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Blinking Lights (and other revelations)
24 avril 2018

# 067 / 221

 

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Depuis quelques épisodes il y a un phénomène étrange de résonnance entre le contenu de ces cassettes et mon présent, comme une connexion entre le jeune qui enregistra des disques sur un magnifique appareil portable obtenu pour son bac et le père de famille qui les chronique semaine après semaine sur un ordinateur basique.  Il y a sans doute une part de hasard, mais cela tient aussi beaucoup au fait que la musique est un phénomène cyclique, sans compter le coté commercial qui aime bien titiller la nostalgie du fan. Des tas de groupes des 90’s se sont reformé pour des tournées bien rémunérées, des tas de label ont sauté sur la moindre occasion de célébrer les anniversaire de classiques à grand renfort de rééditions onéreuses. Et il n’aura pas échappé au lecteur attentif que 20 ans tout pile séparent l’année d’enregistrement de ces cassettes (1998 donc, une année comptant un nombre phénoménal de mes disques favoris) et celle de parution des articles associés.  Bref, il se trouve que j'ai acquis ce Mechanical Animals  -et son prédécesseur, chroniqué en épisode 048 - fort récemment, que je l’ai pas mal écouté et que je le retrouve au détour de cette rubrique. 

On avait laissé Marilyn Manson sur son célèbre Antichrist Superstar, un album ultra rythmique,  rageur, excessif. Un album semblable à un cadavre d’animal rongé par la vermine : puant la mort, mais grouillant de vie. Sur Mechanical Animals, le festin est terminé, il ne reste qu’une carcasse décharnée, aux os blancs et gelés.  Deux mots viennent à l’esprit (1) à son écoute : Vide Existentiel. Une tonalité froide qui courait sur certains albums (beaucoup ?) en cette fin de millénaire, par exemple OK Computer de Radiohead ou Adore des Smashing Pumpkins (sorti lui aussi en 1998). En gardant son chant malsain, mais dorénavant plus désabusé que bravache,  en dépouillant ses couplets tout en conservant des refrains au gros son bien saturé, Marilyn Manson faisait un pas vers mon rock alternatif adoré.  Des vagues sonores éclatant sur des mélodies arpégées, des claviers tristes et des solos tranchants, le tout agrémenté de quelques punch line bien marquantes (« God is just a Statistic ! » ou « Dead Astronaut in Space », assurément l’image collant le mieux à l’esprit du disque) il ne m’en fallait pas plus pour me souvenir de Mechanical Animals comme d’un immense album. 

Sur les 14 titres, je n’en avais cependant retenu que 9. A l’origine, l’album était séparé en deux vinyles distincts faisant référence à son concept (alambiqué évidemment), et il est notable de constater que j’avais enregistré quasiment l’intégralité de Mechanical Animals, supposé être la partie introspective, assez raccords avec la description que j’ai fait du disque jusqu’à présent, au détriment de Omega and the Mechanical Animals, voulue comme l’enregistrement d’un groupe de rock stars et donc plus dans la lignée d’Antechrist Superstar. Cette démarcation n’a pas trop évolué lors de mes réécoutes récentes de l’album complet, quand bien même sur la version CD la setlist est toute mélangée. Je continue à adorer les « Great Big White World », « Coma White » et surtout le génial « Disassociative », sans doute mon titre préféré de Manson, qui illustre à la perfection tout ce que j’aime dans Mechanical Animals. De la partie Omega je retiendrais les tubes, « the Dope Show » et sa basse menaçante ou l’efficace « Rock is Dead » (2), en resucée de « the Beautiful People ». Sans se renier ni se parodier, Marilyn Manson présentait avec Mechanical Animals et sa pochette perturbante une mutation aussi glaçante que passionnante. Mais en quoi peut bien muter une carcasse décharnée ? Il faudra attendre 2 ans, et une centaine de cassettes, pour avoir la réponse. 

 

(1)    Enfin viennent à l’esprit, façon de parler. Disons que je les avais sur le bout de la langue, mais que j’ai quand même dû aller sur Le Golb pour les retrouver. Lisez l’article de Thom, il a été fort justement qualifié de « définitif ». Un peu comme toutes ses chroniques de la rubrique « mes disques à moi (et rien qu’à moi) » d’ailleurs. 

(2)    Là ou Ziggy Stardust et ses Spider from Mars, dont Omega et ses Mechanicals Animals se voulaient une version futuriste et désespérée, chantaient « Rock N Roll Suicide »

 

 

 

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Il y a des transitions difficiles, et il y en a d’autres évidentes. Quoi de plus raccord avec Mechanical Animals que ce « Piggy (Nothing Can Stop me Now)» rampant et sournois comme un serpent introduisant Further Down the Spiral, de Nine Inch Nails. Trent Reznor, en quelque sorte parrain musical de la créature nous ayant occupé auparavant, creuse comme souvent dans sa carrière l’univers de son précédent disque. Loin d’être anecdotique, cet album de remixes ou de réécriture présente au contraire un intérêt indéniable, et prolonge le choc violent ressenti à l’écoute  du  cultissime the Downward Spiral. Si celui-ci était par bien des cotés tragiquement humain, Further Down the Spiral donne l’impression qu’une armée robotique ou que quelque monstre s’est soudainement réveillé. Ça grince, ça feule, mais dans tous les cas ça s’est mis en chasse… Seul « Hurt » reste en l’état, uniquement proposé en version Live. On comprend que ce gigantesque morceau n’ai pu donner lieu à un remixe original satisfaisant…

 

 

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