Times Time » : c'est bien de citer Kim Deal, mais il s'agit aussi de l'écouter. Si ses parties sont rarement difficiles elles sont indissociables des titres des Pixies. J'aurai pu en choisir 20 autres, mais j'ai toujours adoré celui-ci, en particulier pour sa basse.
Clash - « Guns of Brixton » : parce que sur la pochette de London Calling, c'est la basse de Paul Simonon qui est éclatée sur scène.
Interpol - « Stella was a Diver and she was always down »: Carlos Dengler est un élément capital de la réussite d'Interpol, sur le grand Turn on the Bright Lights comme sur scène. Depuis on s'est lassé, et vous savez quoi ? Lui aussi...
The Strokes - « Is this It » : comme tout est génial sur le premier album des Strokes, la basse aussi, forcément. Mais rien n'égale ce riff de Nikolai Fraiture...
Can - « You Doo Right » : Holger Czukay était le leader du groupe Can, et s'il privilégiera progressivement l'enregistrement et le mixage par rapport à la basse, les premiers (et meilleurs) disques du groupe majeur du Krautrock sont marqués par ses notes métronomiques.

 

Playlist riffs de basse qui tuent:

 

A votre tour de citer dans les commentaires vos bassistes favoris, ou d'autres riffs de basse mémorables...

 

(1) Rappelons que la basse cinq cordes est une hérésie dont l'interdiction formelle est inscrite à la Déclaration des Groupes de Rock Respectables - il existe même des basses 6 cordes, j'en frissonne rien que d'y penser. De toute façon pour concurrencer Entwistle ce n'est pas ajouter des cordes à sa basse qu'il faut faire, mais se faire greffer quelques doigts supplémentaires.

Attention, Image à déconseiller aux ames sensibles ICI - Une Véritable Monstruosité !

 

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