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Blinking Lights (and other revelations)
18 juillet 2015

XX

 

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A l’époque où j’enregistrais ces cassettes, Offspring avait fait un carton avec  Smash, un de ces rares disques au pouvoir spatio-temporel indéniable : toute une génération, à la simple écoute de cet album, fait un bond immédiat dans le passé. Il faut dire que ses multiples tubes tournaient en boucle à la radio et dans chaque fête étudiante, et rares étaient ceux qui n’appréciaient pas. Smash est un album charnière entre le skate rock plus abordable qui va suivre et le punk abrasif de ses deux prédécesseurs, plus confidentiels mais oh combien recommandables.  

Le premier album, sans titre, initialement sorti en 1989 mais réédité à grande échelle en 1995 après le succès que l’on a évoqué, est sans doute le meilleur disque de nos jeunes branleurs Californiens. Je ne m’y étais pas trompé, enregistrant de A à Z ce condensé de punk à l’ancienne démarrant par l’un des titres les plus marquants du groupe, « Jennifer Lost the War », dont je me rappelais 20 ans après les terribles paroles :  « Jennifer lost the war today - You'll find her burned and raped - Through it all - She must have wondered - What have I done - But nobody really cares today - The world's a busy place - Guess she must have really sinned - I guess we're all just soldiers - She was only six years old - Left to die by strangers - Her family waits ». La thématique est plantée, la dénonciation de la guerre et de la barbarie humaine occupant une grosse partie des textes, jusqu’à un expéditif « Kill the President» dont on se demande s’il pourrait encore être édité de nos jours « Kill the President, listen to the voice of reason - Unify with that single line». 

Sans surprise, la cohérence du propos va de pair avec une musique homogène, un ta ta poum ultra rapide (très bon batteur malgré son jeune âge) renforcé par une guitare et une basse appuyées et sans fioriture, et  émaillé par de courts solos bien maitrisés. On détecte cependant un bon potentiel mélodique qui propulsera par la suite Offspring au firmament, notamment sur des intros originales (la guitare acoustique de « Out on Patrol », les arpèges de « Croassroads »). Et comme les titres flirtent parfois avec le punk anglais (« Beheaded ») ou le metal (« Tehran ») et s’autorisent des intermèdes décalés, on ne souffre pas d’une répétitivité lassante souvent propre au style. La grosse demi-heure de the Offspring est un vrai plaisir qui, cerise sur le gâteau, n’a pas trop vieilli : un prequel  dont je conseille la découverte au jeunes pour qui les Offspring ont toujours été vieux…

 

 

 

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Parmi les reprises des Smashing Pumpkins dont je cherchais l’originale, il y avait la très belle face B acoustique du single « Disarm », « Dancing in the Moonlight », des irlandais de Thin Lizzy - un nom qui ne m’était pas inconnu, car je savais que le tatouage qu’Axl Rose arborait sur son épaule droite était un hommage à l’album Black Rose du groupe. Ce jour-là je ne revenais ni avec Black Rose ni avec Bad Reputation (album contenant la fameuse « Dancing in the Moonlight » que je finirais de guerre lasse par acheter, tout ça pour me rendre compte que la reprise de Billy Corgan était infiniment supérieure à l’originale), mais avec un Nightlife qui visiblement ne m’avait pas séduit outre mesure. Il faut dire que tout n’a pas bien vieilli chez Thin Lizzy, précurseur du Hard Rock, mais on aurait tort de jeter le groupe aux oubliettes, et il y avait sans doute plus à garder dans Nightlife que les 3 morceaux ici représentés. Témoin, coincé entre une improbable ballade avec uniquement du piano et des cordes sirupeuses que je n’arrive cependant pas à détester (« Frankie Caroll ») et un titre dans la veine bluesy du Zeppelin (« It’s Only Money »), ce « Sha-La-La » au rythme incroyable prouvant que le quatuor était quand même composé de sacrés cadors. On retrouvera d’ailleurs nos amis à plusieurs reprises sur les cassettes, même si Thin Lizzy se résume essentiellement pour moi aux deux doubles vinyle live que je possède et qu’il m’arrive encore (rarement) d’écouter.

 

 

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Petit intermède pour finir la Face A avec deux bandes originales célèbres, celle du James Bond Live and Let Die et celle du Parrain, dont la présence ici est due une fois de plus aux Guns N Roses. Si tout le monde connait leur reprise de « Live and Let Die », excellente (mais le morceau original des Wings de Paul Mc Cartney est très bon, de toutes manières), seuls les amateurs du groupe tatoué, chevelu et bandanaté connaissent leur version du « Godfather Theme » de Nino Rota, exécuté sur scène principalement par la guitare flamboyante de Slash. A l’écoute de l’originale orchestré façon costard et champagne, je dois avouer (sacrilège !) ma préférence pour la performance de mon branleur de manche favori, fut elle quelque peu orgueilleuse….

