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Blinking Lights (and other revelations)
5 juillet 2015

Bob DYLAN - Blonde on Blonde

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Bob Dylan s’est imposé à moi dès la genèse de ma passion musicale, à savoir le Use Your Illusion II des Guns N Roses  sur lequel figure la reprise de « Knocking on Heaven’s Door ». Par la suite, quasiment tout les artistes que j’apprécie me présenteront, à un moment où à un autre, une reprise de Dylan, pour la plupart avec succès (ma préférée étant, je crois, « Nobody ‘cept you » par Sixteen Horsepower). Un artiste ayant eut tant d’influence ne pouvait que me plaire, j’entamais donc l’exploration de sa carrière par un bon Live (celui au Budokan datant de 1978).  Cependant, j’arrêtais vite ma recherche hasardeuse devant la discographie hypertrophiée du Bob, ne sachant où donner de la tête et souhaitant me consacrer aux seuls indispensables du songwritter. Problème,  impossible d’avoir un avis unanime sur ce sujet : Everybody’s got his own Dylan, comme disait Thom. Chaque disque conseillé avec certitude par une connaissance Zimmermanophile se soldait par une déception : je n’avais pas trouvé mon Dylan. Le temps passant fini par faire ressortir, au fil d’interview ou de citations d’artistes et de blogueurs, l’album Blonde On Blonde, doté en plus d’un titre mystérieux et comportant un beau morceau que je connaissais de longue date : « i Want You ». Blonde on Blonde semblait revenir dans de nombreux classements de la presse comme l’un des disques les plus importants de la musique moderne. Ce serait donc celui-ci qui me réconcilierait avec le grand Bob, et je savourais d’avance ce que je pensais être une compilation de petits bijoux folk d’une demi-heure.

 

J’aurai du mieux me renseigner : Blonde on Blonde est connu comme étant le premier double 33T de l’histoire. Il n’est cependant indiqué nulle part que c’est probablement le premier à avoir aussi été à moitié improvisé sous l’emprise d’une dose massive de drogues diverses. Dès le morceau d’introduction, je sens que je me suis trompé d’adresse. Un Bob Dylan hilare accompagné d’un brass band dégingandé gueule que tout le monde est défoncé sur un vieux riff blues intemporel. Ca dure plus de 4 minutes, et porte le titre improbable de « Rainy Day Women #12 & 35 ». Tout l’album est à l’avenant, Dylan récupère deux trois accords de blues dans la sonothèque des grands anciens, fait tourner en pianotant accompagné par un groupe résigné, et déblatère de sa voix trainante des histoires interminables dont on se contrefout d’autant plus que pas la moindre mélodie ne vient nous accrocher l’oreille. Il nous gave ainsi 7 minutes durant pour nous dire qu’il est « Stuck inside of a mobile with the Memphis Blues again », un titre si obscur que même Lennon raillera son absurdité en le renommant « Stuck Inside of Lexicon with the Roget’s Thesaurus Blues again » (c’est quand même un peu l’hôpital qui se fout de la charité mais bon….). Mais mon petit Robert, quand on se tape des blondes en série (dont la sublime Edie Sedgwick), on vient pas nous emmerder avec son blues et ses peines de cœur ! On nous chante « I want you », avec un rythme soutenu, une superbe mélodie, et sur une durée raisonnable ! Je pique déjà du nez après « Visions of Johanna », mais il est scientifiquement prouvé qu’il est impossible de s’endormir lorsqu’un abruti souffle dans un harmonica comme s’il voulait entrer dans le Guiness book du décibel. Au final, on finira par s’endormir sur « Most Likely you go your way (and i’ll go mine) », ce qui nous évitera un enchainement de banalités culminant avec les 11 interminables minutes de « Sad Eyed Lady of the Lowlands ». Cet ultime lecture de roman sur quatre accords en boucle occupait toute la face D de Blonde on Blonde, encore une preuve de la supériorité du vinyle sur le CD pour l’auditeur qui à l’époque pouvait ainsi se permettre de ne jamais s’infliger ce supplice Tennessien.

 

On peut se dire qu’une fois enlevés tout les titres de plus de 4 minutes, toutes les pistes d’harmonica, et judicieusement passé en accéléré, Blonde on Blonde pourrait être sympa. Se dire que Bob, ce grand poète, aurait du se contenter d’acheter une machine à écrire plutôt qu’une guitare. Je préfère faire confiance à la multitude de critiques et d’artistes qui ont crié au génie, et me dire que, définitivement, Dylan m’emmerde. Et abandonner la quête de  mon Dylan à moi, qui restera ainsi ce sympathique best of qu’est le Live at Budokan….

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