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Si elle m’a souvent servi, ma maniaquerie de toujours vouloir aller au bout des choses me joue parfois des tours. Genre là, personne ne m’obligeait à écouter cette cassette numéro 5. Et surtout personne ne m’obligeait à prêter l’oreille au pire disque qu’ai jamais enregistré Alice Cooper, Raise your Fist and Yell. Et ben j’ai tendu l’oreille, et ce fut atroce. En plus à l’époque j’avais enregistré le gros du disque, alors qu’il n’y a strictement rien à en sauver….

1972, ça ne nous rajeunit pas ! Poursuivant ma quête du Bad Reputation, je tombe sur le deuxième disque des Thin Lizzy, au son classique, encore loin des prémices du Hard Rock qui fera la gloire du groupe. Des chansons rock brumeuses comme de lointains échos du passé, de ces Shades of A Blue Orphanage joliment illustrées par la pochette en noir et blanc et la ballade « Sarah » dont la douceur fait du bien après les horreurs guitaristiques évoquées plus haut….

Figurez-vous que je reviens du Disquaire Day, initiative  dont la supercherie est aujourd’hui tellement établie que les maisons de disque n’ont plus peur de rien. Leur dernière trouvaille : ressortir les premières demos de Metallica sur cassette, à 20 euros ! Et bien, me voilà sans le vouloir à la dernière mode, et pour bien moins cher, avec la réécoute de l’album Metallica renommé comme il se doit Black Album vu sa monochrome pochette. Les plus observateurs auront remarqué que les tubes du disque (« Enter Sandman », « the Unforgiven » etc…)  sont absent de ma sélection, mais c’est qu’une fois de plus ils devaient être sur ma cassette best of et que je ne voulais pas faire doublon (à l’époque il n’y avait pas de petite économie et, fort heureusement, pas de Disquaire Day…)

Malgré ces absences, le Metallica passe encore fort bien aujourd’hui, largement mieux à mon sens que son prédécesseur …and Justice for All, que ce soit dans ses passages les plus speed (très bon « Holier than You », que j’avais oublié) ou dans ses tempos plus lents (« My Friend of Misery » et son excellente basse). C’est d’ailleurs pour ces morceaux (relativement) plus mélodiques et calmes que le Black Album se vit qualifier de traitrise par les fans de metal furieux de s’être fait déposséder de leur groupe fétiche par le grand public. Car, évidemment, la balade « Nothing Else Matters » avait porté Metallica sur toutes les radios et télés mainstream et fait exploser les ventes des Californiens qui n’étaient déjà pas à plaindre.   Une vraie madeleine que ce « Nothing Else Matters », qui doit rappeler à pas mal de personne de ma génération quelques tours de piste moites et maladroits lorsque le DJ se fendait d’un intermède slow, tradition qui allait alors rapidement disparaitre. Ce morceau était sans doute le seul (mais systématique) slow joué aux soirées hebdomadaires de mon école d’ingé, soirées ironiquement appelées Boums (en fait des similis orgies) où les 95% de mécanos se faisaient un plaisir d’accueillir à bras ouverts les 95% de filles de la fac de lettre d’en face. A partir de là, t’avais 6 mn 29 pour conclure (y a des nanas qui ont du trouver « Nothing else Matters » vachement trop longue…)

On continue avec les grands classiques et ce premier album de Nirvana, tout du moins sa première face (l’autre est sur la cassette suivante). Un disque qui passa assez inaperçu à sa sortie, et qui ne fut même pas réhabilité tant que ça après le succès de Nevermind, tant il resta dans l’ombre du manifeste grunge. Les prémices étaient pourtant présents dès l’introductif « Blew », ce mélange de conviction, de hurlements et d’interprétation volontairement (ou non ?) limite (ce solo, il fallait oser le garder quand même)  qui seront la marque de fabrique du grunge. Mieux, Bleach contient déjà certains des meilleurs titres de Nirvana, comme ce « Negative Creep » à la rythmique quasi heavy metal ou « School », et son riff de guitare qui compte parmi mes favoris de tout le multivers.