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Blinking Lights (and other revelations)
29 septembre 2015

Ryley WALKER - Dimanche 20 Septembre 2015 - Kraspek Myzik - LYON

 

Assis sur la balustrade bétonnée faisant face au Kraspek Myzik, une bière à la main, j’admirais le halo de lumière émanant du bar, comme pour souligner en cette douce fin de soirée son coté chaleureux. La modestie travaillée du Kraspek Myzik explique sans doute en partie sa longévité, là où tant d’autres lieux musicaux de la Croix Rousse sont tombés sous les attaques répétés de riverains exigeant une tranquillité qu’ils auraient pu trouver ailleurs. J’aime beaucoup cet endroit, même s’ils n’ont pas fait preuve d’une grande politesse quant à nos demandes pour pouvoir y jouer, et si je n’y suis pas retourné depuis un bon moment : le lieu à d’ailleurs changé, scène et bar ont été inversés, mais c’est toujours aussi cosy et sympathique.

 

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Il me semblait que Primrose Green avait été suffisamment mis en lumière pour conférer à Ryley Walker un succès relativement important, et m’étonnais du choix de ce petit bar pour sa venue Lyonnaise, mais le public très restreint en ce dimanche soir me détrompa. Le genre de concert où il faut se battre pour ne pas être au premier rang. D’ailleurs avec Fred et Julien nous nous retrouvons devant alors que Naked in the Wood, duo lyonnais assurant la première partie, attaque son set. L’association flute traversière et guitare fonctionne mieux que je ne l’avais imaginé, la douceur des compositions folk proposées étant rehaussées par la très belle voix du chanteur. Pour autant, l’ensemble manquait trop de relief pour vraiment attirer au-delà d’une attention polie.

Entre temps, Ryley Walker avait traversé le bar, portant guitare et ampli, après ses 9 heures de route depuis Barcelone et l’inévitable galère pour se garer dans ce maudit quartier Lyonnais. Je ne pensais pas que le chanteur incarnerait tant sa musique, celle des songwritters américains des 70’s qui parcouraient le monde à longueur d’année, bar après bar, concert après concert. Il est d’ailleurs certain que nous avons eu l’honneur de sa présence à Lyon uniquement parce qu’un arrêt sur la route lui était nécessaire entre ses dates de Barcelone et de Paris. J’aurai aimé discuter avec lui de cette vie (qui personnellement me fascine mais dont je ne voudrais pour rien au monde), d’autant que j’avais sous la main un traducteur en la personne de Steve, l’un des plus fidèles clients du Gibert et des salles de concert de la région, mais Ryley Walker n’avait visiblement aucune envie de parler au-delà des formules de politesse d’usage. Et je le comprends tout à fait : il fallait le voir, débraillé, décoiffé, son repas vite avalé et une balance expédiée avec l’efficacité du vieil habitué, attaquer son concert sans aucune hésitation, malgré une fatigue palpable jusque dans ses interventions un peu planantes.

 

 

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Tout ceci ne transparaitra aucunement dans l’interprétation de ses superbes chansons, qu’il maitrise jusqu’au bout des doigts, c’est le cas de le dire : Ryley Walker est un guitariste hallucinant, avec une technique d’arpèges incroyable que j’ai observé bouche bée (j’étais assis à un mètre de lui). Après deux morceaux d’un album à venir (qui devrait s’appeler Roundabout si j’ai bien compris, et qui devrait être terrible si l’ensemble est du même acabit que les deux extraits écoutés hier), j’aurai la joie d’avoir droit à mes deux titres favoris de Primrose Green interprétés avec force développements en open tunning : « On The Banks Of The Old Kishwaukee » et « Primrose Green » (chance ! car Ryley Walker nous a confié vouloir arrêter de la jouer après sa date parisienne le lendemain….).

La suite de la setlist sera agréablement variée, entre nouveaux titres, reprises (l’une moyenne de Van Morrisson, l’autre très belle de Tim Hardin), et un dernier extrait de Primrose Green, « Summer Dress », interprété avec beaucoup de conviction. On regrettera qu’elle fut un peu courte (une heure de concert), mais à mon sens mieux vaut ressortir frustré d’un concert un peu court que lassé d’un concert trop long. La soirée se prolonge avec l’habituelle bière et signature de vinyle, puis par un moment sympa avec Steve, sans un Ryley remonté immédiatement en cuisine après sa clope. Repartant tranquillement vers chez moi, j’ai un peu la sensation d’avoir vécu un moment musical intemporel, d’être de la famille de ceux qui à l’époque ont croisé Tim Buckley dans un bar à LA. Je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est bien agréable…

 

 

Setlist : (New Song) – Roundabout (New Song) - On The Banks Of The Old Kishwaukee - Primrose Green - Griffiths Bucks Blues – Fair Play (Van Morrisson Cover) – If I were a Carpenter (Tim Hardin Cover) – Funny Thing She Said – Summer Dress – Cocaine Blues (T.J Arnall Cover)

 

 

"Primrose Green" - merci à Steve pour la video

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