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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2017

# 049 / 221

049

  

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Suite de ce live d’Alice Cooper de 1997 (A Fistful of Alice) que j’avais emprunté notamment, je le rappelle, parce que Slash y officiait à la guitare sur certains titres. On ne va pas blâmer le chevelu chapeauté pour la boursouflure générale de l’album, tant l’artillerie lourde (avec force claviers et cuivres) est sortie en quasi permanence (le joli slow « Only Women Bleed » en réchappe). C’est fort dommage car cela gâche un peu la bonne idée d’avoir exhumé le rare « Teenage Lament ‘74 » et la présence d’un « Welcome to my Nightmare » qui eut mieux mérité l’ambiance frissonnante de l’album du même nom que j’aime tant. Par contre pour « Elected », ça le fait bien, le faux candidat Cooper (qui nous rappellera malheureusement quelques présidents actuels bien réels, ceux-ci) s’épanouissant comme jamais dans cette débauche sonore, tartinage de manche Slashesque compris.

On termine sur « Is Anyone Home ? »,  inédit gentillet mais de bonne facture, dans la lignée du grunge FM de the Last Temptation, seul titre que notre ex cauchemar du bourgeois aura été capable de pondre en 5 ans, trop occupé sans doute qu’il était à jouer au golf avec Sylvester Stallone. 

 

  

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Il y a des disques qui, instantanément, vous plongent dans le passé, dans une époque vécue et révolue. Celle où l’on écoutait encore la radio. Celle où les groupes « mainstream », les gros vendeurs, les single en rotation lourde, étaient encore du rock, et du rock de qualité. Celle de l’adolescence donc, ou de son crépuscule, des heures à trainer son ennui en se demandant de quoi l’avenir sera fait. En général l’avenir proche, genre la soirée, si on a réussi à garder quelques sous en poche. Ce quotidien si bien décrit par Stereophonics, groupe issu d’une ville paumée du Pays de Galles, du style vase clos, où l’on ressasse les mêmes histoires de jeunes morts trop tôt, flambeur explosé en bagnole, amoureuse trahie engloutie dans l’eau froide de la rivière locale, parents ressassant leur chagrin et survivants rêvant de partir.

Trois amis d’enfance (forcément) fondent un groupe, autre échappatoire connue, écument les pubs et finissent par sortir un premier album : Word Gets Around, brillant. Avec tout ce qu’on aime, des histoires touchantes donc, des mélodies bien trouvées et l’énergie qu’il faut pour éviter d’être plombant (« Local Boy in the Photograph », « More life in a Tramp Vest »). Quelques ballades aussi, souvent plus convenues, même si je n’ai jamais oublié « Billy Daveys Daughter ». Normalement, c’était l’heure de poudrer un peu « Not up to You », cette scie ayant supporté l’album continuellement sur les ondes. Sauf que, vérifications faites, ce titre n’a jamais été un single du disque (en tout cas pas le premier), curieux, j’aurai juré… et, double mise au point, je l’apprécie en fait beaucoup à la réécoute. Stereophonics avait tout pour devenir majeur, mais il restera toujours en seconde division. Evoluant dans un registre proche du Radiohead de the Bends, mais à l’époque où le groupe de Thom Yorke se débarrassait de ses fripes ados pour muer en adulte dépressif sur OK Computer. Trop tard ? Trop scotché à cette ambiance « Creep », à la voix éraillée de Kelley Jones qui faisait une grosse partie de la personnalité du groupe tout en étant un repoussoir certain pour pas mal de monde ? Trop petits, trop gentils ? Je n’en sais rien, d’autant que j’ai complètement oublié les deux albums suivants - piqures de rappel prévues dans trèèèès longtemps sur cette rubrique - et que j’ai cessé d’écouter les Stereophonics après 2001. Groupe qui existe toujours d’ailleurs (9 eme album sorti il y a deux ans), dans l’indifférence la plus totale (enfin, je crois). Impossible de savoir si c’est justifié ou pas, et qu’importe d’ailleurs : Word Gets Around se chargera, régulièrement, de nous rappeler à leur bon souvenir. 

 

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