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C’est à l’entrée du nouveau millénaire que je cesse de réellement suivre Pearl Jam. Oh, je jetterais quand même une oreille à leurs disques, on ne va pas bouder l’un des plus grand groupes de rock parmi mes contemporains, mais ils ne s’imprimeront plus dans ma mémoire, pas plus que les morceaux qui les composent. Et on comprend pourquoi en écoutant le successeur de Yield (dernier album de Pearl Jam que je possède, donc), un Binaural farci de mid tempo bien faits mais plats comme c’est pas permis ; Tout commence pourtant bien à fond, sur un « Breakerfall » rock n roll en diable dont l’introduction évoque les Who. Le slow bluesy « Nothing as it seems » nous rappelle le talent d’Eddie Vedder à émouvoir par son chant, mais aussi celui de Mike McCready et Stone Gossard, guitaristes remarquables, notamment pour les solos. Pearl Jam déroule ensuite pépère des chansons à la manière d’une frise historique du rock, sans que l’on sache si c’est un hommage volontaire ou un manque d’inspiration. Rien de vraiment raté, rien de marquant non plus : Binaural semble un album oublié par tout le monde. 

PS : je ne croyais pas si bien dire, puisque je me suis rendu compte après l’écriture de cette chronique que je possédais bel et bien le CD de Binaural, probablement acquis en occase dans un lot à 3 francs six sous

Je ne vais pas réécrire le couplet de mon rapport compliqué avec Elliott Smith, et pourtant Figure 8 est sans doute l’album qui l’illustre le mieux : enregistré au 2/3 sur cette cassette mais pas acheté puis finalement acheté des années plus tard puis revendu (rarissime !), c’est peu dire que je ne sais pas quoi penser du dernier album publié du vivant d’Elliott Smith, l’artiste que j’aurais adoré aimer (ou l’inverse). Sur les premiers titres, je pense à un énième revirement : « Son of Sam » est une pop guillerette qui n’a sérieusement rien à envier aux Beatles, tandis que « Somebody that i used to know » est une merveille de ballade folk à la concision remarquable. Par la suite, pourtant, seule la beauté de « Color Bars » me semblera évidente. Le reste est joli mais me laisse un peu en dehors, comme toujours de manière inexplicable. Trop de perfection dans le son, le chant, les arrangements ? Une relative complexité dans la composition, avec détours inattendus et regard en coin à la musique classique, appuyé sur le morceau de piano instrumental final, le trop bien nommé « Bye » ? Aucune réponse satisfaisante encore aujourd’hui, en attendant une potentielle révélation sur les deux albums restants au menu de cette rubrique.

Sorti juste après Portrait of an American Family, premier album précédemment chroniqué en épisode 093, l’EP (ou compilation, ou….) Smells like Children est surtout important pour contenir la reprise de « Sweet Dreams (are Made of this) » qui fera connaitre Marilyn Manson au monde entier. Un titre que le groupe personnalise parfaitement sans trahir le propos initial, soit donc la définition d’une reprise réussie, juste en faisant basculer le fantasme du côté glauque. Idem pour « I Put A spell on You » dont Manson renforce le chant gutural et accentue le blues poisseux. L’introductif « Diary of a dope friend » avait d’ailleurs cette tonalité-là, matinée d’un trip hop malsain, où la terreur des ménagères américaines susurre avec délectation à l’oreille des gamins fascinés à la manière du joueur de flute de Hamelin. Sorti de ces titres et quelques autres, Smells like Children est bourré de remplissage, de bidouillages, et se révèle très dispensable. Qu’importe, il aura été le marchepied sur lequel grimpera bientôt l’Antichrist Superstar pour dominer les foules.

Comments

[Audrey]

J'ai jamais trop accroché à Pearl Jam, un peu plus sur Marilyn Manson. Sans doute à cause de Sweet dreams.

Par contre, Figure 8 est pour moi l'un des meilleurs disques des 00's. Elliott Smith a écrit certaines chansons qu'on croit avoir entendues dans notre tête toute notre vie tellement elles sont évidentes et lumineuses.