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Blinking Lights (and other revelations)
21 octobre 2021

Oct 21: LIMINANAS / GARNIER, Yann TIERSEN, CAN

 

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LIMINANAS / GARNIER - De Pelicula

 

La réunion des Liminanas, artisans de rock à papa diablement bien ficelé et efficace, avec le célèbre pionnier de l’electro à la Française Laurent Garnier, semblait une entreprise risquée mais attirante. Si finalement De Pelicula n’est pas si original - il fait énormément penser aux terribles Death in Vegas qui élargirent à coup de beat imparables mon horizon musical à la fin des 90’s – il est absolument excellent. L’electro rock du trio file une patate d’enfer dès l’introductif « Saul » et fait monter la pression jusqu’à « Que Calor ! », un mega tube qui nous fait regretter que l’été soit déjà loin et le temps des boites de nuits révolus (en ce qui me concerne). La composition reste toujours assez simple mais le savoir-faire est indéniable, entre gimmicks de claviers et riffs de basse qui déconnectent le cerveau pour aller directement agiter le système nerveux de soubresauts rythmés (« Promenade Oblique »). Si certains morceaux sonnent plus rock (« Tu Tournes En Boucle ») tandis que d’autre sont carrément techno (« Steeplechase »), De Pelicula reste très cohérent jusqu’à un dernier tiers plus dispersé, mais qui permet de clôturer l’histoire de Saul et Juliette, fil rouge d’un album plutôt instrumental. Les textes ne sont pas vraiment à la hauteur d’un Gainsbourg dont les Liminanas s’inspirent ouvertement, mais renforcent, tout comme le très bel artwork,  l’immersion de l’auditeur dans l’ambiance, à la manière d’un film. Une belle réussite, figurant sans aucun doute dans les meilleures sorties de 2021.

 

 

 

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 Yann TIERSEN - Kerber

 

Yann Tiersen poursuit ses travaux sur le dépouillement, accompagnant cette fois son habituel piano de nappes et sons électroniques fantomatiques. Si « Ker Al Loch », pierre angulaire de Kerber, possède un réel passage drone, le reste ne s’entendra qu’au lointain, comme les cris d’oiseaux qui surplombent un océan occupant tout le paysage, ici figuré par un piano aux accents connus. Usant de gimmicks de compositions ressassés depuis l’album Le Phare, Yann Tiersen prend peu de risques et parle à ses fans. En inconditionnel, et malgré les 25 années à le suivre assidument, je ne suis toujours pas lassé de ces mélodies qui s’étalent comme si le temps n’avait plus d’importance et m’installent dans une agréable mélancolie. Et d’être étonné de voir une nouvelle fois l’émotion poindre régulièrement, comme sur ce « Kerdrall » évoquant tant de merveilles passées. Le talent de Yann Tiersen, tel le granit face aux vents marins, reste toujours intact. 

 

 

 

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CAN - Live in Stuttgart 1975

 

En fan de Can, j’avais été très excité par l’annonce de la sortie d’une série d’enregistrements live, et m’étais précipité sans réfléchir pour acheter le premier, Live in Stuttgart. C’est après la première écoute que j’avais réalisé la maldone : concernant Can, j’ai coutume de dire que plus c’est vieux meilleur c’est, la véritable fracture s’opérant au départ de Damo Suzuki et à l’orientation du groupe à partir de Future Days (1973) vers un ambient et des expérimentations de moins en moins inspirées au fil des albums. Le début du concert, avec cette mise en place flottante mutant progressivement  en un krautrock groovy où la basse tient la baraque est des plus enthousiasmants, mais bientôt le manque de chant se fait sentir, lui qui était utilisé comme un instrument rythmique ou d’improvisation de manière assez unique chez Can sur les premiers disques. Certes on reste pantois devant la technique des quatre musiciens, et de comment ils arrivent à s’accorder sur de longues improvisations où chacun tiendra, à l’envie, le premier rôle. Mais au fil des minutes, on peine à rester accroché à des développements assez similaires, restant dans la tonalité de Future Days et Soon over Babaluma. De temps à autres une mélodie de clavier issue de ces albums nous fera dresser l’oreille et savourer la façon dont le groupe la triture dans tous les sens, mais la terrible impression subsistera que Can s’est à moitié muté à cet époque en groupe de jazz. Un problème personnel supplémentaire étant que j’ai beaucoup de mal avec le jeu en solo et surtout le son de guitare de Michael Karoli, ce qui m’a bien gêné pour les extraits « Zwei » ou « Vier ». Bref, si Live in Stuttgart reste très intéressant sur la manière assez incroyable dont Can appréhendais la scène, et qu’il est doté en plus d’une superbe pochette et de notes bien documentées (1), pas sûr que la platine ne voit très souvent ce double CD. Quant aux autres concerts de la série, ils semblent qu’ils soient tous issus de cette tournée (le prochain annoncé est Brighton 75) : ce sera donc sans moi.

 

(1)    on y apprend que c’est un fan bootleger qui a été abordé par Irmin Schmidt pour réaliser ces disques, ce qui ne manque pas de piquant vu qu’à l’époque il devait prendre les plus grandes précautions pour ne pas se faire chopper avec son matériel.

 

 

 

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