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Blinking Lights (and other revelations)
20 février 2017

the Rolling Stones - Binge Stoning Part I

 

Denis a pris comme bonne résolution en début d’année de me convertir à l’electro. Je ne sais pas si il va y parvenir, mais il a d’ores et déjà relevé un défi au moins aussi difficile : me faire écouter l’intégrale des Rolling Stones, groupe qui ne m’a jamais intéressé au-delà des tubes les plus connus. Les Rolling Stones, c’était avant tout pour moi un groupe à singles, à la discographie très homogène, essentiellement basée sur du blues ou du rock n roll à l’ancienne. Il me fallait pourtant avoir une idée plus précise de leur carrière pour pouvoir apprécier à sa juste valeur l’article de Denis paru sur Pichenettes. Voici donc mon avis sur chacun des albums du célèbre groupe britannique, sanctionné pour la forme par une note dont voici le barème : 

 

A – Excellent

B – Bien

C – Pas Mal

D – Passable

E - Nul

 

01

 

The Rolling Stones – un début de carrière placé sous le signe de reprises très classiques (j’en connais plein), avec une interprétation parfois encore maladroite. Les meilleurs titres sont plutôt en début de disque, et la seule compo n’est pas seulement la chanson la plus longue, c’est aussi la plus mauvaise. Sympathique « Walking the Dog » en clôture, mais qui ne vaut pas la version d’Aerosmith. D

 

02

 

N°2 – Encore énormément de reprises sur ce disque, mais beaux progrès dans l’interprétation (« Time is on my side »), même si la version de « Suzie Q » est loin de celle des Creedence. Les compositions comme « What a Shame » ou « Off the Hook » sont cette fois à la hauteur des autres morceaux. C

 

03

 

Out of our Heads (v americaine) – inaugure une période de gros bordel discographique, entre les versions anglaises et américaines aux tracklisting sensiblement différents. Va pour l’américaine, sur laquelle figure le tube « (I can’t get No) Satisfaction », qui annonce le basculement attendu : les compos sont cette fois meilleures que les reprises. Il faut dire que ces dernières semblent un peu moins bien choisies que sur l’album précédent, mais le groupe a tellement gagné en assurance que ça n’a pas trop d’importance : Mick Jagger, qui a achevé sa mutation en chanteur de classe mondiale, est capable de rendre intéressante la ballade quelconque « That’s how my Strong Love is ». Les influences sont parfaitement digérées, le bluesy « the Spider and the Fly » pourrait être une reprise, et le magnifique « Play with Fire » une compo. Out of our Heads aurait pu être le premier disque majeur des Stones, si toutes leurs chansons avaient été réunies sur une unique version : « i’m Free », « Heart of Stone », la jolie découverte (pour moi) « One More Try », « the Last Time », qui sont autant d’excellents morceaux… B/C

 

04

 

Aftermath (v anglaise) – l’album précédent le laissait espérer, les Stones (en l’occurrence le couple Jagger/Richards) signent l’ensemble des titres d’Aftermath. Parallèlement, le groupe en confiance désire se démarquer de son traditionnel style blues rock et tente l’utilisation d’instruments et de formats inhabituels, avec plus ou moins de réussite. On admire le Xylophone de « Under my Thumb » et le son de guitare de « Mother’s Little Helper », on est plus sceptique sur le Dulcimer ou sur les 11 minutes de « Goin’ Home » qui en constituent la seule originalité. Aftermath se distingue aussi par le jeu remarquable de Bill Wyman à la basse. J’y décèle une grande source d’influence pour pas mal de mes groupes fétiches, notamment le punk New Yorkais (Johnny Thunders ou Ramones,  qu’on entend par exemple sur « Out of Time »). Il y a cependant un grand déséquilibre entre les tubes très connus du disque (auxquels il faut ajouter « Paint it Black » datant des mêmes sessions) ou l’excellent niveau de la première moitié de la Face B et les chansons moins marquantes (sur la fin de l’album notamment) : Aftermath est plus inégal que parfait. B

 

06

 

Between the Buttons (v americaine) – Version américaine obligatoire, il n’était pas question de me priver de « Let’s Spend the Night Together » et « Ruby Tuesday », qui sont peut-être mes chansons favorites des Stones. Un morceau plutôt rock et une ballade, voilà qui illustre deux facettes du groupe exploitées avec savoir-faire et alternativement sur Between the Buttons, bien que l’écart soit encore grand entre les deux tubes mentionnés et les autres chansons. On sent l’album récréatif, les Stones semblant ne pas trop forcer leur talent, à l’exception de la construction un peu plus complexe de « Cool, Calm and Collected » lorgnant vers les Beatles, ou du brass band sur « Something Happened to me Yesterday », paradoxalement deux chansons parmi les plus barrées de l’album. Ceci dit, Between the Buttons est à mon gout largement à la hauteur de ses prédécesseurs : il y a pas mal de piano, et l’aspect foutraque de l’ensemble m’a un peu évoqué les Who, or il n‘y a pas grand-chose que j’apprécie plus dans le rock que le piano et les Who. Et puis il n’y a aucun passage médiocre dans ce disque, les chansons les plus anecdotiques étant très courtes, ce qui évite tout temps mort. Un bon album donc, mais on est loin du chef d’œuvre….  B

