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Blinking Lights (and other revelations)
13 juillet 2015

Les Propositions d' HELLO DARKNESS #9 (Février 2014)

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CHEVEU - Bum

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

J’aurai aimé être instantanément fan de Cheveu à l’écoute de 1000, leur précédent disque. Parce que c’est un  groupe à la fois bordélique et extrêmement doué, qui ne se prend pas la tête mais qui est plus novateur que 99% des têtes d’affiche du moment. Et parce que j’adore cet esprit. Mais voilà, l’album avait beau proposer pas mal de coups d’éclat irrésistibles, il me restait assez indigeste dans sa totalité. Trop bruyant, trop kitsch, trop con par moments : bref, j’étais trop vieux et je n’ai pas insisté. Dommage d’ailleurs, car pénétrer dans l’univers foutraque de Cheveu nécessite un temps d’adaptation, une dose de passages pour détecter les saveurs planquées derrière les énormités qui agressent les oreilles en première écoute. Cette réflexion, je me la suis faite a posteriori, alors que ma résistance naturelle à la techno moisie, au rap bas de gamme et au bourrinage primaire de la deuxième face de Bum cédait, au bout de quelques écoutes seulement. Il faut dire que le trio m’a facilité la tache, l’or de « Monsieur Perrier » ou « Johnny Hurry Up » n’étant que très vaguement recouvert de boue (il aura fallu frotter un peu plus sur « Madame Pompidou », quand même). Abandon du chant épileptique dément des débuts, mélodies plus directes et accessibles, on se laisse tenter par Bum d’autant plus facilement que sa première face est superbe, d’emblée. Deux très bons electro punk réjouissants (« Juan in a Million » et « Slap and Shot », titre dont l’anecdote qui l’a inspiré est hallucinante), une entrée en matière pop condensant tout le talent du groupe (« Pirate Bay ») et surtout « Polonia », 7 minutes glacées évoquant rien moins que le Tiersen récent, avec une dose de folie ajoutée à la mélancolie, qui hissent Cheveu à un niveau qu’on n’aurait jamais soupçonné, même à l’écoute des meilleurs extraits de leur carrière passée. On le sait, les groupes qui nous imposent progressivement un univers originellement à l’opposé du notre sont ceux qui finissent par le plus nous fasciner, et qui font date dans nos histoires musicales personnelles. Et de repenser à la phrase de conclusion de l'article du Golb, qui semble, en première lecture, un peu forcée, un peu idiote, un peu tirée par les Cheveux (pardon). Et qui, en creusant, se révèle évidente. Comme la musique de Cheveu, quoi.

 

 

 

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 MICHEL CLOUP DUO - Minuit dans tes Bras

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

Mon avis:

Voici un nom que j’ai souvent croisé, mais je n’écoute un disque de Michel Cloup qu’aujourd’hui, à la faveur de l’excellent retour qu’en a fait l’ami Julien (il n’est pas le seul). Le disque est assez austère, surtout sa première face : sur un rythme pesant et des guitares lourdes, Michel Cloup mélange quotidien personnel et réflexions pseudo philosophiques, une écriture qui me laisse assez froid. Je comprends les bonnes critiques, car creusant un même sillon Minuit dans tes Bras raconte une histoire et exerce une certaine fascination, comme sur le long « Minuit dans tes Bras #2 » dont la torpeur évoque celle du « Fleuve », le morceau de Noir Désir. Mais il y manque ce petit plus indéfinissable et subjectif qui aurait pu m’accrocher sur l’ensemble des 7 longs titres du disque. Le petit plus indéfinissable et subjectif (rythme plus soutenu ou hypnotique, paroles plus simples ou mystérieuses… ?) qui bascule « Ma Vieille Cicatrice » dans la catégorie des très bonnes chansons…

 

 

 

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 MOGWAI - Rave Tapes

 

 

En écoute: GROOVESHARK

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Depuis le temps que je lis que Mogwai tournent en rond, qu’ils ne proposent plus rien d’intéressant et que leurs disques sont inutiles ou chiants (et souvent les deux), il fallait bien que ca m’arrive : être complètement insensible à une de leur sortie. Gros fan depuis leurs débuts, c’est la première fois (malgré quelques disques en deca), et la BO des Revenants sortie l’année dernière faisait encore partie des disques que j’ai le plus écouté ces derniers temps. La déception ressentie en découvrant Rave Tapes doit sans doute pas mal à la comparaison avec son prédécesseur, mais aussi au fait que le premier extrait diffusé, « Remurdered », laissait espérer le meilleur : une base mélodique et rythmique portant la signature classique de Mogwai, mais des sonorités nouvelles et un axe de travail intéressant. Hélas, non seulement ce morceau est de loin le plus enthousiasmant du disque, mais c’est le seul qui fait preuve d’un peu d’innovation. Outre « Remurdered », Rave Tape commence plutôt pas mal, avec un « Heard about you Last Night » introductif dans la continuité des Revenants, et deux autres titres percutants, à défaut d’être très marquants. Tout s’écroule sur « Repelish », au discours irritant sur fond musical tous lisse. Si aucun autre titre n’est intrinsèquement mauvais, les pistes s’enchainent sans attirer l’attention, mis à part pour révéler quelques redites flagrantes (l’exemple le plus frappant étant le dernier titre, « the Lord is Out of Control »). Pire, le beau morceau chanté « Blues Hour », noyé dans la masse, ne se révèle au dessus du lot qu’après plusieurs écoutes attentives. Bref, rien de catastrophique, mais on espère que Mogwai saura relever le niveau pour sa prochaine sortie (comme il a pu le faire superbement après les semi déceptions Rock Action ou Mr Beast), sous peine de finir en fond sonore de pubs ou séries télés ripolinisées (pas très envie qu’un autre de mes groupes fétiches s’enfonce dans une médiocrité confortable et durable, comme le père E). 

 

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