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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2016

Les Propositions d'HELLO DARKNESS #29 (Juin 2016)

Un petit sprint musical avant les vacances. Désolé pour les redites à ceux qui ont lu mes compte rendu des concerts de PJ Harvey et Parquet Courts...

 

PJ-Harvey-The-Hope-Six-Demolition-Project

PJ HARVEY - the Hope Six Demolition Project

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Le très clivant Let England Shake m’avait séduit, entrainé dans son univers poétique et cohérent, et si après une phase d’écoutes intensives je l’avais un peu délaissé (l’effet vinyle), il passe encore aujourd’hui très bien. Pas de décalage entre le souvenir et la réalité, j’aime toujours ces chansons, elles me reviennent très bien malgré l’absence de tube clairement identifié. Les chansons, voilà sans doute la principale différence entre cet album et son successeur, the Hope Six Demolition Project. Car les critiques qui étaient tombées sur Let England Shake et que j’avais pour la plupart associées à des nostalgiques imbéciles d’une jeune PJ Harvey mordante, je les reprends aujourd’hui à mon compte. Mis à part une introduction rythmée et surtout un « the Ministry of Defence » tendu qui reste le seul titre marquant de l’album (on peut éventuellement ajouter « the Wheel »), the Hope Six Demolition Project s’enferme dans un schéma d’écriture qui m’a laissé complètement étranger. Tempo lent, caisse claire militaire, chœurs gospel et saxo plaintif à tout les étages, rien ne vient distraire l’auditeur de son ennui, mis à part quelques passages vraiment horribles (« Near the Memorials to Vietnam and Lincoln » et tout les solos baveux de sax). Fallait-il attendre 5 ans pour une resucée de Let England Shake, l’inspiration en moins ? Apparemment, plus qu’un concept album, the Hope Six Demolition Project n’est qu’un élément d’une démarche artistique plus vaste, dont je n’ai personnellement que faire. En se racontant avec sincérité, PJ touchait à l’universel. En se montant la tête sur je ne sais quel sujet de société, elle exclue le modeste amateur au profit de ses fans ultimes. Un simple rendez vous raté : le talent n’est pas en cause, et il éclatera à nouveau dans le futur, n’en doutons pas.

 

 

kevinmorby-singingsaw-compressed

Kevin MORBY - Singing Saw

 

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

La chronique de Julien: PINKUSHION

Mon avis:

Après des rendez vous ratés (précédent album trop peu écouté, concert au TINALS 2015 décalé…), il est grand temps de parler ici de Kevin Morby, l’un des chouchous récents de Julien, à l’occasion de la sortie cette année de Singing Saw, album folk emprunt d’un classicisme élégant.  La première moitié de l’album est somptueuse, alternant compositions posées ou plus relevées mais toujours illuminés par des arrangements subtils et variés. Trompette, orgue, petit solos de guitare et ces chœurs féminins discrets mais si pertinents, sans oublier une basse incroyable (« I Have been to the Mountain »), c’est un voyage parfait jusqu’à l’entrainant « Dorothy », au petit parfum Velvet Underground.

Dans sa deuxième partie, le disque reste plaisant mais provoque un peu moins d’enthousiasme, se concentrant sur des ballades peinardes, chant et piano nonchalants aux accents Dylaniens. L’ensemble reste suffisamment classe pour faire de Singing Saw un des très bons disques de cette année.

 

 

parquet-courts

PARQUET COURTS - Human Performance

 

En écoute: SPOTIFY

Proposé par Damien.

Mon avis:

Il fallait bien toute l’insistance de Damien, considérant Human Performance comme l’un de ses disques de l’année, pour que je renonce à ma résolution de ne plus écouter Parquet Courts suite aux foutages de gueule que représentaient Sunbathing Animal et (surtout) Content Nausea. Les premières écoutes, bien que moyennement enthousiastes suite au ralentissement quasi intégral du tempo, m’avaient au moins convaincu d’une chose : les New Yorkais s’étaient enfin remis à écrire des chansons.  On sent même une farouche volonté de dépasser leur statut de groupe garage performant pour être considérés comme des songwriters solides, lorgnant à de multiples reprises vers les plus respectés des faux branleurs de l’indie rock américain, Pavement (« Outside », « Keep it Even »). Si les New Yorkais sont encore loin d’atteindre la qualité d’écriture de leurs modèles, ils n’en sombrent pour autant pas du tout dans le ridicule, et produisent un certain nombre de très bons morceaux : le lancinant « Dust » et son riff de guitare prenant,  « Berlin Got  Blurry» et sa basse énorme, ou encore « Pathos Prairie », sorte de country rock à la Frank Black qui a ma préférence. Encore ne suis-je pas assez calé en anglais pour saisir l’humour de textes qu’on imagine savoureux et qui justifient à priori des titres comme « I was just Here » ou « Captive of the Sun » (assez pénibles, du coup).

Le constat est cependant cruel : malgré tous leurs efforts, Parquet Courts peinent à enthousiasmer dans ce nouveau costume qu’ils tentent d’endosser. Teigneux on les connu, et teigneux on les veut. Le titre « Two Dead Cops », qu’on croirait extrait des premiers albums, viendra nous le confirmer : c’est bien dans ces rythmes binaires et ces tempos relevés que le jeune quatuor est le plus flamboyant. Qu’importe alors la qualité indéniable du désabusé « It’s gonna Happen » de conclusion : il en faudra beaucoup plus pour oublier Light Up Gold…

 

 

radical-face

RADICAL FACE - the Family Tree: the Leaves

 

En écoute: SOUNDCLOUD

Proposé par Xavier et Julien.

Mon avis:

Ben Cooper achève la trilogie qu’il consacre à l’histoire de sa famille par un disque tout aussi bon que le précédent (1), ce qui n’allait pas de soi. Le travail titanesque réalisé depuis 5 ans se ressent dans l’extrême cohérence des chansons (2) et des disques, tout en réussissant à maintenir une qualité d’écriture  irréprochable du début à la fin, pour qui aime le registre nostalgique - cordes, piano, arpèges ayant la part belle sur ce Family Tree: the Leaves (évoquant parfois Sufjan Stevens quand il était émouvant).

On pose cet album sur la platine comme on ouvre un vieil album photo, chaque plage faisant surgir un souvenir, chaque titre marquant le temps écoulé. Et l’on en ressort à la fois triste et apaisé, un peu ailleurs. En un mot: mélancolique.

 

(1)   je n’ai pas écouté le tout premier, the Roots, sorti en 2011, pas plus que les chutes regroupées sur un disque intitulé the Bastards, mais ca ne saurait tarder…

(2)   Toutes sont liées par des personnages dont on peut suivre l’histoire au fil de la trilogie. Ben Cooper résume son travail sur un site web remarquable, à visiter absolument.

 

 

moonshapedpool_blog-580

RADIOHEAD - A Moon Shaped Pool

En écoute: iTUNES

Proposé par Xavier.

Mon avis: ICI.

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Commentaires
K
Tiens j'ai bien aimé le Kevin Morby aussi, un disque qui n'a à priori rien d'extraordinaire, mais on se retrouve vite charmé, il est bien plus riche qu'il voudrait nous le faire croire ...
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B
totalement d'accord pour PJ Harvey, un concept album dans toute sa splendeur. Elle a voulu faire du saxo et triper "orchestre musical", ben moi je ne suis pas.<br /> <br /> Let england shake et uh uh uh her étaient juste top.<br /> <br /> Puis sortant de Beauregard, c'est joli son concert orchestre mais bon je me suis éclaté sur les 3 anciens morceaux qu'elle a fait sur tout le concert...
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