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Blinking Lights (and other revelations)
12 juillet 2015

the SMASHING PUMPKINS - Mardi 16 Juillet 2013 - Théatre Antique - VIENNE

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Dans la 206 qui nous mène à Vienne sur une route inhabituellement dégagée, l’ambiance a ce parfum à la fois fébrile et euphorique qui précède les grands évènements. A l’avant Guic et moi-même, tellement fans des Smashing Pumpkins que nous nous ruames sur les places du concert de ce soir à l’instant de leur mise en vente et en priment chacun deux, au cas où l’autre serait bredouille. Une précaution bien inutile vue le peu d’engouement qu’a engendré ce show estival, d’où la présence à l’arrière de la voiture de deux potes qui s’étaient chacun laissé convaincre de reprendre une des places supplémentaires : Thom, fan lui aussi du groupe, et Seb, nettement moins connaisseur mais qui avait en son temps bien aimé le Mellon Collie and the Infinite Sadness. Après quelques détours dus à mon incapacité à conduire tout en discutant (de Metallica), nous voici dans l’amphithéâtre au son d’une première partie (Beware of Darkness) dont nous n’entendrons qu’une reprise des Beatles et un morceau tendance Led Zep bourrin. Comme l’avait laissé entendre mon observation du cours de revente de la place, l’amphithéâtre est loin d’être plein, et le public n’est composé que de nostalgiques trentenaires à l’image de notre quatuor.

 

 

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Nous sommes donc à l’aise dans la fosse, assez près de la scène, et attendons une bière à la main l’apparition de Billy Corgan, seul rescapé du groupe de notre adolescence. Il fait encore jour lorsqu’il entre sur scène accompagné de ses jeunes recrues, attaquant un titre qu’on reconnaît progressivement comme étant le « Space Oddity » de David Bowie. Le concert s’annonce bien, car l’interprétation est sympa et la surprise est belle. J’ai en effet pris soin de ne pas regarder la setlist des dates précédentes, espérant des morceaux et des interprétations originaux pour ce que j’ai cru à tort une tournée hommage à la réédition du Mellon Collie. Le début de concert me séduit, avec une belle version de « Starz », les grands classiques « Rocket » et « Tonight Tonight » (deux de mes cinq morceaux favoris), et « Quasar », sans doute le meilleur titre d’Oceania, dernière production (inutile, si on veut être gentil) des Pumpkins. Je regrette simplement une interprétation collant un peu trop aux versions studio là où sur mes chers bootlegs du siècle dernier le groupe s’employait à réinventer continuellement de nombreux titres pour la scène. Corgan semble nerveux, il regarde constamment les ingés son en faisant de grands signes rageurs, et lorsqu’il attaque « Bullet with Butterfly Wings », c’est un peu le bordel. Seb, qui attendait impatiemment ce morceau, est très déçu de la version approximative livrée ce soir. Le chanteur s’accorde d’ailleurs une longue pause pour discuter et déconner avec ses collègues, improvisant un riff de basse ou plaisantant sur le mauvais accent des Français. Un intermède salutaire puisque le groupe sera dès lors plus carré et le grand chauve beaucoup plus détendu, même si le morceau suivant nous arrache un soupir désappointé : « Oceania », la longue purge de l’album du même nom qui sera heureusement un peu expédiée ce soir.

 

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Je déchante progressivement au fil de l’avancée du spectacle, moi qui attendais avant tout d’être surpris : j’essayais d’imaginer avant de venir quelle B-Side du MCIS le groupe pourrait offrir à ses fans, c’est dire si j’étais loin de la réalité. Car c’est une véritable No-Fan-Setlist qui nous est accordée : que du single ou des extraits d’Oceania (à l’exception du dispensable « Eye »), et encore joués sans une once d’originalité. S’il m’est arrivé à l’époque d’apprécier des versions live de titres que j’estimais mineurs, ce n’est pas ce soir que je réviserai mon jugement sur les morceaux récents. Le concert se termine sur un « United States » assez brouillon, parsemé de branlages de manche du plus mauvais effet. Un manque de subtilité évident, en partie du à des musiciens faisant pale figure par rapport aux originaux. Il sera beaucoup pardonné à la bassiste qui joue évidemment la carte charme avec sa petite robe noire, mais le batteur très technique (sans doute la plus jeune personne présente ce soir, remarque Thom) en fait trop et en deviens souvent inaudible. Quant au deuxième guitariste, complètement sous mixé, il souffre d’un manque de charisme évident et se retrouvera tout con les deux fois où Corgan lui donnera la parole.

 

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Nous parions sur les morceaux du rappel : pragmatiques, Guic et Thom choisissent deux des derniers single qui n’ont pas encore été joués, respectivement « Cherub Rock » et « 1979 ». Je ne sais plus quoi espérer, même si je croise les doigts pour les relativement classiques « Porcelina of the Vast Ocean » ou « Thru the eyes of Ruby », voire le jouissif « Muzzle » suggéré par Thom (1). Bien que le premier titre fût une surprenante reprise de Led Zeppelin (« Immigrant Song »), la suite donnera évidemment raison aux deux fameux blogueurs…

 

Il est temps de confronter nos impressions, qui sont assez variées. Thomas est plutôt positif, Guic relativement satisfait. Seb, attaché à la qualité de l’interprétation, n’a pas aimé la première moitié du concert, et a trouvé l’ensemble bien long. J’avais dans l’idée que le dernier album aurait pu lui plaire, lui trouvant quelques accointances avec le rock progressif qu’il affectionne, mais point du tout. Seb s’est même plutôt vexé à l’idée qu’on puisse associer les SP à ce style, il est vrai en y réfléchissant que les qualités qu’on y retrouve généralement (rythme millimétré, son peaufiné…) n’était pas vraiment les points forts de la soirée.

 

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De mon coté, j’ai sans doute trop attendu d’un set qui n’était finalement que celui d’un groupe reformé artificiellement auteur d’un album assez médiocre. Malgré ma déception, il faut signaler que, mis à part le terrible enchainement « One Diamond, One Heart » / « Pale Horse », je ne me suis pas du tout ennuyé. Les deux heures de musique sont passées vite, en compagnie d’amis, de ce cher Billy fidèle à lui-même, de bonnes chansons (pour la plupart), le tout dans un environnement agréable. Une très bonne soirée, à défaut d’un concert inoubliable… A tel point que nous prenons rendez vous fin du mois avec Thom pour la venue en ce même lieu de Michel Sardou : au moins je ne serai pas déçu de la setlist… (Plus sérieusement, je serai avec Guic et beaucoup d’autres aux nuits de Fourvière pour voir le Cave).

 

(1)   avec le recul on a été bête de pas le réclamer à grand cris, il aurait pu passer….

 

Setlist : Space Oddity – Starz – Rocket – Quasar – Disarm – Tonight Tonight – Bullet with Butterfly Wings – Pinwheels – Oceania – Thirty Three – Ava Adore – Eye – One Diamond, One Heart – Pale Horse – Today – Zero (précédé d’une sympathique petite intro mélodique) – Stand Inside your Love – United States //  Immigrant Song – Cherub Rock – 1979

Impressions de ce concert, mais par un gars qui écrit bien: ICI.

 

 

 

photos: le dauphiné libéré

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