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Blinking Lights (and other revelations)
2 mars 2021

Mars 21: YUNG, VIAGRA BOYS, TV PRIEST

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YUNG - Ongoing Dispute

 

Pas de nouvelles depuis 2016, je me demandais si Yung allait donner une suite à A Youthful Dream, l’un de mes disques favoris de la décennie précédente. Non seulement ils sont de retour avec Ongoing Dispute, mais encore ce nouveau disque ne déçoit pas, ce qui par les temps qui courent n’était vraiment pas gagné. Dès les premières notes de « Autobiography », on retrouve ces arpèges rapides  tant aimés qui s’épaississent soudain en refrains garage-pop irrésistibles. On pense au meilleur du rock alternatif des 90’s, en particulier Yo La Tengo, avec ces mélanges de titres bien rock et d’autres plus mélancoliques. Des riffs magnifiques (« Progress », single de haut niveau) ornent des morceaux amenant rapidement la nuque à s’échauffer suite à de récurrentes secousses de chef, avant que l’album ne s’achève plus tranquillement en parfaite résurgence d’une adolescence résignée. Une généreuse éclaircie offerte par les Danois dans une période de vaches maigres concernant l’enthousiasme de votre serviteur.

 

 

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VIAGRA BOYS - Welfare Jazz

 

Après l’écoute des premiers EP de Viagra Boys, j’attendais avec impatience le premier album, mais Street Worms, trop inégal, avait été assez décevant. Aussi étais-je peu confiant pour ce Welfare Jazz à la pochette dégueulasse, mais quelques écoutes auront suffi à me convaincre : la bande suédoise a sorti là un très  bon disque, se payant même le luxe de m’enchanter dans des registres inattendus. Bien sûr c’est dans le post punk répétitif, happant toute résistance à se remuer l’arrière train, que les Viagra Boys restent les meilleurs, et on ne leur en veut pas du tout d’user d’une recette bien rodée tant celle-ci est efficace (« 6 Shooter » ou « Girls & Boys »). Accélérant le rythme par endroits, saupoudrant leurs hypnotiques tubes de pincées electro, flirtant avec le disco sans s’y vautrer (« Creatures »), le groupe hoquette quelques riffs de blues avant de se vautrer à deux reprises dans un blues poisseux qui n’est pas sans rappeler celui de Mark Lannegan, Sebastian Murphy ayant pris une assurance vocale assez impressionnante. « I Feel Alive », chantent les Viagra Boys comme  les Stooges chantaient « I Feel Alright » il y a cinquante ans, et si on ajoute au punk et au blues les poussées de fièvre d’un saxophone en roue libre, on se dit que Welfare Jazz à tout d’un Fun House moderne. Avec, bonus aussi surprenant que réussi en fin d’album, deux chansons au tempo ralenti : une country brass band ironique et une chanson d’amour pleine de gouaille aussi drôle qu’émouvante. Cette reprise intitulée « in Spite of Ourselves », en plus de clôturer de manière éclatante Welfare Jazz et d’être un des meilleur titres de l’année, consacre le plus beau couple  punk qu’on ait vu depuis bien longtemps : Sebastian Murphy et Amy Taylor, la flamboyante australienne à la tête d’un de mes groupes favoris du moment, Amyl and the Sniffers.

 

 

 

TV Priest - Uppers

TV PRIEST - Uppers

 

Dans la cohorte des groupes qui se sont engouffrés dans la brèche ouverte par le succès de Idles, jusqu’à en copier même le look, voici TV Priest qui sort son premier album cette année. Ils ne déméritent pas sur la première face, proposant des titres assez puissants, mais arrivent bien trop tard sur le marché pour proposer quelque chose de vraiment convainquant : titres répétitifs et appuyés, voix scandée monocorde, rien qu’on n’ait déjà entendu en mieux autre part ces trois dernières années. On croit à un basculement sur « History Week », mais ce n’est qu’une pause instrumentale, et l’album continue sur sa lancée. Il faut finalement attendre la septième plage, « Slideshow », pour avoir un titre à la hauteur de la référence du genre, Protomartyr. La deuxième face de Uppers va enfin montrer TV Priest sous un jour plus original, avec l’ajout d’un peu de groove et surtout de mélodie, notamment dans le chant (« this Island » fonctionne bien mieux que les titres post punk du style ayant précédé). « Powers of Ten », au tempo ralenti, est aussi glauque qu’accrocheur, tandis que « Saintless » conclue l’album avec plus d’ambition, sorte de post rock montant dans une tension finalement peu développée auparavant. Il m’est donc très difficile d’évaluer cet album tant les deux moitiés d’Uppers sont différentes, la première m’incitant à oublier d’emblée des suiveurs sans grand intérêt tandis que la deuxième laisse présager un groupe au potentiel prometteur. Laissons donc un peu de temps passer, et voyons ce que les Londoniens proposeront par la suite, celle-ci sera peut-être aussi satisfaisante que celle des Viagra Boys…

 

 

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