Rétrospective 2017
J'ai bien failli ne pas faire de Top 2017, et d'ailleurs cet article est plus une rétrospective qu'un Top. Pas trop d'inspiration pour remplir les rubriques classiques développées les deux années précédentes, dont les principales auraient de toutes manières auraient été squattées par le même groupe : Découverte de l’année IDLES, Disque de l’année Brutalism et titre de l’année « 1049 Gotho », hop, plié, et bonne année 2018….
Quelques accessits quand même, histoire de faire honneur à une année bien chargée. En albums, belle performance française avec les Dakhla Sahara Session de CHEVEU et GROUPE DOUEH (deuxième place album et titre avec « Tout Droit ») ainsi que Les MARQUISES pour le mystérieux A Night Full of Collapses et L’EFFONDRAS pour l’envoutant Les Flavescences. N’oublions pas les fous furieux KING GIZZARD & the LIZARD WIZARD auteurs de 5 disques en 2017, dont je n’ai écouté que le seul Flying Microtonal Banana qui suffit amplement à mon bonheur.
Au rayon renaissance, quel bonheur de voir MOGWAI revenir au premier plan avec Every Country’s Sun, qui aurait pu figurer dans la rubrique Artwork ainsi que prendre une place dans les chansons de l’année avec l’étonnante « Party in the Dark ». En plaisir coupable, notons Paranormal, un album réussi d’ALICE COOPER qui met fin à plus d’une décennie de disques dispensables.
Peu de découvertes intéressantes cette année, mis à part Idles seuls les DOWNTOWN BOYS m’ont vraiment convaincu, avec le Cost of Living sorti cette année, mais aussi l’album précédent Full Communism que je ne regrette pas d’avoir acquis dans la foulée. Quand je pense que si j’avais suivi les Laura’s au Tinals 2016 au lieu de me coucher comme un vioque je les aurais découverts sur scène l’année dernière !
Concernant les découvertes tardives, je suis tombé sur les furieux de McLUSKY, quatuor brut de décoffrage (évidemment produits par Steve Albini) du début des années 2000, avec des titres réussissant l’exploit de rendre délirant le hardcore, à la manière du How to Stop your Brain in an Accident de Future of the Left (fondé par deux membres de McLusky après leur split). De quoi me décider à ré-explorer la discographie de ce groupe après un arrêt brutal provoqué par leur album tout banal de l’année dernière.
Je n’aurais jamais cru que Damien Jurado, auteur ces dernières années d’albums plus soporifiques les uns que les autres, avait un jour sorti des disques intéressants. Merci à mon pote Damien de m’avoir fait écouter l’un de ses disques de chevets, I Break Chairs de Damien JURADO & GATHERED in SONG, une merveille de Power Pop Grungy comme je les affectionne particulièrement.
N’eut il été proposé à quelques euros chez mon fournisseur habituel que je n’aurais jamais écouté l’album the Island Moved in the Storm de Matt BAUER, connu comme instrumentiste (essentiellement banjo) d’Alela Diane lors de ses premières tournées, et donc vite catalogué comme second couteau d’un genre que je n’écoute plus énormément. A ma grande surprise, cet album est excellent et vaut bien mieux que certains autres que j’avais encensés à l’époque…
Pour finir, mes vieilles cassettes m’ont fait réévaluer certains albums oubliés (par moi en tout cas) de la discographie de Kim Deal, à savoir Pod, le premier disque des BREEDERS, et Pacer, l’unique album de the AMPS, que je chopperais donc dès que j’en aurais…l’occasion.
Seb, Julien, Xavier et Damien vous souhaitent une Bonne Année 2018
Il y a 20 ans, j’assistais à mon premier concert, ce qui a donné lieu à une série d’articles que j’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger. 2017 aura été une année bizarre : pas de Festival, pas mal de concerts (surtout en fin d’année), mais aucun de vraiment exceptionnel de bout en bout. En fait, le concert où je me suis le plus éclaté cette année, c’est celui que j’ai fait avec mon groupe HELLO DARKNESS au Toi Toi en Février. Excellente ambiance, belle salle, du public, deux bons groupes pour jouer après nous, de quoi nous relancer à peine 15 jours après la déception du tremplin au Ninkasi.
