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Blinking Lights (and other revelations)
23 mai 2016

DIONYSOS - Samedi 21 Mai 2016 - Salle Jeanne d'Arc - SAINT ETIENNE

 

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Cela devait arriver : voici la première chronique sur blinkinglights d’un concert où je suis allé avec mes enfants. J’avais déjà fait un concert avec eux il y a quelques mois, mais c’était plus un papa qui accompagnait ses enfants voir un artiste qu’ils aiment (en l’occurrence Aldebert, qui soit dit en passant est un chanteur pour enfants exceptionnel, à mille lieues au-dessus de la concurrence).  Là, c’était vraiment un groupe que nous aimions beaucoup tous les trois, qu’ils ne seraient pas allés voir sans moi, et que je ne serais sans doute pas allé (re) voir sans eux. Dionysos donc, qui est devenu un groupe multi générationnel pour le meilleur et pour le pire, comme je tentais de l’expliquer sur la chronique de leur dernier disque Vampire en Pyjama. Qu’importe mes réserves sur l’album, j’étais vraiment ravi de ce cadeau d’anniversaire offert par ma chérie, d’autant que les conditions s’annonçaient idéales : la réalité du quotidien d’une petite fille de 7 ans (Héloïse) et d’un petit garçon de 5 ans (Malo) peut vite prendre le pas sur le plaisir d’un concert partagé, mais il s’agissait ici d’une date particulière, avec début de concert à 18h00 et petite salle assise. Un départ bien en avance pour Saint Etienne, des gouters dans un sac pour l’attente, un repas pour le retour, des bouchons d’oreille dans la poche, et c’était parti avec cette excitation de vivre quelque chose de nouveau que je n’avais pas ressentie depuis un moment en allant à un concert  (alors que je m’apprêtais à voir Dionysos pour la 9eme fois).

 

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Nos trois quart d’heure d’avance sont loin d’être de trop, les places à proximité immédiate de la Salle Jeanne d’Arc sont prises, et une longue file patiente déjà devant les portes. L’ambiance est détendue, d’autant qu’il fait beau, et tout se passe sans encombres jusqu’à ce que nous choisissions nos places. Elles ne sont pas optimales, mais la salle est petite et nous voyons très bien la scène (comme tout le monde je pense). Grignotage, une bière pour le papa, un PPS pour Malo (petit pipi de sécurité), et la première partie entre en scène. Il s’agit de Tim Dup, un jeune homme qui s’accompagne d’un clavier, avec parfois une boite à rythme. Il est parfaitement dans le thème du Festival (Paroles et Musique, 25 années d’existence), avec des chansons mélancoliques aux textes réalistes. Ce n’est pas mon style, et je trouve ses textes parfois un peu parisiano-centrés, mais je reconnais qu’il a de l’assurance sans être prétentieux, ce qui est agréable.  Héloïse a trouvé ça joli et a beaucoup aimé les lumières. Après une quarantaine de minutes qui auront permis à Tim Dub de faire découvrir son univers sans lasser, la tension monte d’un cran, avec l’attente fébrile de Dionysos.

 

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L’avantage de ce type de Festival, c’est que les interventions sont chronométrées, c’est donc à 19h00 pile que le groupe monte sur scène pour la plus grande joie des enfants (et du papa qui faisait l’horloge parlante depuis 10 minutes). Une musique d’ambiance précède l’arrivée de Mathias, qui débarque du fond de la salle avec un harmonica amplifié par un megaphone lumineux. Le concert commence tranquillement avec « Chanson d’été », Mathias Malzieu joue au crooner, costume élégant et chapeau feutre agrémenté du cœur rouge symbole de Vampire en Pyjama, dont sont extraits tous les premiers titres de la setlist. « Hospital Blues »  confirme son statut de très beau morceau rock tendance Arcade Fire, avec des chœurs interprétés par tous les membres du groupe. Il y a Eric à la batterie et Michael à la guitare, dont les cheveux blanchis rappellent que la première fois qu’on les avait vu, c’était il y a 17 ans, avant même de connaitre la maman des deux petits anges qui m’accompagnent.  L’élégante Babeth, petite robe et grand sourire comme à son habitude, au violon, chant et claviers, compagne bienveillante (à la scène) de Mathias dans ses délires et improvisations théâtraux. Et le dernier arrivé, Stephan, autrefois multi instrumentiste mais qui jouera essentiellement de la basse ce soir, en remplacement de Guillaume parti vers d’autres aventures. Le groupe (comme le décor) est plus sobre que d’habitude, sans que je n’aie pu faire la part des choses entre le poids des années, l’aspect intimiste du lieu et de la tournée - ces fameuses dates semi acoustiques que Dionysos a pris l’habitude d’effectuer après des grosses scènes en festival ou Zénith – ou les conséquences de la maladie de Mathias (qui a forcément du lever un peu le pied après son année passée à l’hôpital). Qu’importe, cette relative retenue est tout à fait bienvenue, tant pour moi qui avait fui la précédente tournée pour sa grandiloquence grotesque que pour les enfants qui auront pu voir l’essence de Dionysos sans s’en prendre plein la tête.

