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Blinking Lights (and other revelations)
4 mai 2021

# 143 / 221

143

 

2002

 

Le début de cette cassette m’a vraiment projeté 20 ans en arrière, du temps de mes premiers émois scéniques. Si je n’écoute plus Dionysos aujourd’hui, je garde un attachement fort au groupe qui m’avait mis une telle baffe au Brise-Glace en 1999, consacrant Haiku comme l’un de mes albums français fétiches (d’autant qu’à l’époque il y en avait fort peu). L’enregistrement de ce Live pour la radio Le Mouv’ est un vibrant témoignage des derniers moments où le groupe n’est pas encore l’immense machine qu’il s’apprête à devenir, même si le bouche à oreille sur leurs prestations débridées commence à faire son effet. Il est en effet capté en octobre 2001, quelques mois avant la sortie de Western sous la Neige et son tube « Song for Jedi » qui propulsera Dionysos dans les étoiles - on y trouve d’ailleurs deux extraits en avant-première, « Coiffeur d’Oiseau » et « Anorak », interprétés assez sagement, pour Dionysos tout du moins. C’est le moment avant la grande bascule, la fin ou le début de l’âge d’or suivant le point de vue où l’on se place. Si j’ai bien entendu adoré les épiques et gigantesques concerts de festoche des années suivantes, je garde un attachement particulier pour ces furies rock et ses bouchées poétiques des débuts (sans les fioritures qui s’accumuleront au fil des années) auxquelles la compilation live Old School Recordings rend un vibrant hommage. C’est ici le rock alternatif rempli de bidouillage « Can I » ou la reprise déjantée du « Fait pas ci fait pas ca » de Dutronc, mais aussi l’un des titres les plus punks d’Haiku, l’excellent et expéditif « Nicholsong », abandonné des setlists les tournées suivantes. On termine évidemment sur la célèbre version transformée de « Coccinelle », avec notamment ce final interminable qui permettait à Mathias Malzieu de faire un slam aller-retour jusqu’au fond du public. Un morceau rapidement interrompu par la radio, double peine d’un auditeur frustré par la maigre retranscription : 7 titres seulement. Suffisant toutefois pour un donner un sévère coup de nostalgie à l’auteur de ces lignes.

 

  

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Pas complètement dégouté par les douloureux emprunts de House Tornado et Hunkpapa, je tentais une nouvelle fois un petit rendez-vous avec les Throwing Muses de ma chère Kristin Hersh, avec le double EP Firepile. On pourrait s’étonner du choix de cette compilation de faces B et Reprises, mais il s’avérait relativement judicieux par le fait qu’il fut enregistré en 1992 pour supporter une chanson extraite de Red Heaven, soit de loin mon album favori du groupe. Et les titres présentés sur cette cassette sont effectivement plutôt dans la bonne production de Throwing Muses, s’éloignant du registre hystérico-brouillon parsemant leurs débuts, néanmoins rappelé à notre mauvais souvenir par le titre « Snailhead ». Le reste est soit plus efficace (le rriot girl rock « Jack ») soit essentiellement instrumental, comme cette savoureuse reprise du « Manic Depression » de Jimmy Hendrix en mode Surf Punk Pixiesien. Plus lent et poisseux, « City of the Dead » démontre le talent d’un groupe qui gagne décidément à se poser et à préférer la subtilité à l’urgence.

 

 

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S'il a sorti un disque l’année dernière, Ben Harper reste irrémédiablement associé à la deuxième moitié des 90’s, période qu’il marqua de son empreinte comme peu l’ont fait : après ses trois premiers albums,  le guitariste compositeur est au sommet de sa gloire. Plutôt que d’enregistrer ces disques sur cassette, je les ai gravés (fait très rare), ce qui prouve bien que j’apprécie Ben Harper un peu plus que la moyenne sans en être un fan ultime non plus. L’emprunt de cet EP Live sorti uniquement au Japon me permet de replonger dans le passé avec ce style slide guitar et ce son reconnaissables entre mille. La voix, elle, est un peu trop en retrait, à moins que Ben Harper n’ait encore acquis à l’époque (les titres ont été captés en 1996 et 1997) l’assurance qu’il démontrera lors des deux énormes concerts auquel j’assistai en 2006. Hormis un joli « Power of the Gospel » interprété seul en acoustique, cet EP montre déjà le talent technique faramineux du trio qui deviendra les Innocent Criminals, avec des titres réarrangés pour la scène façon jam où chacun a largement le temps de s’exprimer (un peu à la manière du Jimi Hendrix Experience, auquel Ben Harper rend hommage en s’appropriant à merveille le fameux  « Voodoo Chile »). Aux avants postes, l’un des meilleurs bassiste du monde, Juan Nelson, qui s’en donne à cœur joie, notamment sur un « Fight for your Mind » de plus de 8 mn où il se montre particulièrement démonstratif. Intégrant Folk, Blue et Rock d’une manière unique, Ben Harper dont les qualités personnelles égalaient son talent musical, aura su logiquement s’imposer pendant de nombreuses années sur les scènes du monde entier. S’il n’aura à mon gout pas suffisamment évolué cette dernière décennie, je n’en achèterai pas moins les disques suivants jusqu’en 2006 (très bon Both Sides of the Gun) avant de laisser tomber. Raison pour laquelle cette apparition de Ben Harper dans la Tape Story restera unique.

 

 

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Commentaires
P
Simple curiosité, as tu toujours le poster d'Haiku?
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A
J'avais filé la moitié de mes K7 à un ami qui n'avait qu'un auto radio K7 (dans les années 2000). Il les a jetés en même temps qu'il changeait de voitures. Je regrette parce que certaines était super bien faites. Pas forcément en compilation, mais en regroupement d'album (un peu allégés).<br /> <br /> J'en ai toujours et je les écoutes encore parfois. La plupart ont un son très correct.
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A
C'est marrant que tu évoques les compilation KY, car mon ami les évoquait justement sur notre blog. Sauf que toi tu en parles depuis longtemps.<br /> <br /> K'ai très vite décroché sur Ben Harper, en fait dès le 3eme. J'aimais beaucoup le 1er, j'avais aimé le 2nd mais m'en suis lassée.<br /> <br /> Les Throwning Muses, j'ai plus suivi Tanya Donelly. Mais j'avais un album acoustique de Kristin Hersch (sur une K7 justement) que j'aimais bien.
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