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Blinking Lights (and other revelations)
29 octobre 2018

# 077 / 221

077

 

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Où l’on en termine avec le Live at Leeds des Who, par les trois (fabuleux) derniers titres, dont un prétendu medley sur « My Generation », prétexte à revisiter 5 ans d’une déjà brillante carrière. Et c’est toujours aussi bon.

 

 

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Pas grand-chose à dire sur ce Dream of Life de Patti Smith, d’une tranquillité pas désagréable mais assez lisse, dont il ne restera dans ma mémoire (outre le tube « People have the Power » présent sur la cassette précédente) que le joli son de la guitare sur le titre « Dream of Life ». Un son très Knopflerien (donc bien ancré dans les 80’s, comme l’ensemble de l’album), alors que ladite guitare est tenue par Fred « Sonic » Smith, ex-artificier chez les proto punk MC5 : c’est tout dire…  Papa Fred et Maman Patti coulent des jours heureux en 1988, tant mieux pour eux, et tant pis pour nous.

 

 

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Viens l’étranger, assieds-toi à ma table. Paye ton coup et écoute mes histoires, tu ne le regretteras pas. Une telle invitation, un tel concept album (Murder Ballads, tout est dans le titre), avait peu de chance de fonctionner avec quelqu’un d’autre que Nick Cave. Mais l’auditeur, la curiosité piquée, sera ferré dès les premières secondes de « Song of Joy », et ne reviendra à la réalité qu’une fois les dernières notes du disque évaporées dans l’atmosphère enfumée et les relents d’alcools des nombreux verres enfilés machinalement en écoutant les terribles histoires clamées par le conteur et poète de première catégorie qu’est M. Cave (1). Le fil conducteur est annoncé en ouverture, lors du glaçant massacre de Joy et ses trois filles : All Things move toward their ends, et cette fin qui nous attend tous, c’est la mort. Pauvres jeunes demoiselles naïves trouvées gisant près de rivières, tueurs courant dans le vent glacial, femmes fatales et fous furieux à la gâchette facile, la tragédie rode au détour d’un refrain, les voix pudiques contant fleurette (ah, ce featuring de Kylie Minogue sur « Were the Wild Roses Grow ») sont tranchées d’une sanglante lame. Chères mères gardez vos filles à la maison, dehors tout n’est que fourberie ou brutalité, et la « Kindness of strangers » cache forcément quelque chose… 

En empruntant Murder Ballads à la médiathèque, je faisais un bon de 10 ans dans la discographie de Nick Cave et sautait pas moins de 5 albums, au cours desquels le rocker avait fait un peu plus de place au crooner à peine entrevue sur Your Funeral… My Trial. Qu’importe, j’avais trouvé mon Nick Cave, et ce chef d’œuvre (pas réécouté depuis un moment) m’accroche toujours autant. Pour l’ambiance extrêmement réussie (on en a parlé), pour le piano et la voix (c’est évident), mais aussi pour le groove qu’insuffle sur pas mal de morceaux des Bad Seeds tout à la fois flamboyants et discrets, notamment la remarquable basse de Martyn Casey (« Stagger Lee », « Lovely Creature »).  En plus de ce groupe essenciel, Nick Cave invite de très nombreux amis à interpréter les personnages de ses histoires dans des featuring vocaux irréprochables, dont le plus fameux est évidemment celui de PJ Harvey. Leur intense duo sur « Henry Lee » donnera lieu à l’une des histoires d’amour les plus fantasmatiques du rock, qu’on peut quasiment voir s’embraser en direct sur un clip se passant de commentaires. Mais All Things move toward their ends, en amour comme en tout n’est-ce pas…  D’ailleurs c’est la fin de l’album, le public subjugué qui s’est progressivement attroupé autour du conteur réclame une dernière histoire, et celle-ci, emprunté à Bob Dylan, vient en écho contredire la fameuse maxime d’ouverture. « Death is not the End » annonce le prophète, et c’est bien la seule touche d’espoir de Murder Ballads, même si elle n’est pas de ce monde. Un titre choral jouant sur l’opposition entre les  voix des différents invités, chanteuses délicates ou rockers fracassés, et qui vient clôturer de superbe manière l’un de mes albums favoris.

 

(1)    On remarquera cependant que je n’avais pas retenu le massacre du « O’Malley’s Bar », un quart d’heure de balles qui sifflent et de cadavres qui s’amoncellent dans un saloon…

 

 

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Commentaires
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Je vais peut être paraître sacrilège concernant le Dream of Life de Patti Smith mais je le préfère largement à ses productions des années 70 dont Horses. Certes, la production est dans l'air du temps mais les chansons présentes (et pas que People Have the Power) me touchent bien davantage. Je me prends plus à les fredonner que Because the Night ou Gloria.<br /> <br /> En outre à l'époque, Patti Smith n'a accordé quasiment aucune interview, la promotion a été réduite à la portion congrue et l'artiste a pensé que son statut de légende allait faire le reste. Mauvais calcul: le disque n'a pas très bien marché. En revanche, sur scène, elle reste une valeur sûre (l'Olympia, le 22 novembre 2011....)
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E
Ah Murder Ballads... Mon Nick Cave préféré avec Push Up The Sky...
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