# 040 / 221
Suite du Sister de Sonic Youth, et impression de ne pas écouter le même disque qu’en cassette 039. Alors que je l'avais trouvé plutôt accessible à l’épisode précédent, voilà que les quatre titres ici présentés me semblent bien plus noisy et raccords avec mes souvenirs de Daydream Nation, album qui le suivra une année après. Que ce soit dans les passages les plus rapides (« Hot Wire my Heart », reprise d’un des premiers single punk) ou dans la langueur de « Cotton Crown », les guitares abrasives s’invitent, en fond sonore ou au premier plan. Album arrangé en deux sections distinctes, ou état d’esprit différent de l’auditeur ? Il me faudra réécouter l’objet en entier (je viens de racheter le CD) pour en avoir le cœur net. Je note simplement que je me rappelais assez bien de ces titres, et pas du tout des premiers. Mais cela est aussi certainement dû au fait que j’ai écouté bien plus cette cassette que la précédente, vu leurs contenus respectifs.
Mes fidèles lecteurs (et même les plus récents, disons ceux qui ont lu l’épisode 038), savent l’importance qu’a eu pour moi la soirée du 21 Octobre 1997. En bonus de luxe, la découverte de Sparklehorse, que Radiohead avait embarqué dans sa tournée OK Computer après avoir flashé sur leur premier album. Je pourrais me la péter d’avoir vu Sparklehorse jouer des extraits de ce magnifique Vivadixiesubmarinetransmissionplot, mais en fait lors du concert je ne connaissais pas encore le groupe, et j’étais occupé ailleurs; enfin bref, j’ai rien écouté... Je me souviens juste que le son et le groupe semblaient tout petits dans le Zénith Marseillais (on s’était mis dans les gradins de cette salle unanimement reconnue comme étant une catastrophe acoustique, avant de descendre au premier rang pour Radiohead), qu’il y avait une contrebasse et que Mark Linkous portait des grosses lunettes bizarres. Il est bien possible que le concert ait été décevant - d’autant que la setlist, trouvée sur le net des années après, était toute bizarre, avec seulement 4 morceaux du Viva sur les dix joués, et pas les meilleurs…. Mais ça je ne le saurais jamais…
Quoi qu’il en soit, je me rattraperais peu de temps après en empruntant l’album à la médiathèque et en devenant assez vite fan (1), même si l’album n’est pas enregistré ici en intégralité (un sacrilège, m’enfin il y en a une très grosse partie, et je ne suis pas sûr de regretter « Tears on Fresh Fruit »…). J’ai évidemment déjà évoqué Vivadixiesubmarinetransmissionplot sur ce blog, ces titres plus mélodiques les uns que les autres, cette voix racontant dans un souffle des histoires allant droit au cœur (« Spirit Ditch », « Most Beautiful Widow in Town », l’insurpassable « Homecoming Queen » etc etc…). En un mot cette délicatesse, qui allait me faire embrasser un style (baptisé Lo Fi par les savants) assez différent de ce que j’appréciais alors. Et en même temps des coups de sangs rageurs (« Someday i will treat you good ») dessinant un album aux montagnes et vallées émotionnelles que je chérissais déjà chez des groupes alternatifs plus connus du grand public. Cet album, cette cassette 040 marquent ils mon basculement vers d’autres horizons musicaux que les bruyants groupes présentés dans cette rubrique jusque-là ? Les prochains épisodes tendent à prouver le contraire, mais ressort on indemne d’une telle écoute ? La graine était, à mon avis, désormais plantée…
(1) Preuve en est que Sparklehorse n’apparaitra plus dans ces cassettes : ce sera achat direct des CDs, parmi ceux que j’ai écouté le plus dans ma vie d’ailleurs…
Brutale transition que le délicat (donc) « Saturday » avec un « them Bones » dont le riff de guitare peut aisément être qualifié de Metal. Le début du deuxième album d’Alice in Chains, est dans la continuité d’un Facelift tout en lourdes guitares. Mais Dirt se diversifie par la suite à partir du magistral « Rooster », préfigurant un côté acoustique qu’on retrouvera dans l’EP Jar of Flies et bien sûr dans mon MTV Unplugged fétiche. On trouve d’ailleurs dans celui-ci trois autres extraits de Dirt du même acabit, dont le glaçant et inoubliable « Down in a Hole ». Si les grosses guitares y explosent aussi, elles restent plus en sourdine et laissent la meilleure place au chant inimitable et terriblement habité de Layne Staley. A côté, se déploient des titres sombres, lents et bien plombant qui m’ont un peu fait penser à du Black Sabbath (« Junkhead », « Dirt »). Quels que soient les arrangements des compositions, l’ambiance est de toutes manière bien glauque, avec cette voix déchirante clamant des trucs aussi guillerets que « I want you to kill me, And dig me under, I want to live no more ». Aussi bon soit cet album, il ne faisait sans doute pas bon l’écouter tous les soirs….