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Blinking Lights (and other revelations)
27 août 2018

# 073 / 221

073

 

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J’ai dû vérifier plusieurs fois avant d’en être sur : le grand David Bowie, pour lequel j’avais organisé un jeu collaboratif au bon vieux temps de la splendeur des blogs, a dû attendre la 73eme cassette pour apparaitre en cette rubrique. En réalité, j’avais déjà acquis The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars, dans le cadre de ma recherche assidue (à l’époque) des concepts albums. Je ne pouvais sans doute pas attaquer l’œuvre de Bowie de meilleure manière, tant ce disque est à la fois l’un de ses meilleurs et l’un de ses plus accessibles. Le coup de foudre fut immédiat, à tel point que le premier Bowie que j’empruntais à la médiathèque fut son pendant Live, Ziggy Stardust – the Motion Capture, enregistré un an après en clôture de tournée mais sorti officiellement en 1983 (soit la même année que Let’s Dance, ce qui est assez ironique).  

J’avais retenu logiquement l’ensemble des morceaux extraits du Ziggy Stardust. L’introductif « Hang on to Yourself » met d’emblée les choses au clair : le tempo est accéléré comme pas possible, la basse de Trevor Bolder est incroyable, puis la guitare de Mick Ronson et sa note tenue enfonce le clou, Woody Woodmansey n’est pas en reste avec sa batterie bref, les Spiders from Mars sont exceptionnels (j’ai cessé de le noter au 3eme morceau parce que c’est vrai du début à la fin) et le concert va être rock n’roll en diable. Quitte à parfois se laisser un peu déborder par son enthousiasme, comme sur un « Moonage Daydream » un peu trop grandiloquent (le delay sur le chant n’est pas du meilleur gout). Ne boudons pas notre plaisir, après tout le concept, les tenues, le maquillage et la technique redoutable du groupe sont affichés, les amateurs de sobriété étaient prévenus d’avance.  Quant aux amateurs de rock 70’s, ils en auront pour leur argent et seront plongés dans l’une des plus grande pages de son histoire. 

Gros avantage de cet enregistrement, une bonne part de la setlist est réservée aux albums antérieurs et au successeur,  Aladdin Sane, sorti lui aussi en 1973. C’eut pu être pour moi une belle porte d’entrée à ceux-ci, mais je fis sacrément le timide. Ainsi avais-je boudé (de manière totalement incompréhensible aujourd’hui) des titres comme « Space Oddity », « Time » ou « Changes ». En revanche le medley fort bien foutu de « Wild Eyed Boy from Freecloud / All the Young Dudes / Oh ! you Pretty Things » avait retenu mon attention, probablement en partie grâce au piano remarquable de Mike Garson, arrivé en renfort depuis Aladdin Sane. Retenu aussi « White Light / White Heat », hommage qui a le mérite de faire le lien entre le Velvet Underground (dont je ne suis pas fan, comme mes fidèles lecteurs le savent) et bon nombre de groupes des 90’s que je vénère. Et ce « Width of a Circle » dément, enflé d’un jam tribal et noisy qui donne l’impression d’avoir 15 ans d’avance. La fin, c’est évidemment « Rock n’roll Suicide », symbole d’autant plus fort ici que c’est l’ultime titre interprété par Ziggy Stardust. En ce 3 juillet 1973 à Londres, Bowie annonce au public la mort de son personnage et la dissolution des Spiders from Mars. Beaucoup croirons alors que l’artiste arrête sa carrière. Il n’en est évidemment et heureusement rien, et nous verrons défiler progressivement dans cette rubrique quasiment l’ensemble de sa gigantesque et passionnante discographie.

 

  

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 Emballé par la redécouverte du Firstborn is Dead de Nick Cave & the Bad Seeds, j’avais hâte d’écouter son successeur, Your Funeral… My Trial que j’avais eu l’excellente idée d’emprunter immédiatement après et dont je n’avais absolument aucun souvenir. La transition entre le rock éclatant de Bowie et le ton grave du bien nommé « Your Funeral… My Trial » se fait difficilement. Le rythme haché, bizarroïde, ne me  convient pas trop, et je n’arrive pas à entrer dans l’ambiance. Ce sera vrai pour la plupart des titres suivants, dont la teinte macabre me semble artificielle. Ce qui est quand même paradoxal pour un fan du Alice Cooper Band, grand maitre de l’hémoglobine factice et du cimetière en carton-pâte, dont on retrouve ça et là quelques touches comme sur le très long « the Carny » au rythme bancal et au squelettique xylophone. Bref ces compositions me semblent partir dans tous les sens, en rejeton modeste du Trout Mask Replica, autre disque culte auquel je n’ai jamais rien compris.

Deux titres auront quand même mes faveurs : « Stranger than Kindness », lent et menaçant (et très beau), symbole assez fort de l’influence que le Cave a pu avoir sur Noir Désir (un titre comme « Ernestine », par exemple, lui doit sans doute beaucoup). D’ailleurs Noir Désir reprendra souvent en concert « Long Time Man », ce qui fait que le seul morceau de Your Funeral… My Trial dont je me souvenais assez bien est justement l’un des rares que je n’avais pas retenu sur cette cassette… Et puis il y a « Sad Waters », superbe ballade posée de manière incongrue sur ce disque, dans la mesure où elle n’a que peu à voir avec l’ambiance des autres morceaux (elle peut même être qualifié de mélodique, c’est dire !). Une quasi découverte dans l’œuvre de Nick Cave que je m’empresse de noter sur mes tablettes. Ce qui n’est pas le cas, vous l’aurez compris, de l’album, dont je me demande s’il est dans une continuité ou isolé dans cette œuvre. Il faudra en juger par l’écoute des disques suivants qui vont se faire désirer en cette rubrique, mais le fait que la setlist du Live Seeds n’en contienne aucun extrait est déjà un petit indice…

 

 

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Ah, autre disque attendu, le Neon Ballroom de Silverchair. Souvenez-vous il y a deux épisodes, nous avions fortement apprécié Freak Show, le disque précédent où Daniel Johns tentait de s’affranchir des références grunge sans y parvenir complètement, en usant notamment de dangereux artifices, tels les développements à tiroirs et les arrangements de cordes. Autant dire qu’on craignait que le leader prenne de l’assurance et n’accouche d’une choucrouterie intersidérale, et ce n’est pas « Emotion Sickness » qui va nous rassurer (comble de malheur, elle succède à la délicate « Sad Waters » décrite plus haut). Ce titre d’ouverture, c’est Muse (1) reprenant « Kashmir » de Led Zeppelin avec un featuring de Mike Garson au piano. Un mille-feuille d’une lourdeur improbable, que je me suis empressé d’adorer. « Anthem for the Year 2000 », le tube de l’époque, réussi l’exploit d’être aussi lourd mais rien qu’avec des guitares (j’ai bien aimé aussi). Quant à « Ana’s Song (open fire) », c’est une ballade qui ferait passer les Stereophonics pour des punks, un truc de midinette que j’avais tellement aimé que sa mélodie a traversé les lustres pour me revenir instantanément en mémoire. Bon le truc avec les sucreries, c’est qu’elles écœurent vite. D’où l’astuce : je n’avais retenu qu’une moitié du disque, et j’avais séparé le tout sur deux cassettes différentes. Il était d’ailleurs temps que ça s’arrête : après avoir savouré 3 titres, j’avoue que l’over sur-arrangé « Black Tangled Heart », autre ballade qui pourtant ne lésine pas sur les arpèges, a eu du mal à passer… 

(1)    Qui sortait la même année (1999) son premier album, Showbiz

 

 

 

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