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Blinking Lights (and other revelations)
17 mars 2022

Thurston MOORE BAND - Lundi 14 Mars 2022 - Ninkasi Kao - LYON

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Restant sur un très bon souvenir de sa prestation au TINALS 2015, j’avais sélectionné parmi le grand choix de concerts lyonnais celui de Thurston Moore au Ninkasi Gerland, après m’être assuré qu’il venait bien avec son groupe pour défendre le très bon By the Fire. Cela fait des lustres que je n’ai pas mis les pieds au Ninkasi, pas forcément coutumière des concerts rock et on le comprend tant la scène comme l’acoustique ne s’y prête guère. La soirée démarre par le set de Salo, un trio lyonnais que je n’avais encore jamais croisé. Assisté d’un batteur et d’une bassiste efficaces, le remuant guitariste chanteur assure avec talent un rock très noisy, saturation au maximum sur son instrument et textes en Anglais perdus dans un halo de reverb. Le son monochrome aurait pu lasser malgré le dynamisme de l’ensemble si les compositions n’avaient progressivement laissé place à quelques passages jazzy, krautrock ou juste punk. Au final des chansons de qualité inégales mais un concert bien cool et une ouverture plutôt bien choisie pour Thurston Moore, que le leader de Salo annonce avec jubilation (on le comprend).

 

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Petite pause, l’occasion de discuter un moment avec Damien, immense fan de Sonic Youth, et Alice qui l’a suivi en mode découverte. Même si la fosse est très loin d’être blindée, je les quitte pour me faufiler aux avants poste, au moment où le groupe entre nonchalamment sur la scène. « We’re so high », lance Thurston Moore à la salle amusée, sans que l’on sache s’il fait uniquement allusion à la hauteur incongrue de la scène (peut être 1m50) ou si le double sens stupéfiant est volontaire. La mise en place est en tout cas longue et détendue, avant que le batteur ne lance le concert sur la rythmique chaloupée caractéristique du long morceau expérimental « Locomotives ». Ce n’est pas Steve Shelley derrière les futs mais Jem Doulton, qui assurera stoïquement des parties assez simples techniquement bien qu’il faille être capable de les tenir sur des durées très importantes. Serré à gauche de la scène, le guitariste James Sedwards, alias Severus Rogue, exécute immobile des parties identiques à son chef comme des solos tantôt virtuoses tantôt noisy expérimentaux, mais malheureusement assez sous mixés, comme le regrettera Damien qui, assez loin de la scène, ne les aura que trop peu entendus. A ses côtés, Deb Googe joue d’un instrument qui me questionnera pendant tout le concert, et qui s’avèrera être une guitare basse ou guitare Baryton, permettant de jouer à la fois des parties de basse sur les cordes graves et des accords de guitare grâce aux cordes aigues, donnant une belle ampleur au son du groupe. S’octroyant toute la partie droite et centrale de la scène, Thurston Moore, sous ses airs souriants, semble imposer son rythme et sa loi au groupe. La première moitié du concert est consacrée au dernier album en date, le fort sympathique single « Hashish » succédant à deux titres à tiroir joués, à ce qu’il m’a semblé, de manière assez similaire aux versions studio, contrairement à la prestation assez impressionnante du Tinals. Thurston Moore, qui s’aide d’un pupitre et de grandes feuilles de papier où son probablement inscrites les paroles des chansons, va ensuite piocher des titres plus anciens, comme ce toujours aussi excellent « Speak to the Wild » dédié à Greta Thunberg. Le set se termine de manière originale et agréable avec une reprise inattendue d’un titre du Velvet Underground que je ne reconnais pas (il s’agit de « Temptation Inside Your Heart », extrait de l’album VU). Ce qui est remarquable, c’est que le chant est un mélange des intonations typiques de Lou Reed et de Thurston Moore, une belle réappropriation dont je pourrais mesurer l’étendue quand j’aurais écouté l’originale.

 

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En attendant, la fosse rappelle timidement le groupe qui ne laisse pas le suspens durer trop longtemps. S’engage une discussion sur les Rolling Stones où Thurston Moore semble le seul à s’enthousiasmer pour la tournée des 60 ans du groupe : silence embarrassé auprès du public, pourtant composé dans l’immense majorité de personnes aux 40 ans révolus, à ses questions sur les titres favoris du groupe de Mick Jagger et gêne de ses 3 comparses anglais sur la signification de « Jumpin’ Jack Flash ». Coup de bol (1), le rappel est constitué d’un « Forevermore » dantesque nous rappelant combien the Best Day était un grand disque. Pour le plus grand bonheur des photographes, moins de nos oreilles, c’est sur un final interminable de drone saturé que le long morceau s’achève, chaque musicien accroupi triturant sa guitare posée au sol, têtes jointes à la manière d’une étoile tri branche, tandis que le batteur roule consciencieusement ses mailloches sur une cymbale. L’effet perdure longuement alors que le groupe a quitté la scène, j’en profite pour acquérir une dernière bière avant la probable ruée. Amusante constatation au merchandising, le vinyle est à 40 euros, la cassette à 20 et le CD à 10 : je n’ai pas le temps de me décider à en prendre un, la sécurité nous mettant dehors avec insistance : ca commence sérieusement à me gaver d’être reconduit de la sorte (idem au Transbo), bientôt on n’aura même plus le temps d’applaudir le dernier titre de la tête d’affiche. Qu’importe, nous nous rabattons à coté avec Damien et Alice et tentons de discuter par-dessus la musique de la traditionnelle soirée salsa du lundi soir au Ninkasi. Nous ne le savions pas, mais le métro a cessé depuis longtemps, aussi nous estimons nous chanceux de chopper un des derniers bus direction Part Dieu et la maison : il est tout juste minuit, et la semaine promet d’être sportive…

 

(1)    D’autres ont eut droit à la place à « Venus », le barbant instrumental qui clôture By the Fire 

 

Setlist : Locomotives – Siren – Hashish – Cantaloupe – Aphrodite - Speak to the Wild - Temptation Inside Your Heart // Forevermore

 

Thurston MOORE BAND - Speak to the Wild (Live Ninkasi Kao 2022)

 

 

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Commentaires
B
https://666revolutionsparminute.blogspot.com/
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B
Ah finalement je n’y suis pas allé je voulais pas être tout seul à ce concert... tant pis.<br /> <br /> Anika au Sonic je sais pas si c’est dans ton scope?
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