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Blinking Lights (and other revelations)
5 janvier 2023

2022 Sélection #05: HAMMERED HULLS, BIRDS IN ROW, PRETTY SICK, the LINDA LINDAS, Alela DIANE

On en termine avec 2022 avec ces 5 derniers albums, et pas des moindres, toujours chroniqués par ordre de préférence.

 

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HAMMERED HULLS - Careening 

 

Il y a quelques mois, alors que je chroniquais pour ma rubrique Tapes Story un album de Mary Timony, j’en avais profité comme souvent pour explorer sa très riche histoire musicale sur discogs. Surprise, un de ses nombreux projets était tout récent et surtout mentionnait le style hardcore, bien loin de la pop médiévalo folk lo fi de ses albums avec Hélium ou en solo (dispensables la plupart du temps, il faut bien l’avouer). L’écoute des trois titres de l’éponyme EP d’Hammered Hulls ne m’avait pas plus convaincu que ça, et j’avais oublié l’affaire jusqu’à cette fin d’année. Il ne fallait en effet pas dégainer trop tôt son Top 2022 au risque de zapper ce premier album d’Hammered Hulls, quatuor de vieux briscards de Washington sur lequel la miss Timony tient la basse, fort joliment d’ailleurs, en compagnie du chanteur Alec MacKaye, du guitariste Mark Cisneros et du batteur Chris Wilson aux impressionnants états de service. 

Careening propose un mélange de pur punk, de hardcore façon Off ! ou de Math Rock évoquant tour à tour Pinback ou Shellac, selon des morceaux tous plus réussis les uns que les autres. De la tension, du chant agressif, du riff savamment percutant, le tout ayant à la fois un bon parfum Old School mais sans sonner ringard, se plaçant au-dessus du revival post punk d’il y a une dizaine d’années (genre Preoccupations) qui n’aura pas tenu toutes ses promesses. Careening est une très bonne surprise dont on espère fortement qu’elle ne soit pas l’unique sortie d’un éphémère projet mais celle d’un groupe expérimenté et solide qui saura alimenter notre playlist d’aussi bons titres dans les années à venir.  

 

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BIRDS IN ROW - Gris Klein

 

Impressionnant Gris Klein, 3eme album du trio français de Laval Birds in Row que je découvre à cette occasion, doté qui plus est d’une pochette marquante. On est dans du hardcore avec ce que cela suppose de hurlements, de violence guitarrière et de batterie omniprésente (technique monstrueuse dudit batteur, soit dit en passant). Et on pense évidemment à It It Anita avant de s’apercevoir, sans être trop surpris, que c’est une nouvelle fois Amaury Sauvé à la production. Hardcore certes, mais Gris Klein, ses 11 titres et ses 42 mn ne peuvent se résumer à cet expéditif qualificatif, les pauses, passages plus mélodiques, mises en tensions diverses permettant aux explosions bruitistes d’être d’autant plus puissantes tout en évitant une uniformité rédhibitoire sur une telle longueur (certains titres passent ainsi sans aucun problème le cap des 6 mn). Beaucoup de reliefs et un résultat à placer dans les grandes réussites du genre de l’année 2022, en attendant de pouvoir si possible se prendre une grosse tarte en live. 

 

 

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PRETTY SICK - Makes me Sick Makes me Smile

 

Réécouter exclusivement nos premiers coups de cœur musicaux serait pathétique, les renier et bien marquer aux yeux du bas peuple mainstream notre élitisme affiné par de longues années d’écoute serait ridicule. Entre ces deux attitudes malheureusement pas si rares figure le lot de tous les gens censés, à savoir garder une attitude ouverte à la nouveauté mais avec toujours cette petite affinité supplémentaire pour le son qui nous a construit, il y a bien longtemps, lors de notre adolescence. Et pour moi, vous le savez, c’est les 90’s, le grunge, le rock indé américain, le rock alternatif et toutes ces appellations bancales. Pareil pour Thom, aussi inutile de dire que lorsqu’il déniche une pépite du genre je ne me fais pas prier pour l’écouter. C’est que les jeunes groupes ayant réussi à synthétiser l’essence de cette période sans l’avoir connue tout en gardant leur propre personnalité sont très rares. Les éphémères (dans la qualité) Pains of Being Pure at Heart furent de ceux-là sur l’album Belong, auquel on pense évidemment en écoutant Makes me Sick Makes me Smile, premier véritable album de Pretty Sick (« Lilith Song »). Pour le reste, Smashing Pumpkins, Liz Phair, L7 (excellent brulot « Bound ») et surtout Hole seront convoqués, l’air de rien. Car tout comme Johnnie Carwash ne citait pas à ma stupéfaction les Pixies dans ses influences, celles de Pretty Sick ne parviennent sans doute aux oreilles des vioques comme moi que par ricochet via des biais plus récents et pas forcément connus. C’est cette fraicheur qui rend Makes me Sick Makes me Smile savoureux, d’autant qu’on la sait momentanée. La jeunesse de Sabrina Fuentes s’entend un peu trop dans son chant plus naïf que cabossé mais qu’importe, les accès de rage et de mélancolie adolescents sont intemporels et universels. On en traque incessamment les sources authentiques pour se rappeler que nous avons été nous aussi, un jour, vivants. 

 

 

 

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the LINDA LINDAS - Growing Up

 

Alerté par Damien, encore bien vigilant sur les buzz à venir, j’avais écouté quelques vidéos live prometteuses de the Linda Lindas. Ce très jeune groupe féminin assénant joyeusement 2 ou 3 tubes punk expéditifs et bien carrés me laissait espérer un premier album façon Ramones Génération Alpha. Hélas, à l’écoute de Growing Up, c’est plutôt la gentillesse de ce skate punk ou power pop qui saute aux oreilles, la production étant carrément inoffensive à l’exception de deux titres un peu plus agressifs (« Fine » et « Racist, Sexist Boy » qui donne un aperçu des Rriot Girls qu’elles seront peut-être un jour). Coté textes, on ne peut pas non plus trop en demander à des gamines (entre 11 et 17 ans) qui évoquent donc leur chat, leur journal intime, un garçon qui dit des choses très méchantes et leur enthousiasme à l’idée de devenir grandes. Bien foutu, mignon et fun, Growing up n’est pas la pépite attendue mais les Linda Lindas ont tout le temps pour marquer leur époque. Montrer que la K Pop n’a pas envahi tous les collèges est déjà une belle réussite à leur créditer.

 

 

 

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Alela DIANE - Looking Glass

 

4 ans après le charmant Cusp, Alela Diane sort un Looking Glass dans la continuité, soit donc de la guitare folk, du piano, quelques arrangements d’instruments classiques et surtout une superbe voix aérienne qu’on apprécie depuis presque 20 ans. C’est un peu lisse mais très joli, de quoi passer un bon moment sans trop se prendre la tête. 

 

 

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