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Blinking Lights (and other revelations)
1 mai 2016

Les Propositions d'HELLO DARKNESS #27 (Avril 2016)

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Iggy POP - Post Pop Depression

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Damien.

Mon avis:

Je n’ai plus trop suivi la carrière d’Iggy Pop depuis Avenue B, en 1999, et ce n’est pas les critiques de plus en plus négatives sur ses dernières parutions qui m’ont donné envie d’y revenir. Mais voilà que cette année, ca y est, l’Iguane fait un retour fracassant en haut de l’affiche rock, bien aidé par la présence sur ladite affiche de Josh Homme, et promis cette fois ca va saigner. Déjà titillé par quelques commentaires lus chez les copains du net, j’ai franchi le pas suite à l’avis plus qu’enthousiaste de Damien qui pourtant n’a pas le compliment facile ces derniers temps.

Commençons par le positif : la production est très bonne, on a de la grosse basse qui claque, du son de guitare étincelant, et le revival de la période où Bowie était le mentor d’Iggy est tellement réussi qu’on croirait le caméléon ressuscité sur plusieurs titres. Vous me voyez venir, quand la première qualité qu’on trouve à un disque est sa prod, c’est qu’il n’y en a pas beaucoup d’autres. Outre le fait que cette ambiance 80’s bien réfléchie ressemble à la copie d’un élève sage et appliqué, Post Pop Depression est tellement mou que je pique du nez à chaque fois que j’essaye de l’écouter. A croire que voulant se rajeunir en s’associant à un rocker de trente ans son cadet, le papi punk a obtenu l’effet inverse et filé un bon coup de vieux à Josh Homme. Beaucoup de mid tempo tout plats sur cet album décidément bien nommé, le seul passage tendu étant le morceau « Vulture »,  qui n’est même pas le meilleur… Il y a pourtant de bonnes mélodies disséminées sur ces pistes où le Pop enfile son costume (un peu usé) de crooner, et des trouvailles intéressantes - sur « Sunday », Franz Ferdinanderie ringarde qui réveille un peu après deux chansons soporifiques, ou sur « Paraguay », tellement plus marquante que les autres qu’elle est systématiquement citée dans les chroniques (ce qui n’est jamais très bon signe). Mais Post Pop Depression ne semble un retour pétaradant qu’à l’aune de son prédécesseur, où Iggy Pop reprenait « La Vie en Rose » et « Syracuse ». Bref, le Pop nous promet la trique et nous offre une demi-molle…

 

 

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Ray LAMONTAGNE - Ouroboros

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

Mon avis:

Déjà le 6eme album pour cet artiste américain que je ne découvre que maintenant. Très réfléchi avec ses deux parties distinctes aux enchainements symétriques, Ouroboros est un joli voyage emprunt d’un certain classicisme, mais aux références impeccables. La première face s’ouvre sur un long folk arrangé rappelant le regretté Nick Talbot (Gravenhurst) avant de s’orienter progressivement vers du rock psychédélique, via le groovy « Hey, No Pressure » évoquant Damien Rice, jusqu’à un « While it still Beats » aux accents Floydiens. Construction identique donc pour la deuxième face qui commence sur un morceau au lent tempo et se colore de teintes bluesy et d’un piano pour un titre final qui fait cette fois penser à mes chers Phish. Rien de révolutionnaire, mais un disque très beau qui s’écoute d’une traite, sans temps mort.

 

 

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MOGWAI - Atomic

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Des les premiers disques, la musique de Mogwai faisait naitre continuellement des images dans ma tête quand je l’écoutais, un coté cinématographique qui a fait beaucoup dans mon attachement au groupe. Aussi n’est ce pas si paradoxal si, pendant longtemps, le seul disque du groupe écossais à m’avoir entièrement déplu fut une BO, celle du film Zidane, a 21st Century Portrait. On aurait pu facilement ériger une règle et ne pas aller chercher plus loin d’explications à mon désintérêt complet à l’écoute d’Atomic, sauf qu’entre temps l’inverse s’était produit : un album médiocre (Rave Tapes) et une BO magnifique, celle de la série les Revenants,  l’un des disques à avoir le plus tourné chez moi en 2013.

Il est difficile de juger une BO sans les images qu’elle accompagne, et on imagine que la puissance de certains titres et la morne répétitivité de certains autres peuvent très bien illustrer Atomic, ce documentaire expérimental sur le Nucléaire, mais puisqu’elle m’est proposée en album, c’est bien isolée ainsi que je vais l’appréhender. Et qu’à quelques exceptions près, mon capteur émotif si prompt à s’emballer lorsqu’il s’agit de Mogwai restera désespérément plat.

La première moitié d’Atomic est relativement intéressante, deux bons morceaux - « Ether » et son joli cor, et l’impressionnant « Pripyat » - encadrant trois titres inégaux mais réservant quelques passages puissants. Une puissance qui disparait quasi complètement de la deuxième partie de l’album (sauf sur la fin de « Tzar »), alignant des titres ennuyeux dont l’interminable « Weak Force ». Espérons que ce deuxième loupé d’affilé ne soit pas le signe d’une perte définitive de karma chez mes favoris….