Puisqu’on parle de déceptions, abordons une rubrique relativement peu fournie cette année. On citera évidemment ARCADE FIRE et son horrible Everything Now : je n’attendais pas des merveilles, mais je ne pensais pas qu’ils tomberaient si bas. Et puis, une fois n’est pas coutume, la grande Shannon WRIGHT aura publié avec Division un disque si mineur que tout le monde l’a déjà oublié, ce qui constitue une incontestable déception après une série de 10 excellents albums. J’évoque aussi Sincerely, Future Pollution de TIMBER TIMBRE, que je n’ai pas aimé alors que le précédent Hot Dreams avait fini par bien m’accrocher. Je pourrais même le placer dans la Rubrique des Disques Surcotés, car il figure dans beaucoup de Top vus sur le net, mais je serais prudent car je l’ai très peu écouté, et puis je pense surtout que concernant ce groupe, c’est plutôt Hot Dreams qui constitue une exception pour moi.
Je n’ai pas vu de disque scandaleusement surcoté en 2017. La résurrection de SLOWDIVE est certes plutôt réussie, mais pas au point de placer Slowdive si haut dans la plupart des Tops que j’ai parcouru. De même on a beaucoup encensé le retour de GRANDADDY, alors que Last Place, après une jolie première face, s’effondre complètement dans sa seconde moitié, et pratique outrageusement l’auto citation (peut-être ce qui a plu aux pauvres fans dont le retour aux affaires de leur groupe favori aura malheureusement été de courte durée, le décès de Kevin Garcia les privant certainement d’une suite immédiate à Last Place. Et me privant de ce qui aurait pu être mon concert de l’année)
Et puis il y a ce disque bizarre, que j’aurais pu placer dans plein de rubriques différentes (dont celle de l’Artwork de l’année). Beaucoup cité aussi, the Machine that Made Us de FLOTATION TOY WARNING m’a complètement déstabilisé, au point que j’ai été incapable de le chroniquer malgré plusieurs écoutes attentives. C’est à priori plutôt un bon disque, mais que très rapidement je n’ai plus eu du tout envie d’écouter. Je n’en ai pas encore trouvé la raison, d’autant que le style du groupe est complètement intemporel, et ne souffre donc pas de la quinzaine d’années écoulées depuis Bluffer's Guide To The Flight Deck. Peut-être qu’un disque autant attendu a le devoir de surpasser son prédécesseur, ce qu’il ne fait assurément pas. Peut-être que Bluffer’s était si unique lors de sa sortie qu’il fallait qu’il le reste à jamais… Bref, l’exact inverse du Highway Songs de PAPA M, indéniablement bancal et imparfait, mais auquel je me suis bizarrement attaché au point de le réécouter beaucoup beaucoup plus que sa qualité ne le nécessitais….
Pour finir comme l’année dernière sur quelques lignes non musicales, deux BDs parmi les quelques-unes que j’ai lues cette année : le retour en forme du Lapinot de Lewis TRONDHEIM, après quelques épisodes en deca, avec Un Monde un Peu Meilleur. Et le surprenant Daytripper de Fabio MOON et Gabriel BA, forcément émouvant puisque le héros y meurt à chacun des 10 chapitres, mais surtout très bien écrit sur le fond comme sur la forme.
En Bonus, un vieux bouquin. Il y a un certain nombre de Films ou de Livres qui sont des références communes à quasiment tous les amateurs de Rock. Je crois n’avoir encore vu aucun des films (pas même Wayne’s World), quant aux livres c’est plus discutable mais en voici au moins un qui manquait assurément à ma culture : the DIRT. Soit les aventures Rockambolesques du groupe de Glam Rock MOTLEY CRUE (cité sur ce blog pour les revues de mes plus anciennes cassettes) racontées principalement par chacun des 4 membres du groupe, avec quelques ajouts par des personnes de leur entourage. Comme l’ami Fred me l’avait décrit, je m’attendais à me fendre la gueule, mais j’ai très peu ri en fait, tant les 3 débiles (Nikki Sixx, Tommy Lee, Vince Neil) et le loser (Mick Mars, guitariste et moins connu de la bande, c’est dire) sont alternativement révoltants ou pitoyables quasiment du début à la fin.
