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Blinking Lights (and other revelations)
12 juillet 2015

SIGUR ROS - Mardi 30 Juillet 2013 - Théatre Antique de Fourvière - LYON

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J’ai souvent daubé sur les spectateurs des Nuits de Fourvière, ces bobos lyonnais venus voir des affiches prestigieuses pour le simple fait de pouvoir s’en vanter lors de leur prochain diner alors qu’ils n’écoutent habituellement que le dernier buzz et qu’ils n’auraient pas eu l’idée de se déplacer si le même concert avait eu lieu à Feyzin. Or en ce mardi soir j’allais voir Sigur Ros, groupe bobo s’il en est (1), avec comme principal argument le fait que le Théâtre Antique était le lieu idéal pour leur musique, et avec la ferme intention d’assister au concert depuis les gradins (ce que j’ai d’ailleurs amèrement regretté, on ne m’y reprendra plus). Dans un ultime et pitoyable baroud d’honneur, je décidais d’y aller en chaussettes et sandales, histoire de me démarquer de la foule précieuse pré citée, et aussi d’éviter aux trop nombreuses jolies spectatrices de tomber sous mon charme ravageur (2) (on n’est jamais trop prudent. D’autant que la rouquine à la robe rouge était revenue. Au même endroit que pour Nick Cave). Un autre qui s’était mis au même endroit que pour Nick Cave, c’était le père Julien accompagné de sa dame Fred: on ne change pas les habitudes d’un vieux, qui a même connu le Festival du temps où il n’y avait pas les bénévoles pète burnes qui viennent t’emmerder dès que tu fais un pas de travers mais qui laissent les couillons jeter leur coussin sur les artistes sans mot dire. Ça m’arrangeait quand même, vu qu’il me gardait une place alors qu’un détour au bar me retardait. Enfin, nous eûmes encore le temps de nous mettre en mode Muppet Show et de critiquer à tout va (on en remit une couche sur la pauvre Julia Holter) puisqu’il n’y avait pas de première partie et que Sigur Ros devait se pointer à 21h30.

 

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Sigur Ros, je les ai découverts avec l’album à la parenthèse, que j’ai beaucoup écouté ainsi que son prédécesseur Agaetis et son successeur Takk - sans doute mon préféré, maintenant que j’y repense. C’est lors de la tournée suite à cet album que je croisais le groupe aux Eurocks, regardant le set de loin au début de peur de m’emmerder et me rapprochant progressivement au fil des titres, de plus en plus captivé. Par la suite, j’ai régulièrement acheté les disques suivants, que je trouvais toujours sympas, mais que je n’écoutais plus. J’ai donc décidé d’arrêter les frais pour Valtari (ça tombe bien, même les fans les plus ultimes le trouvent nul) et me suis contenté de plusieurs écoutes en streaming du petit dernier, Kveikur, que j’ai trouvé… sympa.

 

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Voici donc Jonsi qui se place au centre de la scène avec sa guitare, son archet et sa magnifique veste à franges, encadré par le batteur et le bassiste, trio principal de Sigur Ros. Avec eux deux multi instrumentistes (beaucoup de claviers, mais aussi percussions, xylophone, guitare…), un trio de cuivres et un trio de cordes placés au fond de la scène. De quoi bien agrémenter la formule sommes toutes assez constante des compositions de Sigur Ros, qui attaquent par un morceau du dernier album. Et soudain, c’est le drame : l’espace de trois chansons, je m’emmerde prodigieusement (et trois chansons de Sigur Ros, c’est long). Gros moment de solitude, à me dire que je vais passer deux heures sur mon coussin à lutter contre le sommeil, jusqu’à ce que « Isjaki », titre plutôt rythmé de Kveikur, lance enfin la machine. La nuit est tombée, mon intérêt monte d’un cran avec l’excellent « Saegiopur » suivi d’un premier classique d’Aegatis, « Olsen Olsen » et sa flute traversière qui émoustille mon camarade d’Hello Darkness. Bien dans le concert, je savoure les différents morceaux avec leurs hauts et leurs bas, vagues propres au post rock, et en particulier à Sigur Ros.  Les petits intermèdes qui voient certains instruments intervenir seuls (le trio de cuivres, ou le leader en longue intro d’un morceau) sont suffisamment ponctuels pour apporter un vrai plus. Le morceau « Hoppipola » est un vrai moment magique, même pas gâché par la pluie de coussins qui s’abat sur la fosse, et sa reprise (« Mea Bloanasir ») fait définitivement basculer le concert dans une intensité supérieure. Le sombre « Kveikur » ne fait pas retomber la sauce, preuve que le groupe a encore de belles choses à dire, puis c’est le titre « Festival », unique extrait de Meo Suo, qui clôturera le set dans un gros final saturé très rock, n’en déplaise aux détracteurs.

 

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Conquis, je réclame avec tout le public un rappel, avec le petit plaisir supplémentaire de ne voir aucun coussin voler, puisque tous les blaireaux l’ont lancé une demi-heure avant. Le groupe reprend donc sereinement sa place, et attaque pour la plus grande joie de tout le monde leur grand classique « Svefn-g-englar » (si si, on ne dirait pas en lisant le titre, mais c’est très connu !) puis enfonce le clou avec leur meilleur morceau de l’album sans titre, qui n’a pas de titre (super pratique !  Bon, c’est le dernier, connu sous le nom de « Popplagia »). Un final d’une telle intensité que Julien et moi nous joindrons à la standing ovation pour réclamer du rab malgré les deux heures de concert qui viennent de s’écouler. Dommage que le groupe n’ait pas enfreint le protocole à la manière du Cave et se soit contenté de venir saluer longuement sans clôturer à la fois leur tournée et le Festival de Fourvière par un dernier titre surprise.

 

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Finalement, le démarrage lent (euphémisme) n’est pas le principal reproche que je ferai au concert, j’ai bien aimé d’être convaincu progressivement, de voir mon attention et mon plaisir grandir au fil des titres (tient, comme aux Eurocks…) Le truc qui a vraiment été lourd, c’est les méga spots de lumière blanche qu’on se prenait dans la gueule dès que les morceaux montait un peu dans les tours, dès que ça devenait vraiment prenant : ça gâchait une partie de l’envolée (3), d’autant plus dommage que le reste des lumières et des projections était plutôt plaisant… Cela ne m’a pas empêché cependant d’être plutôt enthousiaste à la sortie, tout comme les multiples connaissances de Julien qui étaient là (à peu près un quart des spectateurs de l'amphitéatre). Seule Fred s’est montrée sceptique. Au moins ne s’est-elle pas endormie, cette fois. Trop de lumière, sans doute…

 

PS pour Guic : tu apprendras que pour communiquer avec les baleines, il suffit de chanter dans un micro de guitare. T’as l’air un peu con, mais c’est très joli…

 

(1)   L’honnêteté m’oblige à dire qu’en fait je n’en croisais point trop, en tout cas beaucoup moins qu’à Nick Cave.  

 

(2)   Inutile de dire que ça a fort bien fonctionné…

 

(3)   Hey Jonsi, c’est pas parce que t’es borgne qu’il faut nous aveugler…

 

Setlist: Yfirborð - Brennisteinn - Glósóli - Vaka - Ísjaki - Sæglópur - Olsen Olsen - Hrafntinna - Varúð - Hoppípolla/Með Blóðnasir - Kveikur - Festival // Svefn-g-englar - Popplagið

 


Très jolies photos de Zys_

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