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Blinking Lights (and other revelations)
13 janvier 2020

# 106 / 221

106

 

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Retour sur le titre « Memory of a Free Festival » de David Bowie ici séparé en deux parties distinctes, qui figuraient en bonus sur la réédition du Space Oddity que j’avais emprunté. Je suppose qu’il s’agit de la version qui est sortie en single 45T, avec une partie sur chaque face. Du coup la réécoute s’est avérée plus attrayante qu’imaginé, car la partie 1 n’a pas grand-chose à voir avec celle présentée sur l’album, où le chant de Bowie flotte sur un lit de claviers comme dans un rêve narcotique (ce qui aurait fait un single assez improbable). Ici, c’est une version avec une bonne batterie groovy et une guitare électrique qui s’en donne à cœur joie, avant le passage psyché et la transition vers la partie 2 qui s’interrompt au bout de quelques mesures. On la retrouve en face b pour une version assez similaire à l’originale, bien qu’il m’ait semblé entendre plus d’interventions du soliste à la six cordes.

 

 

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La vitrine de la minuscule et éphémère boutique de musique de la rue de Rome à Marseille, à deux pas de chez moi, me lançait des appels à chaque fois que je revenais de mon auto-école, lieu maudit où mes économies partaient en fumée, me forçant à remettre à plus tard l’achat de disques si tentants. Parmi eux, un joli coffret d’Alanis Morissette qui cartonnait à l’époque avec son disque Jagged Little Pill, devenu l’un des plus vendus de l’histoire. Le temps que je tergiverse, la boutique avait fermé et je n’achetais jamais  the Singles Box, qui comme son nom l’indique regroupait les 5 tubes de l’album (« You Oughta Know »,  « Ironic », « You Learn », « Hand in my Pocket » et « Head over Feet ») et leurs faces-b, essentiellement des versions live des chansons de Jagged Little Pill. Des années plus tard, je tombais dessus à la médiathèque, l’occasion d’enregistrer une partie de ces fameux live. Les deux premiers extraits, enregistrés en guitare/voix, diffèrent assez  peu des originaux (l’album était à forte teneur acoustique). Les autres sont beaucoup plus rock, avec un groupe complet soutenant solidement la chanteuse pour le plus grand plaisir d’une foule qu’on devine immense (joli passage de Jean-Michel à vous ! sur « « Ironic »). Les interprétations diffèrent assez peu des versions studio, à l’exception d’un « You Learn » légèrement complexifié et doté d’une jolie seconde voix masculine, mais tout ceci nous fait quand même regretter de n’avoir pas vu la Canadienne en concert à la grande époque. Certains pourront se rattraper puisqu’Alanis Morissette envisage cette année une tournée où elle interpréterait en live son grand classique pour son 25eme anniversaire. Un Jagged Little Pill qu’elle continuera donc d’exploiter ad vitam eternam (souvenons-nous de la blague acoustique de 2005), faute d’avoir su le faire oublier avec d’autres albums à sa hauteur.

 

 

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J’ai toujours trouvé que Garbage était un groupe surestimé, et que leur immense succès tenait plus sur l’aura de Butch Vig (déifié pour avoir produit le Nevermind de Nirvana) et le charisme de Shirley Manson que sur des chansons au gout discutable. Il faudra pour en avoir le cœur net avec du recul attendre quelques cassettes et l’enregistrement du premier album éponyme culte, mais commençons dès à présent à tâter le terrain avec son successeur Version 2.0 qui avait connu lui aussi une belle réussite lors de sa sortie en 1998. 5 morceaux seulement retenus sur les 12 publiés normalement, preuve que la musique à forte teneur electro de Garbage ne collait pas vraiment à mes gouts de l’époque. Si le « Temptation Waits » inaugural lance l’album sur la mauvaise pente crainte de pop surproduite (1) U2esque, la suite est bien plus intéressante que prévu. On retrouve de la pop catchy aux mélodies soignées (« When i grow up ») mais aussi quelques accents plus sombres, voire désabusés (« Medication »), qui rappellent le Marilyn Manson de Mechanical Animals (daté de 1998 aussi) ou de la techno rock dans la lignée du Earthling de Bowie sorti l’année précédente («Dumb »). En somme, loin du cliché culcul que j’avais en tête, Version 2.0 est un album dont la schizophrénie, rendue possible par les qualités d’interprétation exceptionnelles de Shirley Manson, était très symptomatique de l’époque (évoquons aussi Adore de Smashing Pumpkins la même année). Une sélection sans doute trop faible pour me donner envie de creuser plus ce disque, mais suffisante pour replacer le groupe à sa juste place dans ma mémoire. 

(1)    Rappelons que Garbage a été fondé à la base par trois producteurs

 

 

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Après deux bons albums que j’avais pris plaisir à chroniquer en cette rubrique il y a très longtemps, puis le célèbre Smash qui les fit connaitre à la planète entière et qui rappelle des souvenirs à TOUTES les personnes qui étaient ados en 1994/1995, Offspring avaient tenté, dans mon souvenir, de se renouveler un peu avec Ixnay on the Hombre. A vrai dire, je ne suis même pas sûr d’avoir écouté un jour cet album, mais bref, il fut loin d’avoir le succès de son prédécesseur, et voilà nos quatre punks qui lissent leur propos dans l’intention de revenir squatter le haut des charts, et inventent le pop punk avec Americana en 1998. Du moins c’est ce que j’avais retenu, induit en erreur par le souvenir marquant du rigolo « Why don’t you get a job ? » où des chœurs presque justes agrémentent un rythme reggae pop tranquilou. En réalité, ce titre est un peu l’arbre qui cache la forêt, et l’album plutôt un retour vers la discographie passée du groupe. J’aurais pu m’en douter, vu que l’efficace single « Pretty Fly (for a White Guy) » est une autocitation remarquable de leur glorieux tube « Come out and Play » (il a d’ailleurs fait un carton). Pour le reste, on est plutôt dans du punk bien bourrin de facture classique Offspringienne, avec batterie ultra simpliste et chœurs en oh oh oh à foison sur les refrains (« Have you Ever »). Seules fioritures, des changements de tempo assez téléphonés en intro ou en final, mais on apprécie globalement ces morceaux déjà entendus malgré quelques trucs moins intéressants, voire carrément moches (« Feelings »). Parmi ces brulots je redécouvre le single « the Kids aren’t alright », tuerie punk dotée de parties de guitare relativement évoluées et de paroles aussi désespérées que la musique semble festive. C’est qu’en dix ans de musique, les Offspring ont eu le temps de voir leurs mioches de potes évoluer, et pas vraiment dans le bon sens. C’est aussi le propos d’ « Americana » qui dénonce le rêve américain consumériste et ses dégâts sociaux collatéraux. L’album se termine sur « Pay the Man », long morceau plus complexe au tempo lent et aux accents orientaux assez réussi mais un peu trop décalé par rapport au reste. Si Americana est loin d’atteindre la qualité des trois premiers opus, il ajoute quelques perles indispensables à la discographie du groupe. Et aura accessoirement rempli sa mission, à savoir replacer Offspring en tête d’affiche et en inspirateur d’une cohorte de skate punkeurs qui dès lors envahiront les ondes au grand désarroi des puristes du mouvement.

 

 

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