 

 

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Bon je sais pas ce que j’ai foutu avec les Rolling Stones, entre mon best of et les différents albums que j’ai emprunté, bref, je me retrouve avec seulement deux extraits du classique Sticky Fingers, le tube « Brown Sugar » que tout le monde connait, et la country mordante de « Dead Flowers », un titre qui avait été repris par Gilby Clarke, guitariste des Guns, sur son premier disque solo Pawnshop Guitars que j’avais déjà évoqué en cette rubrique, mais aussi par les Guns N Roses eux même sur scène (à noter qu’ils reprenaient aussi le joli « Wild Horses », un autre extrait de Sticky Fingers). Enfin, je redécouvrirais tôt ou tard ce disque, puisqu’il faut absolument que je me procure le vinyle : dans une collection faisant la part belle aux artwork originaux, la fermeture éclair qui s’ouvre sur la pochette (conçue par Andy Warhol) est tout simplement indispensable….

 

 

 

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C’est un des plaisirs de ces cassettes de retomber sur un des tubes de l’époque, tel ce « I got a Girl » irrésistible, sorte de grunge édulcoré calibré pour les radios. Bien sûr, j’ignore absolument tout de ce que Tripping Daisy a pu produire d’autre. Mais rester dans la mémoire de toute une génération, ne serait-ce que par une seule chanson, c’est déjà pas mal, non ?

 

 

 

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J’ai longuement hésité avant de me lancer dans cette rubrique sur mes Cassettes. Sans doute que surcharger mon blog de chroniques de vieux trucs ultra connus et pour la plupart déjà évoqués par ici n’était pas le meilleur moyen de m’attirer de nouveaux lecteurs, voire de garder les quelques fidèles qui me font l’amitié de poster régulièrement des commentaires. La principale raison m’ayant décidé, outre mon intérêt de plus en plus déclinant pour la production musicale actuelle, est le fait d’avoir enfin l’occasion d’évoquer certains groupes dont je n’avais jusqu’à présent jamais pu parler sur ce blog. 

Live Through this est l’un de mes disques fétiches. Si l’histoire retient Nevermind comme pierre angulaire du grunge, le deuxième album de Hole en est pour moi le plus éclatant joyaux. A la rigueur, le slogan de son single le plus connu suffirait à le résumer : « Someday you will Ache like i Ache »… Je devais avoir 18-19 ans lorsque j’ai enregistré cette cassette, et les filles restaient un continent mystérieux pour moi, dont je n’avais exploré que quelques parcelles. Live Through This était comme un coin de voile levé sur ce Mystère, comme une piste un peu floue vers les pensées secrètes des nanas. Que pensent elles de nous, que ressentent elles quand elles sont amoureuses, sont-elles victimes ou bourreaux ? Et puis, encore plus obscur, bien au centre du continent, le désir féminin, mais aussi des peurs inconnues des garçons, comme la grossesse ou le viol… Bien sûr il y avait une part de fantasme là-dedans, toutes les filles que je connaissais n’étaient pas aussi torturées que Courtney Love – sauf qu’évidemment j’avais une nette attirance pour celles qui l’étaient. Malgré tout, Courtney Love, jusque dans son pseudo, était une fille amoureuse, un miroir grossissant et excessif de toutes les filles amoureuses du monde. Cœurs, Roses, Danseuse mêlés à des images plus sombres, le livret (que j’adore) me semblait similaire à certains journaux intimes que j’avais pu apercevoir. De la rage et de la tristesse, et surtout de la nostalgie, l’enfance envolée, les jouets cassés, la petite fille craquante aux pieds nus devenue  « Miss World », belle mais pathétique.  « When they get what they want, they never want it again ». Dur …. 

Tout ceci est porté par la musique. L’alternance de titres punk éclatants de rage et de mornes chansons désabusées, les habiles transitions acoustique / électrique, les caresses et les griffures. Courtney Love excelle, son chant n’est pas juste, il est vrai. La petite fille, la sorcière, la maman,  la pute ou la paumée, se battent toutes en elle. Est-ce cela, l’adolescence ? Du coté des filles, je n’ai que quelques pistes, donc (1).  Heartbreak High  ou  Virgin Suicides, par exemple. Et surtout, surtout, Live Through This.  Album parfait jusque dans son titre.  

 

(1)    avant d’en découvrir plus, sans doute, avec un peu de recul, lorsque mes filles auront l’âge : bizarrement je n’ai pas hâte…

 

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