 

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 Car évidemment, si le groupe a laissé la place à de nombreux moments de poésie calme (je pense notamment à la magnifique version de « Flamme à Lunettes » au Ukulele et Scie musicale), il reste le groupe délirant que l’on connait, et Mathias ne se privera pas de sauter dans tous les sens (et bien sûr dans le public, à deux reprises) entre deux cabotinages et harangues du public dont il a le secret.  Il profitera d’ailleurs d’être à Saint Etienne pour partager sa passion du foot avec le public, réclamant des ovations, mimant des buts, se rêvant star du ballon rond dans un stade playmobil. Le premier coup de chaud, du moins pour les enfants qui attendaient ce morceau avec impatience, a lieu sur le single « Vampire de l’Amour », terriblement efficace (je veux dire par là qu’il est au moins à 8 sur l’échelle du Petit Bonhomme en Mousse).  Dionysos propose ensuite un assortiment de chansons plus ou moins anciennes complètement retravaillées, dans un esprit plutôt acoustique : un « Giant Jack » méconnaissable, « Ciel en Sauce » pour leurs vieux fans, « Le jour le plus froid du monde » qui permet à Mathias de s’amuser avec son horloge à la place du cœur (gros succès auprès des mioches) et enfin l’émouvant « Flamme à Lunettes » dont j’ai parlé plus haut. Malo a tendance à être ultra concentré, littéralement bouche bée, sans laisser paraitre ses émotions, tandis qu’Héloïse tape fréquemment des mains, se dandine et me pose mille questions sur ce qu’il se passe sur scène.

 

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C’est l’heure du très attendu « Song for Jedi » et le public, qui était resté assis jusqu’à présent (parfois avec du mal, il faut bien le dire) explose et se lève d’un bloc. Me voilà donc avec Malo sur les épaules, dansant en tenant la main d’Héloïse qui, debout sur son siège, participe sportivement au remue-ménage collectif. Lors du joli « Know your Anemy », le public se retrouve les fesses entre deux fers (formule inventée par Don Diego 2000 l’après-midi même, selon Mathias), une partie se rassoie, l’autre insiste, trop contente de pouvoir enfin réagir comme il se doit aux morceaux entrainants de Dionysos. Mais l’hésitation ne durera pas longtemps, puisque le titre « Cloudman » (assez médiocre au demeurant) est celui que le groupe a choisi de prolonger pour que le chanteur fasse son célèbre et systématique slam. Il réclame donc que tout le monde se masse devant la scène pour le soutenir et nagera comme à son habitude jusqu’en haut des gradins, passant à quelques centimètres de nous, puis réapparaissant à l’étage pour quelques notes d’harmonica, avant un retour plus direct vers ses amis. Les enfants sont plutôt vernis coté setlist, puisqu’ils ont droit à « Don Diego 2000 », l’un de leurs morceaux favoris, chanté en chœur par un public désormais chauffé à bloc et qui ne se rassoira plus jusqu’à la fin du concert. Une preuve de plus du talent unique de Dionysos et son leader pour entrainer à sa suite ses spectateurs, à mon avis très peu de groupes auraient été capable de cette performance dans de telles conditions (l’inconvénient, c’est que j’ai fait toute la fin du set avec Malo sur les épaules).

 

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 C’est sur un « Neige » assez épuré, et donc beau, que ce termine le concert. J’apprends aux enfants le principe du rappel, et les pousse à réclamer le titre qu’ils souhaitent (« Coccinelle »), mais ça ne marche pas car ils sont trop timides. Pas grave, Malzieu introduit le véritable Don Diego 2000 (leur manager) qui viendra doubler Eric à la Batterie pour une belle surprise,  la reprise du « Heroes » de David Bowie  qu’ils interprètent impeccablement. Ce n’est pas un clin d’œil pour s’amuser comme ils ont pu le faire avec le « Smells like Teen Spirit » qu’ils ont malicieusement mélangé à « Ciel en Sauce », mais un véritable hommage, où ils n’imposent pas leur personnalité mais la font ressortir par petites touches. Le chant de Malzieu est carrément à la hauteur et le violon de Babeth remplace très bien la guitare électrique originale. Le We can be Heroes du refrain est le concept de tant de textes de Dionysos qu’il n’est pas étonnant de voir le chanteur se transcender pour ce titre, surtout après les épreuves traversées. La chanson se prolonge délicieusement, Mathias se refait un petit slam tout en chantant accompagné du public, étonnamment juste aussi. Un grand moment de live, qui me permettra en plus de faire découvrir Bowie aux enfants. Après de longues acclamations, tout le groupe vient s’assoir au bord de la scène pour l’émouvant « Vampire en Pyjama », très attendu par Malo. Aussi nous nous dirigeons tous les 3 vers le premier rang, les  spectateurs très tolérants  nous laissant gentiment passer.  « Tokyo Montana », interprété de la même manière et chanté avec beaucoup de douceur par l’assemblée, achèvera ce beau moment. Mathias, visiblement très touché par la participation et les remerciements du public, a du mal à quitter la scène et improvise quelques accords d’harmonica avant de rejoindre en coulisse son vieux groupe.

 Nous achetons des petites bricoles en souvenirs, et c’est l’heure du retour, après quasiment deux heures de concert qui seront passées très facilement. Nous garderons tous un excellent souvenir de cette soirée, qui j’espère restera dans la mémoire d’Héloïse et Malo.

Setlist: Chanson d'été - Skateboarding sous Morphine - Hospital Blues - Vampire de l'Amour - Giant Jack - Ciel en Sauce - le jour le plus froid du Monde - Flamme à Lunettes - Song for Jedi - Know your Anemy - Cloudman - Don Diego 2000 - Neige // Heroes - Vampire en Pyjama - Tokyo Montana

 

 

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Commentaires
C
C est manu le regisseur qui double rico a la batterie et non dd 2000.
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E
Super retour, ça donne envie... d'avoir des gamins pour partager de tels moments avec eux.
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