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Blinking Lights (and other revelations)
1 octobre 2018

# 076 / 221

 

pacifica 112 yamaha guitare

 

Pour rentrer chez moi depuis le Metro Castellane, je passais tous les jours devant la boutique de musique de la rue de Rome, et tous les jours je jetais un regard à la guitare que je convoitais. Elle était aussi simple que belle, avec un corps en bois clair que j’adorais, et surtout, elle avait un prix très raisonnable. Quand j’étais en Terminale, j’ai enfin eu la somme nécessaire : 1500 francs, si je me souviens bien. J’ai demandé au vendeur si la Gibson du même prix n’était pas mieux, il m’a dit que c’était de la merde qui n’avait comme qualité que sa marque facilement revendable, et m’a vivement conseillé la Yamaha Pacifica 112 qu’il avait mis en vitrine (la moins chère avec des vraies mécaniques à bain d’huile, et dotée d’un double micro). Il avait raison, je pense qu’en rapport qualité prix il ne doit pas y avoir grand-chose de mieux, et j’ai joué dessus pendant de longues années avant qu’elle ne tombe en ruine. Je suis resté fidèle à Yamaha, une marque qui ne se la pète pas et qui est donc, à qualités égales, souvent moins chère que ses concurrentes. Pour d’obscures raisons, j’ai fait croire à mes parents que Julien (mon pote guitariste des Toads) me l’avait vendue d’occasion.  Une éducation sévère pousse souvent à ce genre d’auto censure ou de dissimulation non justifiée. Julien s’étonnait que mes parents ne s’enthousiasment pas à l’idée que j’aie une passion, et moi je m’étonnais de son étonnement. Mais peut être que j’avais tort…

 

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Après avoir découvert Bowie avec Ziggy Stardust, je poursuivais l’exploration de sa discographie par un autre concept album, beaucoup plus récent celui-ci : 1. Outside. Initialement, la première face de cette cassette devait donc contenir l’enregistrement de ce disque, mais je flashais tellement dessus (c’est resté mon préféré de Bowie) que je l’achetais en CD dès que mes économies me le permirent. Du coup lorsque je décidais d’enregistrer mes premières compos, je le fis par-dessus Bowie pour économiser de la bande, véritable crime de lèse-majesté, surtout quand on entend la teneur desdits enregistrements. 

Il s’agit de versions instrumentales (une seule piste de guitare électrique, prise en live) de chansons qui pour la plupart avaient pourtant un texte à la base (probablement trouvable quelque part dans de vieux cahiers conservés dans mon meuble d’adolescent) : d’ailleurs en les réécoutant je pouvais presque chanter par-dessus, comme au karaoké. On peut juste entendre un chant lointain et forcé sur le petit morceau « Exocet », l’un des rares extraits à peu près sauvable de la liste. D’abord il est court, et ensuite assez répétitif, sans prétention, ce qui est le moins qu’on puisse demander à un guitariste aussi médiocre. Je n’étonnerais personne en disant que l’écoute de compos de plus de 5 minutes à la seule guitare ne fut guère passionnante, d’autant que celles-ci mettaient en avant de sérieux problèmes rythmiques. Les reprises de « Bones » (Radiohead) et « Thru the Eyes of Ruby » (Smashing Pumpkins) sont à ce titre particulièrement abominables.

Les compositions sont assez marquées par Eels, avec des arpèges simples dans les aigus (avec un capot placé assez haut sur le manche) pour les couplets, et des accords simples eux aussi pour les refrains. D’ailleurs croyez-le ou non, mais « the Grey Sun always Shines » (1) a exactement les mêmes arpèges que « Elizabeth on the Bathroom Floor », premier titre d’un Electro-Shock Blues que je n’entendrais que quelques temps après (l’enregistrement date de 1999, mais pas la compo). J’avais halluciné quand j’avais écouté le chef d’œuvre de Eels, bien après sa sortie (les sous, toujours les sous…).  

Bon, j’avoue que j’ai été fortement déçu à la réécoute de ma première œuvre, même si cela permet de mesurer les progrès réalisés depuis. Je pensais garder la cassette en souvenir, mais je vais plutôt faire disparaitre les preuves ! Je ne regretterais peut être que « Vanille-Fraise », un intitulé débile qui planquait en fait un double sens au sujet d’une jeune fille qui était tombée amoureuse de moi. Elle était incroyablement jolie, mais avait 16 ans et moi 21, donc j’avais préféré décliner ses avances. Hé oui, j’étais un jeune homme avec des principes ! (quel con ! pas étonnant que je sois resté puceau si longtemps….) Bref, la cassette se termine sur une reprise de la magnifique ballade « Stumbleine », un peu moins ratée que les autres. Après des arpèges appliqués et laborieux, je m’étais fendu d’une accélération saturée dont j’étais si fier que j’avais intégré cet enregistrement à un Best of des Smashing Pumpkins confectionné pour mon frangin. Le pauvre ! 

(1)    Je n’ai pas trouvé de photos de ma toute première guitare, une classique usée sur la tête de laquelle j’avais collé une boucle d’oreille de Kitty Kat que j’adorais, et qui représentais un soleil gris souriant. 

 

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Un large extrait du Live at Leeds des Who, dans sa version étendue mais simple CD, puisque le double album avec supplément Tommy n’était pas encore sorti à l’époque. J’ai déjà expliqué ICI que cette réédition de 1995 était la meilleure, notamment parce qu’elle permettait de profiter du terrible « Amazing Journey / Sparks » sans se farcir tout l’opera rock. Je me rends compte aussi, pour avoir récemment réécouté la réédition 2001 pour mon article sur le Live at Fillmore, que les dialogues d’introduction aux chansons y ont été virés. C’est malheureux, notamment en ce qui concerne la description très drôle faite par Pete Townshend du mini opera « A Quick one while he’s away », où il détaille le rôle de chaque membre du groupe devant un public hilare (dialogue que je n’avais pas manqué de retenir sur ma cassette). Et un argument de plus en faveur du Live at Leeds version 95 !

 

 

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Patti Smith, je l’avais découverte avec Horses grâce au vendeur de ma boutique favorite, à Marseille (pour l’anecdote sur la pochette de cet album, c’est ici). J’avais bien aimé Horses, aussi m’étais je intéressé au reste de la discographie de Patti Smith, qu’on retrouvera peu dans ces cassettes : ses vinyles coutaient si peu cher à l’époque que je les avais acquis sans réfléchir. A l’exception de Dream of Life, album contenant l’un de ses plus grand tubes, « People have the Power », que j’avais du fortement apprécier puisqu’il est enregistré quasiment intégralement (le gros du disque est sur la cassette suivante). Les deux titres retenus ici, dont le fameux tube, sont des power pop assez banales au son un peu vieillot (enregistré en 1988, pas la meilleure période pour la production…) Rien de scandaleux, mais pas de comparaison possible avec le punk lettré des débuts. On verra si la suite m’emballe plus….

 

 

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