Le truc qui m’a le plus marqué, c’est la bascule hallucinante de leur karma dans cette période charnière du début des 90’s. Après un premier disque auto produit bien vendu grâce à leur réputation scénique, leur attitude rebelle, leur look et l’attraction qu’ils exercent sur les jeunes filles, Motley Crue sort 3 disques qui, du propre aveux de leur principal compositeur, le bassiste Nikki Sixx, comportent quelques tubes vaguement entourés de chansons dont il ne se souvient même plus tellement le groupe était chargé à l’époque. Le groupe devient en même temps gigantesque, sa trajectoire étant donc inversement proportionnelle à la qualité de la musique proposée. Parallèlement, les quatre connards se permettent à peu près tout sans être jamais inquiétés, tirant au contraire notoriété de tout le bordel qu’ils mettent partout où ils passent, se sortant indemnes par on ne sait quel miracle d’une quantité invraisemblables de galères, notamment plusieurs overdoses. Vince Neil n’écope que de quelques mois de prison pour un accident mortel qu’il cause en conduisant bourré (3 morts, son passager Razzle, batteur des Hanoi Rocks qui ne s’en remettront pas, et un jeune couple qui arrivait en face). S’en suit quand même une période où le quatuor tente de s’assagir et de se pencher sérieusement sur la musique, ce qui aboutira à l’album Dr. Feelgood en 1989 (assez bon dans mon souvenir), qui correspondra à quelques années de grâce où succès et qualité musicale iront de pair.
Encouragés, les mecs se mettent au boulot à fond, sortent un nouveau disque et convoquent jet privé et stades du monde entier pour leur tournée. Sauf qu’on est en 1994, et qu’ils sont devenus ringards sans qu’ils s’en aperçoivent. Et de revenir progressivement à des dates dans des petites salles, sans barnum, putes ni roadies, malgré des appels radios désespérés ne rameutant que quelques clampins là où des foules se fussent déplacées quelques années auparavant. Sans crier gare, la bonne fortune tourne : leurs femmes les dépouillent au moment où ils essayent péniblement de se calmer du slibard, ils se font bananer par leur maison de disque (il y a quelques chapitres très instructifs sur l’industrie musicale de l’époque), manipuler par leur manager, Tommy Lee se retrouve longuement en tôle pour une broutille (si l’on en croit ses dires) par rapport au moindre de ses petits méfaits passés, jusqu’à la petite fille de Vince Neil qui décède d’un cancer à l’âge de 4 ans. Tout ceci révélant cet énorme paradoxe : Motley Crue n’est rien sans ses quatre membres originaux, et pourtant aucun ne lève le petit doigt pour épauler un de ses camarades dans la mouise.
Malgré tout, on retiendra aussi que ces gars ont tout sacrifié au rock, soit pour combler un manque affectif d’enfance (1), soit par pur sacerdoce. Et que pas un n’aura envisagé, même au fond du trou, d’abandonner la musique.
(1) Chacun revient sur son parcours à différents endroits du bouquin pour des pages plutôt sympathiques. On y apprend notamment que Nikki Sixx, abandonné par son père et ayant changé de nom pour cette raison, tentera de le recontacter par téléphone en vain, exactement de la manière décrite par Blackie Lawless dans the Crimson Idol. Blackie que l’on croise en ces pages, puisque Sixx officiera brièvement dans WASP à ses débuts.
Nikki, Mick, Vince et Tommy vous souhaitent une Bonne Année 1988
J'ai failli oublier: j'ai enfin vu TWIN PEAKS ! (surtout parce que j'avais peur de me faire spoiler à cause du bruit qu'à fait le revival de cette année, mais aussi pour enfin connaitre cette référence qui apparait tout les 3 articles sur les blogs que je fréquente). J'ai beaucoup aimé la première saison, un peu moins la seconde (surtout après la révélation du tueur, où l'histoire se délite pas mal). Comme beaucoup de monde je crois, j'ai surtout apprécié les personnages dans cette série, mais certaines scènes, les dialogues, le suspens et l'ambiance générale m'ont aussi bien marqué. Prochaine étape, le Film qui attend sagement sur mon bureau que je trouve le temps de le regarder. Et peut etre la nouvelle saison, meme si le résultat des fameux Drawas des Séries du Golb m'ont un peu refroidis....
Laura, Dale, Audrey et David vous souhaitent une excellente lecture de blinkinglights en 2018