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Blinking Lights (and other revelations)
2 décembre 2021

VIAGRA BOYS - Jeudi 25 Novembre 2021 - Le Transbordeur - LYON

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Plus de trois ans que je n’ai pas mis les pieds au Transbordeur, salle qui s’était un peu perdue dans sa prog avant que le covid ne vienne balayer une série de concerts bien sympas, tous reportés à plusieurs reprises. Notamment cette venue des Viagra Boys, groupe assez inégal sur disque mais qui m’avait mis une bonne baffe lorsque je les avais découvert sur la scène du Tinals en 2018. Le plaisir de retrouver un concert dans une grande salle l’emportait sur une organisation difficile, la semaine ayant été particulièrement chargée, notamment au niveau professionnel. D’ailleurs impossible pour moi d’être à l’heure au Transbo (1), je fais donc une croix sur la première partie, Johnnie Carwash, avec grand regrets puisque j’ai eu plusieurs échos très positifs sur ce groupe Lyonnais.

 

01

 

Arrivé enfin sur les lieux, j’entends que ça joue encore mais hésite entre la traditionnelle bière d’ouverture et rejoindre un concert que je pense sur le point de s’achever. Je décide de me diriger vers la fosse, et bien m’en pris puisque j’ai quand même pu profiter d’un tiers de set qui m’a beaucoup plu. Johnnie Carwash  est un trio extrêmement jeune et très dynamique proposant crânement un rock aux accents 90’s qui ne pouvait que me séduire. La paire rythmique est très technique mais sans démonstration superflue, chacun des deux gars assurant des chœurs fort bien travaillés (le batteur utilise un micro casque et joue parfois du clavier et de la batterie en même temps, chose que je n’avais vu que chez Why ?). La chanteuse guitariste use plutôt d’accords simples (on s’attend plusieurs fois à une reprise de « Wave of Mutilation ») et se concentre sur un chant expressif et assuré. Ainsi, Johnnie Carwash évoque à la fois les Pixies par la structure des morceaux et les Breeders par leur fraicheur et leur coté fun. On ajoute à cela un peu de punk à roulette et on obtient un groupe qui, sans se prendre la tête, est hyper efficace et semble promis à un bel avenir. Puisqu’ils sont du coin, je pense que j’aurais d’autres occasions de les croiser plus longuement.

 

02

 

Après un cours passage au bar, je renonce devant l’improbable file d’attente et regagne en bonne place une fosse remplie mais relativement aérée. J’y croise Maxime qui veux tenter lui aussi de se prendre une boisson mais qui reviendra bredouille juste avant que les lumières ne s’éteignent. Les cinq musiciens (guitare, basse, batterie, claviers/percussions et saxophone free jazz) entrent en scène et balancent d’emblée le riff de « Research Chemicals », énorme titre (mon favori) extrait de leur premier EP malheureusement introuvable à prix raisonnable (vivement une réédition). Le très attendu chanteur Sebastian Murphy rejoint ses potes bien vite, et la première chose que tout le monde constate effaré c’est qu’il a un bide de femme enceinte sur le point d’accoucher, sans doute dû aux binouzes qu’il s’enquille continuellement. En introduction de « Sports », tube apparemment le plus attendu du public, il fanfaronnera sur ses 93 kgs (+ 20 sur son poids habituel) en affirmant que c’est la silhouette idéale pour un mec, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il est en train de se détruire à petit feu à l’image d’un Gainsbourg ou d’un Shane Macgowan. Enfonçant le clou d’une attitude punk crachant sur les physiques idéaux imposés par la société, il exposera un cul grassouillet comme pour bien montrer qu’il ne s’abaisse pas à pratiquer les sports qu’il chante avec ironie. Pour le moment le groupe enchaine avec « Ain’t Nice », excellent morceau d’ouverture du dernier album Welfare jazz, puis une série de titres toujours construits sur des boucles répétitives assez irrésistibles. On est à la limite entre le rock et le clubbing, ça peut paraitre un peu paresseux (surtout que Sebastian Murphy passe son temps à s’allonger sur scène en dégueulant des onomatopées dans son micro) mais c’est surtout très efficace, et l’ensemble de la fosse se remue en rythme, depuis les premiers rangs ou ca pogotte assez sévèrement jusqu’aux derniers où l’on danse plus tranquillement, chose rarement vue dans cette salle.