 

 

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DIONYSOS - Vampire en Pyjama

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Après avoir insisté pendant quelques années, grâce aux concerts principalement, j’avais fini par arrêter de m’intéresser à Dionysos après la tournée de la Mécanique du Cœur. Mais comme mon article sur la saga live de Dionysos le suggèrait dans sa conclusion, j’y ai été replongé presque malgré moi par Malo, qui s’est mis à réécouter régulièrement l’ensemble des disques, y compris un Bird N Roll que j’avais fini par lui acheter à quelques euros. Finalement, il y a une logique implacable à ce que ce soit mon fils qui m’ait fait redécouvrir une discographie si marquée par l’enfance. J’ai réalisé que mon désintérêt progressif pour le groupe n’étais pas seulement du à mon ressenti sur leurs disques, mais aussi parallèle à un détachement pour la nostalgie de l’enfance, sentiment qui était très important chez moi lors de ma vie de jeune adulte et qui s’est estompé au fur et à mesure que l’avenir devenais moins incertain. Ainsi Bird N Roll, que l’on peut légitimement considérer comme un mauvais album tant les passages musicaux sympathiques sont noyés dans un fatras de textes bancals, de sifflements insupportables et de grands écarts stylistiques mal maitrisés, s’est révélé être un assez bon disque… pour enfants. Ce changement de perspective, réévaluant des titres aussi anecdotiques que « le Roi en Pyjama »  ou « Le grand cheval aux Yeux gris », m’a rendu particulièrement difficile l’évaluation de Vampire en Pyjama qui, bien qu’à mon avis bien mieux écrit que son prédécesseur, n’en conserve pas moins l’ensemble des défauts.

Ainsi le single « Vampire de l’amour », particulièrement gentillet, suscitera-t-il le mépris de l’amateur de rock que je suis ou l’adhésion du papa que je suis tout autant. Le gros problème de cet album, c’est qu’une fois de plus il n’a pas d’identité claire, ce qui est d’autant plus dommage quand on connait les évènements qui l’ont inspiré. Mathias Malzieu, qui a passé un an à lutter contre une maladie étrange et a failli en mourir, aurait pu accoucher d’un disque intimiste et bouleversant, mais on le sent incapable de se livrer sans le filtre rassurant de son univers enfantin. Tout au plus se dévoile-t-il un peu sur l’émouvant « Vampire en Pyjama », dernier titre folk dépouillé (comme autrefois sur « Neige », parlant du décès de sa mère), ou sur une « Chanson d’été » empruntant les mots de Verlaine. Pour le reste, Vampire en Pyjama, bénéficiant pourtant du talent de compositeur et d’arrangeur indéniable de Dionysos, est écartelé entre des intentions irréconciliables.

On a donc d’abord les chansons pour enfant, au premier rang desquelles « Le Petit Lion », comptine que mes enfants adorent sans lien avec le thème principal, ou « Déguisé en Moi », amusant clin d’œil au « Déguisé en pas moi » de Western sous la Neige. Une partie des compositions évoque le cinéma, avec des ambiances western ou sombres rappelant celles de la Mécanique du Cœur (« Dame Ocles » par exemple). Enfin, plusieurs chansons sont clairement inspirées par Arcade Fire. On savait Dionysos fan des canadiens depuis leur version live de « la Métamorphose de Mister Chat » se terminant sur des chœurs à la « Wake up », mais l’empreinte est ici particulièrement appuyée, de manière plutôt réussie d’ailleurs sur « Hospital Blues » ou « Know your Anemy » (moins sur « Skateboarding sous Morphine », handicapée par des paroles un peu ridicules, en français de surcroit).

Plutôt que de nous proposer un bon disque pour enfants, une jolie copie de rock indé matinée d’electro ou tout simplement une nouvelle bande originale à orchestre illustrant la mésaventure de Mathias Malzieu, Dionysos s’éparpille et peine à convaincre alors même que la plupart des titres pris séparément sont plutôt agréables. On pourrait à ce propos citer la reprise du standard « I Follow Rivers », piano bar bien exécuté n’ayant aucun rapport avec le reste de Vampire en Pyjama. Le côté positif par rapport à Bird N Roll, c’est qu’on imagine que cet album pourrait être la base d’un très bon concert. J’irai donc vérifier cela très prochainement, et j’y emmènerai, avec plaisir, mes enfants…

 

 

 

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Commentaires
C
Hello. Ce n’est pas mal comme proposition. Cependant, je connais uniquement Iggy Pop et Dionysos !
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C
J'ai bien aimé aussi le Ray Lamontagne, ça faisait un moment que j'avais décroché mais par rapport à ce qui sort ces derniers temps c'est du folk toujours de qualité. .. pas encore écouté Iggy Pop mais je ne suis pas très fan alors pas trop pressée. ... ni Mogwai mais c'est parce que je n'en ai pas encore eu l'occasion. ..😊
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T
Hé hé, vas-tu réussir à me faire écouter Ray Lamontagne, duquel j'ai décroché depuis le 3ème album ? ;-)
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