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Blinking Lights (and other revelations)
20 février 2023

DOPPLeR + L'EFFONDRAS - Jeudi 16 Février 2023 - Marché Gare - LYON

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C’était il y a un peu plus d’un an, en Octobre 2021, autant dire une éternité. On guettait les éclaircies entre deux orages Covid, et l’une d’elles nous avait permis d’assister au Sonic à un puissant concert de l’Effondras, venus présenter leur 3eme album Anabasis. Si depuis le groupe n’a pas sorti de nouveau matériel, il n’était pas question de louper leur retour en scène Lyonnaise, d’autant que c’était pour moi l’occasion d’enfin découvrir le Marché Gare refait à neuf, dont plusieurs personnes m’avaient grandement vanté les mérites. Je fais le trajet avec Denis et Juliet, on discute de la grosse teuf du samedi précédent et des relations avec nos enfants, c’est un peu le grand écart mais c’est nos vies et c’est cool d’en parler. Arrivés sur place je ne reconnais plus rien, tout est en construction aux alentours, l’entrée est propre et il n’y a plus d’endroit où se garer à l’arrache, heureusement qu’on est venu en tramway. On a bien mérité une bière mais on ne s’attarde pas trop parce qu’il faudrait pas être en retard, L’Effondras c’est la première partie ce soir. Constance nous rejoindra plus tard, alors que nous sommes devant la scène déjà investie par le trio régional.

 

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C’est la 4eme fois que je les vois en live, mais cela ne m’empêche pas d’être une nouvelle fois surpris par la brusque entame du premier titre, « Les Rayons de Cendre », étalonnant direct la puissance du batteur Nicolas Bernollin, bien au centre de la scène, avec son jeu caractéristique tout en cymbales et caisse claire. A sa gauche, Raoul Vignal déroule sereinement ses nuances de guitare tandis qu’à droite, Pierre Lejeune assure la base tantôt saturée tantôt arpégée des morceaux, dans son habituelle position courbée en balancement perpétuel. L’Effondras nous transporte aisément dans son univers avec un set parfaitement rodé, aux déroulements et parties imbriquées toujours captivants. Je regretterais juste que la setlist et l’interprétation soient quasi identique à la date du Sonic, conférant au concert un coté un peu téléguidé en contradiction avec l’intensité des titres interprétés. Les quelques mots à l’adresse du public par un batteur à la maladresse assumée et le faux départ sur le dernier titre en raison d’une guitare défectueuse seront les seuls moments où le groupe sortira de sa bulle instrumentale, pour le reste on se laissera porter par une heure de musique toujours aussi remarquable.

 

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Lorsque nous sortons de la salle, nous croisons Alice et Damien, mon pote guitariste m’ayant fait découvrir L’Effondras pour la sortie de leur premier album, en 2014, et qui paradoxalement ne les avais encore jamais vu en live. C’est le moment d’aller faire un tour au bar puis au Food Truck malheureusement placé dans un extérieur restreint blindé à mort de fumeurs. Je suis récompensé de mon parcours du combattant (brièvement interrompu par la sympathique salutation de l’Ami Déchapeauté) par un bon burger, je prends le temps de me poser et de discuter avec les potes car si Doppler, la tête d’affiche, m’intéresse, je ne connais pas leur musique et suis surtout venu pour l’Effondras. Résultat, Doppler est déjà sur scène quand nous remontons et il faut jouer des coudes pour atteindre l’avant-scène, dont l’espace libéré par quelques joyeux pogoteurs nous accueille sans peine. On se demandait pour lequel des groupes le public était majoritairement venu, vu l’ébullition en cours dans la salle la question elle est vite répondue. Doppler est un trio balançant une noise postcore sans trop de nuances mais avec pas mal d’inventivité et énormément d’énergie. Toutes les balises d’un genre dont Lyon a été une des plus importantes place forte française (notamment au travers des pionniers Bästard) sont présentes, un pédalier gigantesque pour le guitariste hurleur, un micro mégaphone pour le bassiste beugleur, un batteur épileptique torse nu et tatoué (et brailleur à l’occasion) (1), des boucles de dialogue pré enregistrées, des compositions hachées menues, des regards de psychopathes, l’idée étant de privilégier le bruit et la sueur sur la rectitude et la mélodie. Cela dit l’ensemble tourne fort bien, même si le groupe est récemment reformé après un hiatus de 13 ans on sent bien que les automatismes sont vite revenus suite à quelques répètes. Pour ma part j’ai beaucoup aimé, c’est un défouloir  jouissif et si les schémas de composition sont assez répétitifs il y a plein de petites choses à prendre pour occuper l’espace et le temps en trio classique, alors que les musiciens sont presque aussi vieux que moi. Techniquement impressionnants, bien aidés par un super jeu de lumière et un son travaillés de longue date, les zouaves de Doppler ont l’aisance des vieux routiers de la scène et s’éclatent visiblement à jouer pour nous, avec une setlist à la durée idéale pour ce style (c’est-à-dire pas trop longue) qui m’a donné envie d’en savoir plus sur leur musique. J’ai acheté leur premier album au merchandising (le deuxième et dernier en date n’étant pas dispo) non sans avoir noté que deux des titres interprétés en fin de concert avaient été annoncés comme des nouveautés, ce qui peut laisser espérer un retour prochain dans les bacs.

 

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J’ai l’impression que tout le monde a bien aimé sa tartine de baffes sonores, même Alice qui était là pour suivre son amoureux et qui n’est pas forcément habituée à des sonorités abrasives (2). Seule exception, Bastien qui était évidemment venu voir L’Effondras et qui a eu du mal à supporter le matraquage en règle. On repart une fois encore avec un foie et des tympans un peu plus usés, mais ce fut une bien bonne soirée musicamicale, c’est toujours bon à prendre ! 

 

(1)    Figurez vous que je l’avais déjà vu sur scène à la Bourse du travail avec Mélaine et Malo, car croyez-le où non c’est l’un des deux batteurs du duo de spectacle humoristique Les Fills Monkey. 

(2)    Réciproquement, Damien a déjà vu une paire de fois Feu ! Chatterton à sa suite, c’est beau l’amour…

 

Setlist L’Effondras (à confirmer) : Les Rayons de Cendre - Lux Furiosa - Ce Que Révèle l'Éclipse - the Greeding Wheel - Aura Phase - Norea 

Setlist Doppler : Etude D'une Jeune Fille De Dix-huit Ans - My Third Life, Minimum!!! - We Are Not Sick... - 6 Centimetres - Bisex Tabulos - New Balls - Lindseed Oil Cataplasm - Il manifesto – TikaPiano - Roquette

 

L'EFFONDRAS:

 

DOPPLER: 

 

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