 

03

 

L’instrumental « 6 Shooter » est prétexte à un repos pour le chanteur, échoué sur le dos au milieu de la scène comme un clodo bourré tandis que le reste des Viagra Boys assure le show. Les deux morceaux suivants montent d’un cran en agressivité, je suis d’ailleurs propulsé dans un cœur de fosse dont je m’approchais petit à petit dangereusement depuis le début du concert. La légère gêne ressentie au début par cette foule compacte sans masque en pleine reprise de l’épidémie s’est évaporée devant la bouillante prestation des Suédois, et je participe joyeusement au bordel ambiant. Mais je commence sérieusement à me dessécher (d’autant que j’ai fait l’erreur de débutant de conserver mon blouson), et profite du seul titre tranquille interprété ce soir (« I Feel Alive ») pour enfin acquérir une pinte de blonde salvatrice, dont une petite partie finira sur mes vêtements malgré mes précautions. J’ai rejoint la périphérie de la fosse pour la fin du set, mais ça danse quand même furieusement d’autant que les Viagra Boys ont haussé le ton de leur interprétation, témoin un magistral « Toad » qui vient amener le supplément d’intensité qui manquait jusqu’à présent pour me convaincre complètement. Véritable machine de guerre, le bassiste répète inlassablement le riff ultra rapide de ce titre sans dévier d’un pouce alors que la chanson s’éternise pour le plus grand plaisir du public. Que dire de « Shrimp Shack », dans la même veine mais encore un cran au-dessus, qu’on aurait aimé voir se prolonger encore et encore dans une telle ambiance exaltée. Ayant fini ma binouze, j’ai rejoint les avants postes devant la puissance du truc, et c’est à ce moment-là que j’ai vu un fantôme. Je sais que mes lecteurs ne me croiront pas, malgré la photo que j’ai réussi à prendre comme preuve (on peut faire des miracles avec photoshop aujourd’hui), mais je jure devant David Eugene Edwards que j’ai vu Gary. Oui, l’omniprésent Gary qui a disparu du jour au lendemain des fosses lyonnaises, des blogs et même de Facebook, alimentant les rumeurs les plus folles, était au Transbo ce soir-là. C’est d’ailleurs lui qui essaiera d’organiser en vain un mur de la mort avant de s’évaporer mystérieusement.

 

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En vain car malgré les récriminations de plus en plus virulentes d’un public Lyonnais décidément survolté, il n’y aura pas de rappel. Au bout d’un bon moment, un Sebastian Murphy rhabillé d’un jogging (il avait terminé le concert en slip) viendra récupérer quelques affaires sur scène et répondra aux multiples jets de verres en plastiques par des bisous goguenards adressés aux frustrés du rappel, augmentant par ce fait encore un peu le capital sympathie qu’il m’inspire. Je discute avec Bastien, qui a passé tout le concert plaqué contre les barrières du premier rang (et qui doit donc avoir quelques vertèbres fendillées à l’heure où je vous écris), et j’ai ensuite le plaisir d’être rejoint par Daniel, inénarrable tenancier de Next et membre honorable des 4 Fantastiques, venu de sa cambrousse pour voir son groupe favori, que j’ai l’immense fierté de lui avoir fait découvrir. Nous nous voyons très peu souvent, autant dire que les retrouvailles sont chaleureuses et que le reste de la soirée se fera au bar en discussions animées en compagnie de son pote Hervé, avant d’être foutus dehors par la sécurité du Transbo. J’ai quand même le temps de parler musique avec la chanteuse de Johnnie Carwash et d’acheter un vinyle avant qu’un gros lourdaud bourré ne l’accapare, et surtout de voir Sebastian Murphy se prêter au jeu des photos avec pas mal de fans résistants de la dernière heure. L’occasion est trop belle et voilà dans la boîte une photo presque aussi mythique que celle prise avec David Eugene Edwards à l’Epicerie Moderne : Daniel avec son idole souriante ! De quoi conclure en beauté une soirée qui a sacrément fait du bien au moral.

 

(1)    Les premières parties de 20h a 21h c’est vraiment pas cool pour les pères de famille… 

 

Setlist : Research Chemicals – Ain’t Nice – Slow Learner – Just Like You – 6 Shooter – Secret Canine Agent – Down in the Basement – I Feel Alive – Cold Play – TOAD – Worms – Sports – Shrimp Shack 

 

 

Bonus: Sebastian & Daniel

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Commentaires
D
Super compte- rendu, une fois de plus . C’est toujours un plaisir de te lire . A très bientôt je l’espère 😉
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B
Salut. Tu as vu le prochain concert de Es3kiel en 2022. Je te conseille aussi Nova Twins, que j’avais vu en première partie de Prophets Of Rage et une fois au club transbo.
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