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Blinking Lights (and other revelations)
9 novembre 2020

# 128 / 221

128 

 

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Sévèrement conquis par Wowee Zowee, je poursuivais mon exploration de la discographie de Pavement par son successeur, Brighten the Corners. On y trouve notamment le fameux « Type Slowly » dont la renversante version sur le Live for Tibet m’avait fait noter le nom du groupe dans un coin de la caboche. Introduisant l’album sur la cassette précédente, ce morceau bien représentatif de l’album nous remettait en contact avec le légendaire chant faussement faux de Stephen Malkmus et ces passages instrumentaux aussi mélodiques que furieux que j’adore, qu’ils soient placés en intro, au milieu et surtout dans des finals épiques qui font les meilleurs titres de Pavement. Du rock alternatif à son meilleur qu’on ne peut, faute de mieux, que qualifier d’imprévisible (et un petit peu génial aussi, il faut bien le dire). Ah, ces ballades qui mutent en gros rock qui tache après des zig zags improbables (« Transport is arranged »), cette sourde mélancolie soignée à coup de larsens (« Starlings of the slipstream »), cet art de faire un tube sans en avoir l’air (« Shady Lane »), à se demander si finalement ce n’est pas Brighten the Corners, leur meilleur album ! On évitera de s’attarder sur le simpliste « Passat Dream » dont on sait d’emblée qu’il est écrit par Spiral Stairs, pour se concentrer sur l’exceptionnel « Fin ». Une redécouverte et un monument à placer sur le podium de mes chansons favorites du groupe, tant le talent mélodique y est indécent et le long instru final bardé d’un solo jouissif nous emmène droit au paradis de ceux qui furent ados dans les 90’s. Un chef d’œuvre trop souvent éclipsé par les disques précédents.

 

 

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Un an après son premier album Dry réécouté avec fascination en épisode 085, Steve Albini s’empare de PJ Harvey pour un Rid of Me cru. Dans les paroles (certains titres parlent d’eux même), et surtout dans la musique qui se teinte progressivement d’accents hardcore (d’autant que, bizarrerie, je n’ai enregistré quasiment que la deuxième face de l’album). Au début c’est simplement menaçant, comme cette sirène sur la pochette aussi attirante qu’effrayante, avec quelques accords en sourdine et la magnifique étendue vocale de PJ Harvey, titres tout en tension relâchée sur quelques explosions rageuses. Et puis un « 50ft Queenie » punkoide introduit les guitares noise et la batterie rêche chère au producteur le plus en vue de l’époque, qui impose presque trop sa marque sur un album finalement moins séduisant que son prédécesseur, malgré des hymnes fiévreux inoubliables. Un dernier coup d’ «Extasy » bien lourd et intense et la sauvage fiancée du rock entamera sa mue pop sur un to Bring you my Love culte déjà passé par cette rubrique. 

 

 

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Après la mythique trilogie Radio Gnome, je m’intéressais à la source, le tout premier album de Gong, Magick Brother, enregistré en 1969 (même si j’avais visiblement emprunté une réédition CD de 1994 qui a un tracklisting différent de l’original, d’où un beau bordel pour se repérer). Dans mon esprit, il s’agissait d’un pur album folk au parfum d’herbe et de fromage de chèvre enregistré dans une communauté soixante-huitarde déjantée. Il y a pas mal de ça, mais aussi déjà une forte composante de rock psychédélique qu’on trouve sur « Mystic Sister Magick Brother », un titre aux reflets jazzy donnant la part belle à la flute (et qui commence par un coup de Gong et des cris orgasmiques féminins). La troupe chante « We’re gonna change the world » avant de bifurquer sur un morceau tout en arpèges assez sombre évoquant une intro heavy metal (« Glad to Sad to Say »), puis un passage space cake assez chiant à jeun, il faut bien le dire. C’est quand la batterie et le saxo de Didier Malherbe réapparaissent qu’on retrouve nos Gong habituels, sur un « 5&20 Schoolgirls » moins insaisissable. Magick Brother, à priori entièrement composée par Gilli Smyth, poétesse du groupe et compagne de David Allen qui prendra l’essentiel du songwritting par la suite, est un album curieux et pas inintéressant, mais assez loin de la maitrise technique et du délire conceptuel de la Radio Gnome trilogie. Entre les deux, pour faire le lien, un Camembert Electrique qu’on redécouvrira en épisode 146.

 

 

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Commentaires
C
Ça fait longtemps que je n'ai pas écouté Pavement, tu me donnes bien envie, surtout que je connais moins la fin de carrière...et à l'inverse je ne connais pas les débuts de PJ 🤣<br /> <br /> Et juste pour revenir sur le précédent commentaire, je me pose là aussi dans le genre blasée...😉
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