 

05

 

Their Satanic Majesties Request – Envie de se mesurer aux Beatles et leur Sergent Pepper, de le moquer, découverte de nouvelles drogues, carte blanche donnée à des stars assurées de cartonner quelle que soit leur production ? Je l’ignore, mais en tout cas la promesse faite par cette pochette psychédélique (avec photo lenticulaire en relief, que je cherche donc désespérément à acquérir en vinyle) est entièrement tenue : démarrant sur une « Sing this Together » brinquebalante, avec des grelots, des chœurs béats et un piano expérimental, l’album propose un voyage au pays des rêves embrumés à coup de percussions et cordes tibétaines, de chant vaporeux, de cris et dialogues divers, alternant improvisations sans filet et refrains inspirés, dont celui de « She’s a rainbow », incrusté à vie dans la tête des téléspectateurs par un publicitaire malin ; Voilà qui a surement influencé tous les groupes auxquels on a accolé l’adjectif psyche, depuis le folk délirant de Gong quelques années après jusqu’au garage déjanté des Thee Oh Sees en porte étendards modernes. Dans le genre, que j’affectionne assez, c’est plutôt réussi, Their Satanic Majesties Request étant même le premier album véritablement homogène des Rolling Stones. Mais on y perd les tubes, principale force de frappe du groupe jusqu’alors. Et un classique sans tube, c’est comme une soirée sans gonzesses : sympa, mais frustrant. .  B

 

07

 

Beggars Banquet – on a demandé un disque homogène, avec des tubes ? et bien le voici ! La barre est placée haut d’emblée avec « Sympathy for the Devil », tout simplement parfait : percus magistrales, basse au top, solo de guitare génial, piano idéal, chant inimitable, avec une montée en puissance progressive, on tient sans doute le sommet de la carrière des Stones. Si je ne suis pas très fan de « Street Fighting Man » qui manque de mélodie à mon gout (chant du refrain sur deux notes), je le remplace aisément par le très efficace « Stray Cat Blues », sans compter l’incroyable ballade de clôture « Salt of the Earth », belle à pleurer. Dans un registre folk blues ou brillent guitares acoustiques et slide, les Rolling Stones sont éclatants de maitrise et tiennent enfin leur disque majeur, tant quasiment rien n’est à jeter sur Beggars Banquet (« Dear Doctor », peut être ?). En contrepartie, si le disque précédent partait un peu dans tous les sens, on regrette ici une trop grande sagesse. Etonnant que cet album souvent mou du genou ait été l’influence principale du plus virulent des groupes des 80’s (surnommé d’ailleurs les Rolling Stones des 80’s) : mes chers Guns N’Roses. .  A/B

 

08

 

Let it Bleed – cette fois, on y est : les Stones ont gardé toutes les qualités de l’album précédent, en y injectant une bonne dose d’énergie, batterie et guitare électrique s’en donnant à cœur joie sur un Let it Bleed rejoignant le club fermé des disques qu’on pourrait quasiment mettre intégralement dans un Best of. Débutant sur la meilleure intro de tous les temps - celle de « Gimme Shelter », titre génial, je ne vous apprends rien - il déroule des standards blues rock qu’on ne présente plus, au rang desquels l’ultra groovy « Midnight Rambler » et ses magnifiques changements de tempo, avant de nous achever sur « You can’t always get what you want », ses chœurs féériques et son orchestration grandiose. Le chant de Mick Jagger y est plus intense que jamais, les arrangements mieux dosés qu’auparavant (la mandoline de « Love in Vain ») et je me paye même une jolie découverte avec le blues rock de caractère « Monkey Man ». Seuls regrets, la version country de « Honky Tonk Women » (le violon y est crispant) au lieu de la bonne vieille version rock, et le morceau donnant son nom à l’album, qui par son coté trop classique en devient le moins bon extrait. On frôle donc la perfection, mais ne faisons pas la fine bouche : ce serait dommage s’agissant des Stones. A

 

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Commentaires
F
Moi aussi, connaissant mal les Rolling Stones, je réécoute depuis quelques années leur disco gargantuesque. <br /> <br /> "Aftermath", "Beggars Banquet", "Let it Bleed" (superbe pochette) et "Their Satanic Majesties Request" sont parmi mes préférés de cette sélecta. Les deux premiers sont pas mal mais, comme tu le dis, surtout composés de reprises. <br /> <br /> Très peu écouté "Between the Buttons".<br /> <br /> A +
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C
C'est pas trop mon truc mais bravo pour l'effort ! ;)
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L
faudrait que je me les réécoute... mais Let it Bleed, of course (y'a pas du sax d'ailleurs sur ce disque ?)
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